Comme personne à ce jour n’est capable de nous dire pourquoi la planète se réchauffe incontestablement, même si personnellement je penche plutôt pour un avenir plus froid et des raisons absolument extérieures à l’homme et ses activités, il est parfaitement légitime, dans une société intelligente de se pencher sur le problème.
Les mesures à appliquer dépendent naturellement des causes… mais nous ne les connaissons pas. Alors, nous allons supposer, en le disant haut et fort, sans détour ni arrières pensées, que l’action de l’homme pollue la Terre et que nous allons tenter de réduire son impact.
Les messages plus ou moins subliminaux autant qu’explicite de réduction de l’effet de serre ne servent qu’a soutenir un état de culpabilisation des citoyens et justifier les mesures obligatoirement contraignantes.
Nous allons nous attacher en premier lieu sur les émissions de carbone, parce qu’elles proviennent essentiellement des énergies fossiles et que nos réserves sont finies. Nous nous attaquerons aux autres formes de pollutions plus tard, bien qu’a mon avis il me semble que l’urgence est totalement inversée, les pollutions autres que le carbone sont les plus inquiétantes.
Satisfaisant sur ce point les franges de population qui sont inquiètes du développement consuméristes de notre société, nous allons instaurer, a l’aide d’un moyen réglementaire et fiscal, une pénalisation des comportements au quotidien, avec comme objectif de diminuer considérablement la consommation d’énergie fossile, seul objectif clair exprimé.
Appuyé donc par les écologistes, certains responsables de gouvernement ont donc pris des mesures strictement fiscales pour atteindre des objectifs idéologiques. La commission Rocard et la future taxe carbone sont les principaux résultats de ces mesures.
Mais, qu’en serait il si, de vrais gouvernants, responsables de notre societe, par délégation du peuple avaient voulu vraiment prendre des mesures économiques pour diminuer la consommation d’énergie fossile et donc d’émission de CO2 ?
Ces gouvernants responsables auraient analysé notre société, constaté les disparités entre les territoires, entre les couches sociales et les pratiques commerciales etc. et fort de ces analyses ils auraient tiré un certain nombre de conclusions et appliqué les mesures les plus adaptées….
Voici, par exemple ce qu’ils auraient pu faire --- pour que moins d’énergie gaz et pétrole, de matières premières et donc de pollution soit possible --- et comment ils auraient pu s’y prendre :
Première action, ils auraient tenté d’enrayer la dérive générale issue de la démarche marketing des marchands basés sur la mode et sur la transformation en produit consommable de nombreux biens durables.
Les effets marketing et de mode se combattent par de la communication, nous savons parfaitement comment faire pour convaincre si ce n’est de retourner les opinions grâce aux moyens médiatiques actuels. Cela a été fait dans le domaine des comportements routiers pourquoi ne serait-ce pas possible pour les comportements commerciaux ?
Deuxièmement action, les moyens fiscaux sont probablement les plus simples à appliquer. Partant d’une base d’un système marchand comme on le connait avec comme fiscalisation par la TVA, l’état pourrait définir des classes de produit, comme cela est fait pour les produits a taux de TVA super réduit 2,1% les produit à taux réduit 5,5% et taux normal TVA 19,6... L’état pourrait créer une classe de produit dit « durables » auxquels un taux différents pourrait être appliqué, par exemple une TVA à 13%...
Consultez
ici les taux de TVA européens.
Troisième action, en accord avec la classification actuelle des produits en fonction de leur consommation, créer une décote sur la base du chiffre d’affaire des sociétés, pour la part de leur production des produits correspondant.
Une entreprise construisant des produits dispendieux en énergie ne devrait pas être considérée de la même manière qu’une autre qui s’efforcerait de produire des biens plus vertueux dans ce domaine.
Cela demande fort probablement des éléments comptables complémentaires, mais cela ne me semble ni insurmontable ni même peu souhaitable. Ce serait par ailleurs l’occasion d’introduire le moyen, le vrai, de pénaliser les sociétés qui abusent des amalgames entres les lignes de produits pour vendre à perte certains produits et ruiner la concurrence.
