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De la ville 50 à la ville 30

De nombreuses communes s’engagent pour un meilleure partage de voirie en faveur des piétons et des vélos au moyen du passage à la ville 30km/h par défaut, le 50km/h devenant l’exception. Une culture de sécurité routière assumée passe par une réduction des vitesses de pointe sur tous les réseaux, sachant que les temps de parcours ne sont pas fondamentalement changés.

 En sus, le développement durable en matière de transport, comme dans d’autres domaines, est philosophiquement à envisager aussi et surtout en modifiant notre rapport au temps. La vitesse en tout domaine est fortement consommatrice d’énergie, élément dont nous devons faire des économies drastiques.

 C’est le moment d’évoluer, mais il faut s’attendre à une résistance féroce des associations d’automobilistes comme les automobiles clubs ou 40 millions d’automobilistes. En fait, le progrès est la réduction des vitesses et le conservatisme est le maintien du statu quo actuel.

Il est indispensable de mettre en place des concepts simples permettant de sécuriser l’ensemble des territoires d’une intercommunalité pour les usagers faibles que sont les piétons et les vélos, ceci devant se faire avec un minimum de dépenses publiques.

Le meilleur moyen, et à vrai dire le seul, permettant de concrétiser cela est de passer les limites de vitesse par défaut à 30km/h au lieu de 50km/h que l’on garde pour les exceptions.

Aujourd’hui, nous faisons l’inverse, ce qui coûte très cher en génie civil pour l’implantation des zones 30 (génie civil et signalisation verticale et horizontale) et pour une efficacité relativement peu intéressante ni en terme d’usage de la bicyclette comme moyen de transport quotidien ni en terme de sécurité routière.

Il est démontré sans contestation possible que la réduction des vitesses des véhicules motorisés est le vecteur numéro 1 de la sécurité routière et conditionne tous les autres facteurs. De toute façon, on ne peut pas tricher avec des principes physiques aussi fondamentaux que l’énergie cinétique.

Fontainebleau, suivant en cela d’autre communes françaises comme Sceaux, Montreuil, Clamart, Fontenay-aux-Roses, vient de passer en ville 30.

Il est cependant consternant de voir que des élus, appuyés par des associations d’automobilistes, crient à la paralysie de la ville pour se lever contre cette mesure. Cela dénote pour le moins une méconnaissance des faits démontrés, un manque évident de responsabilité, une immaturité évidente sur les questions de vitesse, un manque évident de respect pour la vie humaine. Cela fait trop longtemps que ça dure, et il est temps d’inverser cette tendance. Des communes l’ont compris, il faut absolument tenir bon sur ces positions innovantes en matière de partage de voirie.

Il est aussi démontré, contrairement aux idées reçues, qu’une réduction des vitesses des véhicules motorisés en horaires de pointe améliore la fluidité du trafic car il diminue le risque d’aléa accidentel. En aucun cas une ville 30 ne peut conduire à une paralysie. La paralysie d’une zone dense est due à l’occupation excessive d’espace des automobiles (170 mètres carré de voiries de flux et de stationnement à mettre à disposition par voiture).

La ville de Genève l’a bien compris car elle a voté en Mai une disposition réservant exclusivement d’ici à 2014 200 voiries sur 800 à la circulation riveraine

Il est important pour la commune de Fontainebleau de faire de la pédagogie sur l’intercommunalité et de tenir bon car elle sert d’exemple à toutes les associations cyclistes et piétons qui travaillent pour la généralisation des villes 30.

Voici un test probant effectué par l’association la vie à vélo en Seine-et-Marne et montrant à l’évidence la pertinence du concept ville 30.

Le test de la Vie à Vélo 30 km/h, 50 km/h où à vélo on va aussi vite ! 

Parcours de 2.9 km empruntant notamment rue Grande, rue de la Paroisse, rue Guérin, rue Béranger, entre 18h et 19h mercredi 25 août.

