EPR : où est passé l’argent du contribuable ?
Immobilisation des ateliers du Creusot pendant plusieurs années, démultiplication des expertises, retards du chantier à Flamanville, nouvelle fabrication, démontage du bâtiment, démontage de la cuve, réinstallation, reconstruction du bâtiment…) qui viennent s’ajouter aux pertes consécutives à l’acquisition d’URAMIN dénoncées dès 2014 par la Cour des Comptes. Car ce qui a rapporté 132 millions net d’impôts à « My Bolloré » coûte aujourd’hui plusieurs milliards au contribuable français
EPR : où est passé l’argent des contribuables ?
par Jean-François VICTOR ex PDG d'UIGM devenu CREUSOT-MECANIQUE en Juillet 2003
Résumé des articles précédents : Les pièces défectueuses de l’EPR de Flamanville ont été conçues et réalisées non pas dans le cadre d’un projet industriel mais dans celui d’une opération purement financière à court terme, basée sur la bienveillante complicité de certains éléments du directoire d’AREVA avec un affairiste notoire Michel Yves Bolloré.
Je dispose de tous les éléments pour le démontrer, aussi est-ce dans un esprit totalement dépassionné (1) que je rédige cet article à l’intention de ceux qui victimes des restrictions budgétaires de l’Etat auxquelles ce dernier demande aujourd’hui de contribuer (baisse des APL, augmentation de la CSG etc etc) souhaiteraient savoir ce qu’il est advenu de l’argent public sur lequel Michel Yves Bolloré a fait main-basse en 2006. Ces économies sont en effet en grande part la conséquence - d’après le Ministre de l’Economie actuel lui-même - des errances du directoire d’AREVA.
Car ce qui a rapporté 132 millions net d’impôts à « My Bolloré » coûte aujourd’hui plusieurs milliards au contribuable français
Immobilisation des ateliers du Creusot pendant plusieurs années, démultiplication des expertises, retards du chantier à Flamanville, nouvelle fabrication, démontage du bâtiment, démontage de la cuve, réinstallation, reconstruction du bâtiment…) qui viennent s’ajouter aux pertes consécutives à l’acquisition d’URAMIN dénoncées dès 2014 par la Cour des Comptes.
Même les rentiers dont le quotidien n’est pas atteint par le montant des APL ou le taux de la CSG et qui ne sont pas non plus concernés par la réduction de 15% de la masse salariale d’AREVA, pourraient s’étonner qu’on ne leur donne pas le détail des mésaventures advenues aux deniers publics partis s’égarer au profit de circuits de corruption via des enchevêtrements de fiduciaires off-shore.
Après tout quand Michel Yves fait un bénéfice de 200 fois la mise sur le dos d’une entreprise appartenant au secteur public, c’est bien leur argent qui permet ce miraculeux enrichissement.
L’opinion publique toutes catégories sociales confondues ne peut que se sentir concernée par le devenir d’un argent qui incontournablement est le sien.
D’autant que simultanément on demande au contribuable d’accepter sans autres choix une dérogation provisoire (jusqu’au prochain quinquennat) à des mesures de sécurité pourtant clairement établies, au risque même minime pour la population d’un sinistre dont le périmètre et la gravité restent hypothétiques même pour les meilleurs experts de la planète.
Les 130M€ net d’impôts issus de la vente de SFARSTEEL à AREVA vont d’abord intégralement se retrouver dans une société de gestion patrimoniale off-shore, sise au Luxembourg, ouverte par Michel Yves Bolloré le 15 Mai 2007 cad pratiquement au lendemain de la transaction : STELARLUX CAPITAL SA (Statuts de STELARLUX dans le Journal Officiel du Grand Duché de Luxembourg)
Vous ne manquerez pas de remarquer que le transfert hors frontière du fruit de l’opération n’est pas très cohérent avec le patriotisme et l’évocation du Général de Gaulle qui avait inspiré le choix du cessionnaire et dont se prévalait Michel Yves Bolloré dans la presse locale lors des négociations avec AREVA. (Interview du Journal de Saone et Loire en date du 16 Juin 2006). Vous admirerez aussi sans doute son sens de l’épargne car rien de cet imposant patrimoine n’est dispersé en futilité.
Le grand argentier de l’Archevêché du Grand Duché ?
