Drôle de guerre
"La guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal !"
Cette citation de la "Guerre des Tuques" résume parfaitement notre drôle de guerre contre le Covid-19
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En 1940, la France n’était pas prête. Elle s’est faite surprendre par les Ardennes. La débâcle a été générale, mais au moins, les hommes sont allés au front et se sont battus. Les infirmières étaient derrière, avec le corps médical pour soigner les blessés et enterrer les morts ; les généraux ne leur demandaient pas leur avis. L’important était la victoire sur l’ennemi. Les pertes humaines étaient un collatéral. C’est le nécessaire sacrifice au combat, avec l’espérance que les enfants et les survivants, vivront mieux et libres.
En 2020, la France n’était toujours pas prête. Elle s’est faite surprendre à Mulhouse. La débâcle a été générale et les hommes se sont confinés et planqués derrière les infirmières et le corps médical qu’ils ont envoyé au front et qui ont décidé de la stratégie. L’important fut donc de minimiser les morts, d’ailleurs en petit nombre comparés à une guerre et surtout, rapportés à la mortalité ordinaire. Mais comment en aurait-il pu être autrement ? Si vous demandez à un pacifiste de choisir entre la fleur et le fusil, vous avez déjà la réponse.
Autre époque, autres mœurs
Les déclarations des États Majors ont été les mêmes aux deux époques. Air grave, situation exceptionnelle, drapeau national, à la différence qu’aujourd’hui, on a la couleur et un pantin désarticulé qui s’agite en arrière plan. A la mobilisation générale de Septembre 1939 a succédé le confinement général de Mars 2020. Autre époque, autres mœurs. Avant, on se battait ; aujourd’hui on se planque. Avant, les résistants étaient cachés ; aujourd’hui, ils sont applaudis. Avant, on ne comptait pas les morts ; aujourd’hui, le décompte est quotidien. Le seul point commun finalement est qu’aujourd’hui comme hier, on a toujours besoin d’un papier pour sortir.
Cent mille morts en 1940 qui n’ont pas empêché la défaite. Cinq mille en 2020 et la défaite est déjà consommée. On a économisé quatre-vingt quinze mille âmes pour le même résultat. Seule consolation, parce qu’il n’y aura pas de victoire. Oubliez la fête, rangez les cotillons ! La capitulation est un déshonneur. Le « tous aux abris » n’est pas faire la guerre, c’est attendre qu’elle passe, que d’autres nous sauvent. Les Américains débarqueront peut-être avec un vaccin et le jetteront depuis leur SUV, comme à la Libération, quand ils distribuaient les chewing-gums depuis leurs Jeeps. Mais peut-être pas. Trump n’est pas Roosevelt, il la joue perso. Mais ce qui est sûr, c’est que lorsque nous sortirons de nos abris, ça ne sera pas pour applaudir nos sauveurs étrangers ou tondre quelques ministres. Notre économie ressemblera à Dresde après les bombardements. Les seules explosions viendront du chômage et des faillites. La fuite des capitaux ressemblera à un lâcher de barrage. La violence sur fond de misère supprimera le peu de liberté qu’il nous restera après le flicage du confinement, en échange d’une once de sécurité, qui finira aussi par disparaître.
Nous revivrons la république de Weimar, celle des vaincus, avec le marché noir, le chômage de masse et une hyper-inflation démoralisante qui poussera les vieux au suicide et les jeunes à chercher la vraie guerre, parce qu’elle seule peut raviver l’espoir que la défaite a tué.
Changer de paradigme
Aucune guerre ne se gagne en lui tournant le dos pour courir se cacher. L’ennemi invisible est toujours là. Les rues sont vides, mais les citoyens sont désarmés. Il faut 60 % d’immunité de groupe pour que le virus s’éteigne de lui-même. Quand allons-nous l’avoir ? A l’automne ? Après des mois de confinement ? Que vaudra ce pays quand nous sortirons de nos bunkers ?
