Don de RTT pour les parents d’enfants malades
L'assemblée nationnale votait ce mercredi 25/01/2012 une proposition de loi devant "permettre aux salariés de faire don d'heures de réduction de temps de travail ou de récupération à un parent d'un enfant gravement malade".
Ce débat fait suite à la tragédie vécue par Christophe GERMAIN, papa du petit Mathys, décédé d'un cancer du foie le 31/12/2009.
Ce papa a pu bénéficier de l'aide de ses collègues pour passer du temps avec son fils, et l'accompagner dans cette épreuve finale. Ce combat a donné la force à Christophe Germain de fonder une association "D'un papillon à une étoile", dans le but de permettre à d'autres parents dans la même situation de pouvoir bénéficier de l'aide précieuse de leurs collègues (ses collègues lui ont donné 170 jours de congés).
Interviewé sur canal + à propos de cette proposition de loi, M. Germain a décrit son calvaire. Il nous raconte son parcours : après 1 mois de congé maladie, il prend ses congés payés et ses RTT (en alternance avec sa femme) pour suivre son fils dans les premières chimiothérapies. Puis, au bout de 4 mois, il prend un congé pour accompagnement d'enfant gravement malade, qui durera en tout 3 mois.
Et c'est là que tout se complique. Il est ensuite convoqué par la CPAM pour justifier son arrêt maladie. On lui signifie que c'est son fils qui est malade et pas lui, qu'il peut tout à fait travailler et que ses droits seront coupés si il ne reprend pas le chemin du gagne-pain.
A partir de cette situation parfaitement injuste, ses collègues s'organisent et se cotisent pour lui donner des RTT, avec l'accord de la direction de l'entreprise. Grâce aux jours ainsi récupérés, il a pu accompagner plus dignement son fils, d'abord dans les traitements, puis dans sa fin de vie.
Je trouve qu'il est dommage que ce papa ait dû passer par un geste de solidarité, de fraternité de ses collègues. Dans ma vision (un peu naïve peut être) de notre beau pays, chaque citoyen est pris en charge par l'état ( = l'ensemble de ses concitoyens) lorsque sa vie ou celle de son enfant est en danger. On nous répète sans cesse que les aides de l'état son trop généreuses, que beaucoup en profitent.
Mais n'est-ce pas justement ce genre de situation que l'état doit prendre en charge ? Voilà une limite de notre système de protection sociale.
Faire une loi ? Bonne idée !
Mais pas une loi qui déresponsabilise l'état et fonde la politique sociale sur la seule fraternité et la compassion entre des collègues de travail.
Et pourquoi pas faire de même avec toutes les aides de l'état ? Après tout, si les citoyens arrivent à s'entre-aider, pas besoin de dépenser les deniers de l'état pour ça ...
Quel recul dans la démocratie, dans l'égalité ! Tout miser sur la fraternité individuelle et la liberté d'aider ou non son voisin ....
C'est déjà un peu ce que nous avons pour les aides alimentaires : chaque association vient prélever un peu de fraternité aux citoyens, au lieu de recevoir de l'état (via les impôts de tout le monde) les fonds nécessaires. Et plus les gens donnent, et plus l'état peut réduire cette "dépense" bien moins primordiale que l'entretien de notre arsenal nucléaire (par exemple...) .
Donc bien sûr, ça semble tellement une bonne idée, qu'on en oublie que c'est le pays tout entier qui doit participer au bon accompagnement de nos malades ... et sûrement pas seulement un petit groupe d'amis, ou de collègues compatissants !!!
Qui vous donnera ses RTT ou ses congés si vous avez votre enfant terriblement malade, et que vous n'avez pas de collègues (professions libérales par exemple, agriculteurs, étudiants ...) ???
Maintenant, heureusement que l'entraide existe encore ...
"La liberté était là il y a pas longtemps
L'égalité l'a prise par la main,
Elles sont parties avec le vent.
Tu peux toujours rêver mon enfant
Et croire au Père-Noël,
Pour la fraternité, j'espère que t'as le temps"
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