Des enfants victimes de la politique politicienne à Asnières
... ou comment une politique familiale peut se réveler un outil d’instrumentalisation politique dont les familles vont devoir payer les conséquences...
Beaucoup connaissent la Ville d’Asnières sur Seine pour sa médiatisation constante des frasques politiciennes qui y sévissent depuis plusieurs années, ville qui hélas reste le théâtre constant d’affrontements politico-médiatiques dignes de Clochemerle...
Ceux qui sont venus vivre à Asnières, fuyant les prix prohibitifs d’une capitale devenue inaccesible à la vie de famille, découvrent aujourd’hui qui doivent aujourd’hui payer la facture !
Après avoir évincé l’équipe municipale, controversée s’il en est, la nouvelle équipe en place n’a pas tardé à se faire voir sous son jour le plus actif : tout d’abord une augmentation des impôts locaux de 17%, ce malgré une promesse électorale de ne pas accabler davantage le contribuable.
Mais la nouvelle municipalité semble découvrir que la Ville a un budget et des finances au plus mal, semble en effet car la plupart des membres de l’équipe étaient précédemment membres du Conseil Municipal et donc informés lors des votes de budget de l’état des finances.... mais peut-être construit-on désormais son programme électoral dans l’ignorance de faits qui sont accessibles à tous !
Fait plus grave, la Municipalité a récemment décidé d’enfourcher son cheval de justicier et d’endosser le costume de redresseur social de torts ! Nous voici en pleine crise financière, récemment qualifiée de récession. La Mairie a décidé que la solidarité devait à présent faire son oeuvre, en augmentant les tarifs de crèche, crèche familiale, halte galderie....avec une augmentation des plafons de 79% ! Soit la plus forte hausse jamais enregistrée dans une ville de la région parisienne.
Résultat : 270 familles reçoivent une lettre leur signifiant qu’au nom de la dite solidarité, ils vont devoir payer les erreurs et injustices sociales de l’équipe précédente... ladite équipe, à présent dans l’opposition, ne s’est d’ailleurs pas opposé au vote d’une telle mesure (abstention lors du vote en Conseil Municipal).
C’était sans compter sur la réaction des familles, qui ne s’est pas faite attendre : tracts, affiches, présence sur les marchés et lors des manifestations publiques, la mobilisation a grandi et a fini par inquiéter l’équipe en place. L’opposition, toujours soucieuse de frapper là où cela peut faire mal, n’a alors pas hésité à s’approprier le mouvement, se disant outragée devant tant d’injustice...
Si au moins ces augmentations régaliennes, sans préavis et brutales, qui menacent l’équilibre financier de toutes les familles aux revenus mensuels de plus de 5000 euros (de vrais milliardaires n’est ce pas !) servait à aider les plus démunis. Que nenni. Cela doit, nous dit on, servir à financer de nouvelles crèches. Peut-être pour attirer dans le piège d’autres familles de "nantis" qui étudient la possibilité d’emménager dans le nouveau quartier des quais, grosse promotion immobilière en cours de construction ?
Or si l’on en croit les règles d’attributions des aides de la CAF, plus les familles paient, moins la CAFcontribue aux structures d’accueil de la petite enfance. Donc qui va payer la facture si ces familles quittent les dites structures ?
Face à cette éventualité de briser la mixité sociale, et de ne voir désormais que des familles démunies bénéficier de la garde en structure municipale ; l’Adjointe aux Affaires Familiales déclare "peu importe, les familles sont prêtes à payer n’importe quoi pour une place en crèche !". De cette présomption, l’équipe municipale en a conclu, sans concertation ni étude préalable des situations des familles concernées, qu’elle pouvait frapper un grand coup. Dont acte. Certaines familles se voient donc contraintes, une semaine après avoir reçu un simple courrier du maire, de devoir payer, séance tenante, jusqu’à 500 euros de plus par mois pour la garde de leur enfant !
Voilà donc 270 familles, et surtout leurs enfants, victimes d’une politique politicienne, tendant à faire croire que le socialisme consiste à stigmatiser une partie de la population, et à lui faire payer les injustices du passé.
Le collectif, apolitique, qui s’organise pour obtenir une progressivité de la mesure, et ne pas voir son budget familial davantage mis en péril, veut croire que le socialisme n’essaie pas de les enterrer définitivement, eux les "riches", les "nantis". Ils se réunissent, discutent, élaborent des propositions, bref se battent, pour que soit reconnu leur droit de recourir à un mode de garde collectif abordable. Pour que soit reconnu leur droit d’accès aux services publics, même s’ils ne contestent pas la nécessaire solidarité. Ils veulent être entendus, tout simplement. Car après tout, n’est ce pas là la plus simple expression de la démocratie ? De ne pas voir un petit groupe de la population stigmatisé, condamné sans appel, sans dialogue ? De ne pas appliquer de manière régalienne, sans concertation, des mesures extrêmement injustes ? De concerter, dialoguer, discuter, évaluer, mesurer avant de mettre en danger ce segment de la population ?
Espérons que la démocratie existe encore à Asnières, et que le Maire revienne à la raison. Car le bon sens voudrait qu’il écoute, et réalise que gagner 5000 euros à deux, avec des enfants, en vivant dans le 92, n’est pas un crime... et ne fais pas de nous des riches nantis aristocratiques et élitistes auxquels il faut vite faire payer la facture... Espérons que le clivage gauche -droite, la stigmatisation et les guerres de clocher ne nous vise pas une fois de plus !
Et que justice sociale ne rime pas cette fois encore avec clichés, méconnaissance de la réalité quotidienne des Français, et sectarisme.
Gardons espoir. Encore cette semaine. Serons-nous entendus ?
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