La guerre, c’est affronter la menace. Le choix de la reddition sans combattre est de la pure lâcheté. Mais c’est aussi l’époque. Nous sommes paix et amour, de grands rêveurs romantiques biberonnés au principe de précaution. La pleurniche nous est une seconde nature. La compassion, l’émotion, l’excuse, la repentance sont nos nouvelles valeurs. C’est le lait du progressisme. La mort est devenue un scandale. Dans l’opinion populaire, personne ne meure jamais. Nous sommes immortels. Les chiffres des nécrologies sont inconnus du public. Combien savent que 1600 personnes décèdent chaque jour en France, soit 600.000 par an ? Que 57 millions d’humains meurent tous les ans dans le monde, deux chaque seconde ? Combien savent que le Sida tue 700.000 humains chaque année et que le paludisme fait des carnages tous les ans, surtout chez les enfants, tout comme les épidémies de dengue et ses fièvres hémorragiques ? Pas grand monde, et pas ceux qui se sont réfugiés en apnée sous leur canapé.
Le temps de la propagande
Dans cette « drôle de guerre » par contre, les médias sont bien investis de leur mission de propagande. Plein feux sur les morts du Covid-19 qui nous sont présentés avec les violons d’usage. Jamais aucune mise en perspective, le but est d’effrayer par la dramaturgie des chiffres, pour justifier le confinement et les choix précipités de nos leaders. C’est l’écran de fumée pour masquer l’amateurisme et l’impréparation de l’exécutif. Nous sommes en « guerre » contre un virus alors que son innocuité est avérée pour les personnes bien-portantes. Pour « gagner », la stratégie de notre État Major est de sortir l’artillerie lourde pour tirer à gros obus... sur nos industries et notre économie, parce que l'urgence, c'est de « sauver des vies ». Sauf que ca, c'est pas une guerre. Von Choltitz a épargné Paris, Macron n’a pas les mêmes scrupules pour la France. Qu’importe le désastre humain à venir, qu’importe que nos jeunes pataugent ensuite dans la misère, qu’importe que le désordre et les pillages s’installent durablement dans une société ruinée, l’important est de sauver quelques âmes d’abord et la face ensuite.
On aurait pu gagner !
En temps de guerre, on mets les plus faibles à l’abri et on envoie les plus forts au front. En 2020, la stratégie a été modifiée : on a planqué tout le monde et on leur a offert l’abonnement Netflix pour les occuper.
En temps de guerre, on ne fait pas l’économie des moyens. Les Allemands ont lâchés leur V2 alors que les ingénieurs avaient encore les plans dans les mains. Quand Enola Gay à largué Little Boy, les physiciens avaient une vague idée du résultat. En 2020, un spécialiste aussi connu qu’Einstein nous propose une potion censée nous faire gagner la guerre, alors que sur le terrain, les bataillons n’ont ni masque, ni test, ni gel alcoolique ni assez de cercueils, et les États Majors parisiens rechignent à l’utiliser parce qu’elle n’a pas été homologuée par des études sur trois ans.
La victoire aurait pu être obtenue autrement.
En 1940, quand la France a été envahie, peu nombreux se sont dressés contre l’occupant et le Régime. Avec le Covid-19, il y aurait eu une revanche à prendre sur un passé peu glorieux. Si nous avions décidé de faire la guerre tous ensemble, d’être enfin braves, de refuser le confinement dans nos tanières, de conserver nos vies d’avant, sûrement aurions-nous gagné, à la Suédoise. Bien sûr, il nous aurait fallu accepter des pertes, car en la situation, on ne peut pas tout sauver. La guerre, en vrai, c’est pas une partie de Risk. Et puis, personne ne serait allé au casse-pipe. Un masque, du gel et une distanciation sociale auraient suffi ; après tout, les soldats s’équipent bien d’un casque et d’un fusil ; ils vont pas en maillot de bain sur les champs de bataille. Il n'y a qu'en France qu'on prétend que le casque, pardon le masque est inutile avec un virus qui se propage par les postillons !
Nous avons tous un système immunitaire qui est une arme de destruction massive. Toute la journée, il dézingue des millions d’intrus sans se fatiguer ; il aurait pu être notre armée de réserve. Avec une immunité de groupe, nous aurions vaincu ce virus en quelques semaines. Pas tous, mais le don de soi au combat, c’est l’espérance que les enfants et les survivants, puissent vivre mieux et libres.
Sauf que l'individualisme nous a poussé à déserter. Puisse la cour martiale avoir pitié de nous. C'est notre dernier espoir.
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