Désastre en Charente maritime : un naufrage de l’Etat ?
Nos compatriotes vivant en Charente maritime viennent de subir un désastre effroyable qui a vu une cinquantaine de morts tout d’abord mais également des milliers de personnes qui ont vu leur vie totalement brisée pour de longues années dans cette catastrophe et qui devront faire preuve d’une extrême résistance morale pour s’en sortir. Comme en toute chose il faut essayer d’en tirer quelques leçons pour éviter qu’elles ne se reproduisent à l’avenir. C’est ce que vient de faire Monsieur De Villiers qui vient de trouver son coupable idéal à livrer à la vindicte populaire, les promoteurs !! C’est un peu court, jeune homme, comme aurait dit Cyrano de Bergerac. Voilà les commentaires que la catastrophe m’ont inspiré :
- La rupture des digues ont fait apparaitre aux yeux de tous leur extrême vétusté et le manque de soin que nous avons apporté à leur entretien tout au long des dernières décennies. Lorsque celles qui, aux Etats Unis, protégeaient la Nouvelle Orléans, ont cédé,nous n’avons eu de cesse de vilipender les américains pour leurs inconséquences dans leur entretien. Quelles leçons en avons nous tiré ? Visiblement aucune.
Qui sont les responsables en France de l’entretien de digues ? Je suppose que c’est un mélange d’organismes publics, de collectivités locales et peut-être de quelques entreprises privées. Nous avons fait, l’année dernière, un grand plan de relance pour accélérer différents travaux d’infrastructure. Visiblement personne ne semble avoir pensé à renforcer nos digues alors que nos médias, nos hommes politiques n’arrêtent pas de nous parler du réchauffement climatique et de la montée du niveau des mers que cela implique. Ahurissant non ? - Comme aux Etats Unis, à la Nouvelle Orléans, on s’est aperçu que de vastes zones situées sous le niveau de la mer avaient été fortement urbanisées. Ce sont elles qui ont été touchées en priorité par l’inondation et qui seront très difficiles a récupérer. C’est ce qui permet à Monsieur De Villiers de désigner aujourd’hui les promoteurs à la vindicte publique. Mais de quel droit ? Les intéressés ont-ils fait quelque chose d’interdit ? Non, comme pour la crise financières, ils n’ont rien fait d’illégal. Ils avaient tous leur ...permis de construire.
Et qui signe les permis de construire ? Les maires. Qui décide si une zone est inondable et non constructible ? Notre administration bien entendu... - Par "gros temps", il est infiniment plus sûr d’avoir un emploi de salariés sûr, fonctionnaire par exemple, que d’être commerçant, artisan, ou petit entrepreneur. C’est pourtant la valeur créée par ces derniers qui permet de payer les premiers. Entendons nous bien, les uns et les autres sont également indispensables au bon fonctionnement de notre société. Certains sont néanmoins infiniment mieux protégés que les autres en cas de difficultés
- Curieusement, il n’y a pas eu cette fois comme pour le tremblement de terre de Haïti, d’appel immédiat à la générosité humaine de la part des grandes ONG. Les français seraient-ils moins redevable d’aides en cas de catastrophe que les habitants du monde.
- Pas vu trace de Messieurs Hulot ou Arthus Bertrand. Pas de grande présence de notre Ministre de l’Ecologie et de sa secrétaire d’Etat Mme Jouannao ou de Ségolène Royal, pourtant la régionale de l’étape. Ils sont brièvement apparus ici et là à la télévision mais visiblement sans se considérer comme impliqués dans le désastre. Pourtant "gouverner c’est prévoir", parait-il. En l’occurrence il ne semble pas y avoir eu une quelconque effort de prévision des collectivités locales, de la direction de l’équipement ou de tous les organismes qui sont censés s’intéresser à nos infrastructures. Nos politiques sont toujours présent au moment du recensement des dégâts et des promesses de soutien. Sans le moindre sens, par contre, de leurs responsabilités passées ni d’effort pour inventer les contrôles et mettre en place les limites pour éviter que cette catastrophe ne puisse se produire à nouveau. Il y avait eu l’Ouveze pourtant qui aurait dû alerter sur la distribution des permis de construire sans contrôle ni limite
- Nos médias ont fait ce pour quoi ils sont bons, nous donner des images de la catastrophe qui nous permettent de la visualiser et de comprendre. Pas grand effort néanmoins pour poser les questions simples et embarrassantes ci-dessus sur les responsabilités dans l’entretien des digues ou dans la délivrance des permis de construire en zone inondable. La fatalité pour eux est un coupable acceptable.
Globalement une grande catastrophe d’Etat ?
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