Cela demande aussi la création ou l’extension d’un organisme comme l’Ademe chargé d’établir pour des catégories d’équipements des valeurs moyennes de consommations ajustables avec le temps et/ou la volonté politique (souvenez vous de la puissance fiscale des automobiles). Cette norme serait alors utilisée pour établir la liste des produits dispendieux ou vertueux dont l’imposition ferait l’objet de cette décote
Pour ces trois actions il est nécessaire de définir l’assiette des produits pris en compte :
Les critères de sélection de produits dits « durables » seraient alors introduits, — une durée de vie minimum de 12 ans assorti, naturellement de conditions de maintenance (réparabilité) et de garantie de la part du fabriquant, accordant des conditions différentes par rapport la règle générale actuelle.
Garantie totale, pièce et main d’œuvre les 2 premières années puis garantie dégressive de 10% par an (un produit en panne 3 ans après sa vente impose 90% de prise en charge par le constructeur, 80% a 4 ans etc.… jusqu’à l’extinction a 12 ans). Un fond, -privé ou public peu importe- devrait être crée pour assurer la pérennité des produits face à la défaillance des entreprises qui les fabriquent. L’objectif étant naturellement d’orienter la production de biens durables réparables qui sont comme on le sait bien, beaucoup plus économiques en termes d’empreinte écologique, que la vente de produit « jetables ».
Voila, comment, tout en étant respectueux des citoyens, on aurait pu inventer un comportement économique positif favorisant la planète, les tissus économiques et la responsabilité sociale.
En quoi cela est-il bon pour la planète ? Tout simplement parce que la production de bien jetable coutent beaucoup plus cher que de biens durables ? Prenons le cas d’une machine à laver le linge, appareil ménager indispensable qui durait plus de 10 ans pour ceux qui furent fabriqués dans les années 90 et qui ont du mal à durer 5 ans avec les modèles actuels. Le cout de l’appareil est sensiblement resté le même qu’avant, car ce ne sont pas les coûts de ses composants qui ont changé, mais c’est la conception de chacun d’entre eux : pièces exagérément fragiles, mal implantées, solutions techniques choisies débiles bref les machines nouvelles pèchent par défaut d’intelligence plus que par défaut matériel en supposant évidement que la fragilité ne soit pas induite par le marketing. Consommer en 10 ou 12 ans DEUX machines (ou plus) est évidement plus cher qu’en consommer une seule.
En quoi cela est-il bon pour l’économie ? Je ne veux pas évoquer ici les multinationales dont la finalité est financière quel que soit son domaine de production. Restant dans le domaine « normal », produire des biens durables veut dire faire une marge plus conséquente sur le produit, assurer la vente de pièces détachées, faciliter l’émergence de réseau de réparation (non dé localisable).
En quoi cela a-t-il un rapport avec la responsabilité sociale ? Difficilement mesurable, mais indispensable, l’appropriation des technologies par les citoyens leur permet de comprendre le milieu dans lequel ils vivent, les capacités et les limites des outils qu’ils utilisent au quotidien et donc favorise fortement la responsabilisation de leurs actes. Cela rejailli sur l’ensemble du comportement social car on sait comment ça marche, on a du respect pour ce que l’on répare, et du cout --- on sait ce que cela coute a soi, comme aux autres---
Voila, entre autres mesures, un gouvernement responsable, respectueux , aurait pu agir pour répondre au défi que nous impose la taille de notre planète face aux ambitions de l’humanité. Sortir « par le haut », comme je l’ai dit souvent, c’est vivre mieux, sans régression ni sociale, ni technique ou comportementale. Faire que les intégristes ne trouvent pas d’écho dans une population divisée par les inégalités. Faire également que les fondamentaux économiques ne soient plus soumis à la loi de la jungle… bref que la société soit plus intelligente.