Enfin j’attire votre attention sur la présence comme administrateur de catégorie B de STELARLUX CAPITAL de M. Christian René Léon DESCOUPS. Milieu de page 42247
Or M. DESCOUPS n’est rien moins que Secrétaire Général de l’Archevêché de Luxembourg (Christian DESCOUPS sur Linkedin). Le grand argentier de l’Eglise du Grand-Duché en quelque sorte. (Retenez ce détail dans la perspective d’un prochain article sur la rôle de certains milieux catholiques intégristes dans le sous-jacent corruptif des malfaçons de l’EPR) Et ce n’est pas peu dire dans un pays dont le nom du gendarme de la finance, le « Cahuzac local » si vous préférez, n’apparaît pas moins de 140 fois dans les « Panama Papers » (Ouest-France 17 Mars 2017).
Ces fonds stagnent à Luxembourg jusqu’au début 2008 (2) et on retrouve bien au bilan les 132 M€ à quelques variations de gestion près. (Bilan de STELARLUX CAPITAL SA exercice 2008).
Raphaelle Bischoff-Bolloré
Jusqu’à la création le 20.5.2008 d’une filiale londonienne, un bureau STELARLUX CAPITAL UK au Royaume Uni : (Statuts de STELARLUX CAPITAL UK).
Michel Yves Bolloré est l’un des directeurs et on retrouve sa fille Raphaelle Bischoff-Bolloré comme fondée de pouvoir. Si on en juge par sa page Facebook, c’est un personnage d’une parfaite futilité mais son rôle est essentiel dans ce qui va suivre puisque son beau-père n’est autre que Sir Win Bischoff, une des personnalités les plus respectées des milieux bancaires et économiques britanniques.
Et ce dernier sera d’une aide précieuse car STELARLUX CAPITAL UK est radiée du Registre de Commerce de sa Majesté en 2010 et son patrimoine s’évapore purement et simplement (Enregistrement de radiation 31.3.2011), le beau-père de Raphaelle est particulièrement bien placé pour ce faire.
Au même moment, la villa de Michel Yves Bolloré à Ste Maxime (voir infra) subit d’importants travaux d’aménagement. Simultanément aussi l’Eglise St Honoré d’Eylau qui est sa paroisse, bénéficie également d’importantes rénovations, le sol de l’église est refait à neuf et la crypte dont le plafond tombait en miettes est réhabilitée et transformée en salle de congrès, exposition et conventions d’entreprise. Un ensemble de travaux dépassant de très loin le budget habituel de la paroisse. Comment expliquer cette simultanéité ?
Il m’est facile d’imaginer que c’est également à ce moment qu’un certain nombre d’œuvres catholiques bénéficient de dons (Chemin Néo-catéchuménal, Communauté de l’Emmanuelle et surtout l’Opus Dei dont Michel Yves Bolloré est surnuméraire de longue date). J’y reviendrai et très en détail dans mon prochain article.
Villa La grande Pointe (Ste Maxime)
P.S. (1) C’est à tort que certains bloggers ont analysé mon attitude comme une rancœur personnelle vis-à-vis de Michel Yves Bolloré. C’est un homme faible et assez peureux, dont la malignité et la cupidité ont pour objet de satisfaire son goût pour le merveilleux.
A ce titre, il manipule tout son entourage de manière à la fois très organisée et quelque peu infantile sans avoir cet élémentaire respect de l’autre qui lui permettrait d’imaginer que l’interlocuteur est également doté d’un minimum d’intelligence. Comme son frère, « cet ami qui vous veut du bien », il maîtrise à la perfection l’art de simuler la plus fraternelle sympathie à l’instant même où subrepticement, il vous dépossède ou vous instrumentalise. Et comme c’est systématique, l’effet produit relève du « comique de répétition ». Rien dans tout ça ne suscite la haine ou une malveillance opiniâtre. Non, tout au plus une indulgence amusée.
En fait, mon obstination à élucider la situation dans laquelle je me suis trouvé placé procède d’un réflexe que j’attribue à ma formation scientifique autant qu’aux lointaines années que j’ai consacrées à la recherche médicale fondamentale au début de ma carrière : lorsque je ne comprends pas une situation, - comment dire - je pile net et je creuse obstinément jusqu’à la source de l’énigme et que j’en comprenne le moindre détail et tous les rouages.
(2) On peut faire un parallèle amusant avec un usage courant dans le grand banditisme de ne pas mettre en circulation le fruit d’un braquage avant au moins un an, le contrevenant au dit usage risquant son élimination pure et simple par ses associés comme traitre à ses engagements.
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