Résultat : 

  • limite à 30 km/h : 9’50 - 18 km/h de moyenne - 5.2 l/100km 
  • limite à 50 km/h : 8’20 - 21 km/h de moyenne - 8.8 l/100km 
  • vélo : 8’20 – 21 km/h de moyenne – 0 l/100km ! 

voir les vidéos : http://avon.fubicy.org/ à 30 km/h à 50 km/h à vélo 

Conclusion : Le temps de parcours dépend essentiellement des encombrements, des feux et stops et très marginalement de la vitesse de pointe qui n’est atteinte que rarement et sur de faible distances. Si l’on rajoute quelques minutes pour trouver une place de stationnement et rejoindre sa destination à pieds, le vélo est gagnant dans tous les cas ! 

En revanche à 50 km/h on met la vie des autres en danger, on fait plus de bruit et on gaspille énormément de carburant (+3.6l/100km avec une Clio, bien plus avec une voiture plus lourde), et d’argent : plusieurs centaines d’euros par an ! 

Rappelons que 50km/h équivaut à une vitesse de 14m/s, ce qui oblige à avoir un champ de vision dans toutes les directions de 28m pou réagir à tout impondérable. On voit donc qu’il est impossible d’avoir des résultats intéressants en matière de sécurité routière en zone dense à 50km/h.


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13 réactions à cet article    


  • K K 30 août 2010 10:26

    Sur le principe, limiter la vitesse à 30 km/h au lieu de 50, n’est pas une mauvaise idée en ville. On devrait tout de même :


    • réserver des axes de transit rapide (à 50 km/h) pour la traversée de part en part de la zone urbaine. 
    • faire changer les boites de vitesses de pas mal de modèles de voitures. Avec des véhicules de location, j’ai pu vérifier que le 30 km/h est très difficile à tenir à cause de l’étagement de boite (véhicule en sur ou sous régime selon les marques) alors que le 50 se tient facilement.

    Par contre, rendre uniquement piéton le centre ville rend la ville invivable aux habitants. J’habite le centre de Bordeaux et j’étais au début séduit par la vaste zone piétonne.... Depuis, suite à un problème de santé, je me rends compte des difficultés pour les personnes agées et pour les handicapés moteurs. C’est tout bonnement impossible ou presque d’apporter ses courses, de remplir le véhicule pour aller en vacances, de rentrer de vacances sauf à certaines heures etc....
    Bref, je songe à quitter le centre ville rapidement.

    • K K 30 août 2010 10:30

      pour mes déplacements dans le centre, j’utilise un vélo électrique (impossible d’utiliser un vélo normal). Pensez à aménager des espaces de stationnement pour les vélos aussi (une voiture = 4 vélos). Le mobilier urbain actuel ne permet plus toujours de stationner les vélos en sécurité sans gêner les piétons.


    • foufouille foufouille 30 août 2010 10:51

      le mieux serait d’interdire les villes aux vieux et handicapes
      vu la reglementation et le prix des tricycles electrique .........
      narticle de bobo avec oeilleres


      • K K 30 août 2010 11:29

        Foufouille, je suis d’accord avec toi que les véhicules adaptés aux handicapés et personnes agées sont hors de prix et que les centres villes « interdits aux véhicules » sont invivables dès qu’on a des difficultés à se déplacer. 

        Mais cet article ne parle pas de ça (c’est mon commentaire qui en parle). Il parle d’une limitation de vitesse maximale en centre ville (et donc l’accès n’est pas interdit). Ce qui en soit ne devrait pas trop gêner les personnes handicapées (leurs véhicules ne seraient plus une gêne mais seraient dans le flux de circulation).

      • Jiache 30 août 2010 14:41

        Je vis effectivement dans un quartier de « bobo » ou la vitesse est limitée à 30 km/h.
        1/ Ça n’empêche pas les handicapés de se déplacer
        2/ C’est confortable d’un point de vue sonore
        3/ C’est plus sécurisant quand on a des enfants


      • foufouille foufouille 30 août 2010 16:54

        et ?
        ils ont des velos electriques a 2000 ?
        le nauteur sous entend que le velo est mieux
        donc boboecocon


      • Catherine Segurane Catherine Segurane 31 août 2010 10:30

        Entièrement d’accord avec Foufouille : la promotion du deux-roues va trop loin.

