Téléthon, Banque alimentaire, Restos du coeur, Emmaüs etc... le
mois phare des
appels aux dons commence. Et comme d’habitude ils n’ont jamais eu
autant besoin de nous,
qu’on se le dise.
Car chaque année c’est pire, preuve qu’ils bossent bien : les gouvernements peuvent continuer à cisailler les filets sociaux, ces braves associations nettoient et cachent vaille que vaille la misère croissante. Et gratuitement en plus : que demande le peuple (de la nourriture ? un logement ? des vêtements ? Je n’y peux rien moi, aller voir les associations et ne restez pas devant ma permanence de campagne ça fait tâche) !
Jadis on payait des gens pour emballer les cadeaux, aujourd’hui on fait bosser des bénévoles pour les bonnes causes et parfois même des mineurs avec leur prof pour leur payer des voyages scolaires (certains remplissent les sacs au caisse le samedi pour ça...en attendant l’ouverture du dimanche). C’est beau la générosité. Preuve par le Téléthon qui en appel à celle des français mais refuse catégoriquement de partager ni même d’envisager de partager avec d’autres associations son pactole. Sauf avec France télévision ou plus d’1 million d’euros sont engagés par l’association pour la foire télévisuelle annuelle aux corps brisés et tordus.
Rappelez-vous aussi le scandale d’il y a 2 ou 3 ans ou on apprenait que certaines grandes enseignes de la distribution louaient le matériel prêté voire les emplacements aux associations qui emballaient les cadeaux ! Qu’en est-il aujourd’hui ?
Et maintenant on parle d’organiser la collecte des dons par "le haut" (Martin Hirsch, ce matin - 27/11/2009 - à la radio) pour permettre une meilleure redistribution entre associations. Quoi de plus étonnant avec un Hirsch (ex-Emmaus) et une Amara (ex-Ni putes, ni soumises - ni efficace) au gouvernement ? Et puisque l’impôt, autrement dit, la solidarité nationale désintéressé et aveugle (au sens ou l’affectation directe des fonds est inconnu par le contribuable) ne font plus recette, les politiques n’ont qu’a se rabattre sur les dons, bien plus populaire.
Et hop hop hop, finis les boulets de fonctionnaires et vive les bénévoles étudiants ou retraités du papy boom qui charbonnent en fond de cale pour, au choix, une place au paradis, une bonne conscience et surtout un autocollant et/ou une casquette. Mieux que les chinois. Just do it, comme dirait l’autre, mais sans salaire. Sûr, qu’ils font de bons et beaux enfoirés. Au moins ils connaitront le chemin quand ils commenceront leur vie active de travailleurs ou retraités pauvres qui constitue l’essentiel des nouvelles recrues de ces associations.
Et plus les années passent, et plus je me dis que ces dernières, loin de lutter contre la misère, l’entretienne, la cache et donc finalement, la renforce puisque nos politiques et leurs électeurs ne voient jamais les dégâts sociaux de leur politique. Beaucoup de ces bénévoles se disent de gauche. Mais au final qui aident-ils le plus ? Les miséreux qui reviennent de plus en plus nombreux chaque année ? Ou les politiques libéraux qui peuvent démagogiquement fustiger l’impôt et axer leur communication sur le sécuritaire tout en favorisant les plus riches ? Poser la question, n’est-ce pas déjà y répondre ?