E-Réputation : Google seul maître à bord ?
Moment troublant, la première fois où vous avez tapé votre nom sur Google et découvert avec effroi que de nombreuses pages internet vous concernent, que des photos de vous ont été publiées à votre insu, voire pire encore par des proches, amis ou collègues ne mesurant pas ou trop peu l’usage fait par les moteurs de recherches de celles-ci.
Les recruteurs ont été les premiers à saisir la manne d’informations concentrée sur le net au sujet d’individus lambda. Votre club de banjo de Jouy le Moutier, petite commune péri-urbaine et tranquille, publie annuellement l’album photo de la soirée où vous aviez bu un verre de trop de cet excellent punch. Ces photos sont susceptibles d’être directement visibles par votre boss, votre client grand comptes et même par les éventuels chasseurs de tête qui vous « googlisent ».
Comment maitriser, dès lors, sa E-réputation ? Etrangement, c’est en étant très actif sur le net qu’on optimise les résultats des recherches nous concernant. Faire la sourde oreille, ne pas regarder ou ne pas être sur les réseaux, ne signifie aucunement que votre réputation est nette. Aussi, inscrivez-vous sur les réseaux sociaux dits professionnels et choisissez ce qui apparaitra à votre sujet. Ces réseaux sont, de fait, parfaitement répertoriés par le Dieu Google et demeure ordinairement les premiers résultats fournis par le moteur de recherche. Alimentez les Linkedin, Viadeo et autres Copains d’Avants avec des informations sérieuses, délibérément choisis et créez-vous des portraits mélioratifs que vous pouvez modifier à outrance.
Par ailleurs, les tweets peuvent, on ne le répètera jamais assez, être bloqués, au même titre que toutes les informations livrées à Facebook. Il est communément admis qu’on ne peut être absent du net, il est donc nécessaire dans l’absolu de créer les contenus qu’on veut voir apparaitre à notre sujet. Jean-Marc Dupont ne sera donc plus un joueur de Banjo buveur assidu de Punch bon marché à Saint Dizier, mais un gestionnaire de projets financiers pour une PME en pleine expansion –pour Google en tout cas-.
Enfin il semble qu’il soit inutile de mesurer sa E-réputation sur d’autres réseaux sociaux que Google qui, au grand damne des partisans du libéralisme et de la libre concurrence, concentre plus de neuf recherches sur dix sur le net. Ainsi, ne cherchez pas à modifier les résultats des recherches sur des moteurs tels que Bing, Wolfram Alpha, Ixquick ou encore Yacy dont l’usage reste considérablement marginal pour la plupart des internautes. Rappelons enfin que l’essentiel des recruteurs, clients, et partenaires commerciaux tapent votre nom sur Google avant même de vous rencontrer. L’E-réputation n’est donc pas forcément une tare, surtout si elle est maitrisée et contrôlée. Parallèlement, tant que Google conserve un quasi-monopole de porte d’entrée, filtre et ciblage sur internet, il est d’autant plus facile de l’entretenir. Internautes désormais avertis, navigateurs dorénavant éclairés, prenez le contrôle !
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