        On oublie que certains cyclistes sont d’un sans-gêne incroyable vis à vis des piétons, et roulent sur les trottoirs même quans ils ont des pistes cyclables.

        On oublie aussi qu’il y a toute une gradation entre le « gentil » vélo et le « méchant » véhicule à moteur : scooteur électrique, vélo électrique ... tous ces hybrides de vélo et de moto ont aussi tendence à envahier nos trottoirs.

        J’ajoute que les motos font un bruit épouvantable et que personne ne se préoccupe d’y mettre un terme.



      • Didier 67 Didier 67 30 août 2010 19:04

        Bonjour l’auteur,

        A fond d’accord avec vous pour la ville : 30 ou 40 km/h, ça me va bien.

        Mais vous oubliez l’autoroute !
        Là, on devrait imposer 130 km/h comme vitesse minimale et illimité en maximal : l’autoroute, c’est fait pour se déplacer rapidement d’un point A à un point B, pas pour méditer sur le fait que « le voyage, c’est le but ».


        • Rough 30 août 2010 19:38

          Oui bien sur..Et pourquoi pas, soyons fou, un 5, ou un 3 km/h.....plus de risque, plus d’accident....Boboïtude absolue !
          Je rejoins K..Je viens de passer 3 jours à Bordeaux pour y trouver une maison...Tout le monde en vélo....et moi comment je ferai lorsque j’aurai 70 ans et que je devrai trimballer mes courses dans la rue de la rousselle ?
          Quant aux considérations sur les villes à 30 c’est de la pure daube ! A Bordeaux personne ne circule plus rue de la rousselle..sauf les riverains qui possèdent un bip !....Pas de paralysie certes mais plus de traffic...


          • yvesduc 30 août 2010 21:09

            Pour faire du vélo toute l’année, par tous les temps, pour toute distance (jusqu’à 35 km), en région parisienne et aux heures de pointe, je suis sceptique sur les performances données par fubicy, même si sur un petit (ou moyen) trajet et aux heures de pointe, cela peut arriver d’égaler la voiture.


            30 en ville me semble un peu excessif, mais bon. En tant que cycliste, je ne suis pas gêné par la vitesse des voitures mais plutôt par l’étroitesse des voies.

            • Antoine 30 août 2010 22:15

              C’est même 15 km / h dans le centre ville de mon village : mon compteur qui affiche facilement « 10 de plus » fait que si j’étais scrupuleux : je roulerais 5 km / h...

              En tout cas je n’ai pas remarqué que l’on gagne du temps... au contraire on évite cette route (pour moi : il y a un sens interdit) et le détour est... moins écolo.

              Concernant les statistiques d’accident que donne l’auteur, c’est plus nuancé :
              En Italie du sud : il y a moins d’accident que chez nous, alors que la conduite est bien plus dynamique mais c’est sans doute grâce au soleil : on voit mieux. D’ailleurs c’est sans doute pour la même raison qu’en Belgique : il y a plus d’accident. Et pour donner dans le débile : aux usa c’est le carnage... à cause de la neige ? ou des routes et voitures pourries ?

              Les statistiques de la sécurité routière... je suis assez sceptique car il y a bien plus de facteurs que simplement l’alcool ou la vitesse, mais c’est sûr à vitesse nulle : plus d’accident.


              • HELIOS HELIOS 30 août 2010 23:51

                Moi, je proposerai même une limite a 5 km/h en ville.
                Parce que c’est clair, les voitures ne serviraient plus a rien, il n’y aurait plus de bruit, plus de consommation et bien sûr pas d’accident... ayant les autos comme initiatrices du probleme.

                Et même, je pense que cela obligerait ces salauds de jeunes qui pedales comme des c... avec leurs velos tout terrain et vous frolent a defaut de vous avoir fait peur.

