De curieux stages de formation pour les enseignants...
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Lorsqu'une réforme est engagée dans l'éducation, on impose souvent aux enseignants des stages de formation : les inspecteurs qui se chargent de mener à bien ces journées donnent, alors, de nouvelles directives aux professeurs.
Certains témoignages concernant ces stages sont particulièrement consternants : le jargon grammatical préconisé par les inspecteurs devient, ainsi, de plus en plus alambiqué et inadapté.
Utiliser des termes nouveaux pour des notions grammaticales ne permet, en aucun cas, de résoudre les difficultés des élèves... bien au contraire.
On tend à substituer un terme à un autre, pour donner l'impression d'innover, mais le résultat est le plus souvent catastrophique...
Selon les recommandations des inspecteurs, le terme "prédicat" pourrait, donc, remplacer le "complément d'objet" ou le"complément circonstanciel"...
Pourtant, le mot "complément" est indubitablement plus clair et plus parlant que le terme "prédicat", car les élèves comprennent aussitôt que le "complément" complète le verbe.
Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?
Encore une fois, le langage jargonnant plaît aux inspecteurs et aux instances de l'éducation nationale !
On imagine le désarroi des élèves face à cette nouvelle terminologie !
Autre aberration et non des moindres : pour un stage portant sur la grammaire, on invite les enseignants à travailler sur une interview de Kev Adams, cet acteur et humoriste plébiscité par les jeunes.
Une façon de mettre en évidence un niveau de langue familier, certes, mais, on perçoit la démagogie d'un tel exercice : pourquoi ne pas travailler plutôt sur des textes de théâtre, plus littéraires ?
Autre fantaisie qui confère à l'élève le droit de se tromper et de persister dans son erreur : s'il justifie une réponse erronée par une explication convaincante, on considérera qu'il a raison.
L'exemple cité est le suivant :
« S’il écrit “Les cadeaux que Lucie a reçue lui ont plue”, nous sommes en droit (ô généreuse inspection) de lui demander des comptes sur ses accords défaillants des participes passés. Mais si l’élève répond “Ben on parle de Lucie, or Lucie est une fille, donc j’ai mis des E”, eh bien cet élève, qui a fait preuve d’une capacité à justifier ses erreurs… a finalement raison ! »
Culture amoindrie, laxisme dans les exigences demandées aux élèves : c'est bien la tendance générale impulsée par la dernière réforme des collèges, que l'on retrouve dans les consignes données par les inspecteurs au cours de ces stages.
La ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem qui vient de présenter ses voeux aux personnels de l'enseignement est, encore une fois, dans un déni de réalité : elle persiste et signe, affirmant que sa réforme va dans le bon sens, alors que les professeurs la jugent inadaptée et inconséquente.
Les stages auxquels les enseignants doivent se soumettre sont, également, la preuve de l'ineptie de ces réformes engagées en dépit du bon sens, des réformes qui tendent à amoindrir les connaissances de base, pourtant indispensables à la formation des élèves.
Source : un article du journal Marianne
http://www.marianne.net/quand-profs-francais-planchent-interview-kev-adams-100248973.html
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/01/de-curieux-stages-de-formation-pour-les-enseignants-3.html
Documents joints à cet article
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