                Je propose egalement qu’on construise des brouettes carrossées en plastique leger pour transporter les bagages, les courses, les bébés etc. on les accrocheraient derriere les velos ou on pourrait les pousser soi-même, les tirer etc. genial, non ? les vietnamiens et les chinois (encore eux) ont une grande avance dans ce domaine.

                On pourrait du coup retirer le goudron qui pue des rues de nos villes et le remplacer par de jolis pavés bien plats, des pelouses ou des espaces couverts de graviers. Au passage, nos amis les chiens adoreraient cela.

                Imaginez un peu l’economie que nous ferions si nous n’avions plus de voiture. ne rien transporter cela veut dire tout produire sur place. Plus de camions donc, et plus de train non plus car a quoi cela servirait-il d’aller dans la ville d’a coté puisqu’on aura rien a y faire.. ; et je ne vous dis pas l’avion !

                Pensez encore, une economie parfaitement ecologique, plus besoin de beton non plus, puisque les maisons en pierre et en bois sont parfaites, plus besoin de sources d’energie démesurées non plus....

                mais helas, je suis sur qu’une categorie de population va encore chercher a se developper, a ne pas respecter la tranquilité des autres. Ils vont elever des chevaux qui defequeront sur les chemins, puis construire des charettes qui vont creuser les rues et faire du bruit... puis ils transporterons ce qui est produit sur place pour le vendre ailleurs et ramener d’autres choses. Les filles iront se marier dans la ville voisines... vision d’un monde horrible, un monde ou les gens seraient libres d’aller comme bon leur semble, où bon leur semble ! ... et il finiront par remplacer les chevaux par des moteurs, ils reinventeront le beton pour les usines, qu’ils etaleront sur les chemins qui deviendrons des routes. Leurs vehicules rouleront au moins a 30 kmh, des allures folles et on se demande si le corps humain pourra tenir de telle vitesse.... alors, il faut tout de suite les empecher d’y arriver, il faut les diaboliser, les enfermer, les guillotiner....

                Bon allons, il est tard, je vais me rouler un petit joint pour la nuit...

                Note : et vous voulez qu’on vote pour vous ou pour les verts ?


                • Dominique Bied Dominique Bied 11 septembre 2010 22:42

                  Toutes ces réactions montrent à quel point l’urbanisme « tout voiture » conçu et réalisé depuis 30 ans a imprimé dans les esprits la notion de territoire à défendre. Ceci amène à stigmatiser toute une population comme les soi-disants cyclistes ou inversement les autres usagers alors que toutes les études et statistiques infirment la réalité d’ensemble. Le vélo est le mode de déplacement le moins dangereux pour les autres. Cette culture de territoire à défendre a pollué toutes les mesures de sécurité routière. Le développement durable, les déplacements doux, nécessitent et imposent la notion de partage de voirie au profit des faibles, piétons et vélos. Eh oui, plus il y a de vélos, même à assistance électrique, plus la ville est sûre et apaisée. Ce n’est même pas une opinion, c’est un fait constaté scientifiquement. La vitesse d’ensemble des véhicules doit se réduire. Les automobilistes et motocyclistes ne sont pas méchants, ils sont juste inconscients de l’énergie cinétique qu’ils représentent. Il suffit d’aller en Allemagne, en Belgique, dans les pays nordiques, pour comprendre comment il faut se comporter avec les piétons et vélos sur une voirie hors autoroute. Je reviens d’un voyage d’affaires à Friedrichshafen au bord du lac de Constance en Allemagne, je peux vous dire qu’il fait bon être piéton et cycliste dans ces pays. Et on ne trouve pas un seul piéton pour râler lorsqu’un cycliste est sur le trottoir car souvent le trottoir se partage avec le vélo. La route se partage avec la voiture. Nous avons un océan à traverser mais il faut aller vite, de nombreuses villes françaises l’ont compris, l’avenir est dans le partage à faible vitesse. Oui, il ne faut pas faire la promotion des deux roues à moteur, mais il faut décupler la promotion du vélo comme mode de transport efficace pour compléter la marche à pied. 
                  Dans de nombreuses villes étrangères 1/3 des déplacements se font à vélo, 3% chez nous.

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