Facebook, suite et fin ?

A l’heure où une portion infime mais non négligeable d’internautes appellent au boycott du réseau social géant, une question émerge : quel avenir se profile pour Facebook ? Ce 31 Mai a permis de mettre en lumière la contestation des internautes face aux dangers de cette plateforme : des milliers d’usagers se sont virtuellement réunis avec pour mission commune de quitter Facebook. Les principaux chefs d’accusation sont les suivants : le non-respect des données personnelles, et dans une perspective plus générale, le danger que Facebook représente pour le web tout entier. Les membres de « We’re quitting facebook »* , à l’heure actuelle fort de ses 36301 « quitteurs », semblent chercher plus qu’une prise de conscience chez l’internaute. Ils mettent en garde sur les dangers futurs de Facebook, ses perspectives d’avenir inquiétantes, compte tenu de sa politique actuelle (« The cumulative effects of what Facebook does now will not play out well in the future, and we care deeply about the future of the web as an open, safe and human place »* peut-on lire sur leur site, http://www.quitfacebookday.com/ ) . Facebook semble être pour eux un danger pour l’avenir du web, en tant que lieu qui doit rester « ouvert, sécurisé et humain ».
Il est étrange de constater qu’un site comme Facebook, à la base futile et sans grande utilité (si ce n’est savoir que j’ai 95% de chances de mourir écrasée par un éléphant le 15 Septembre 2025, ou de voir la tête de Mme Trucmuche à la boum de M. Machin-Chose), puisse soulever autant d’inquiétudes et d’actes de résistance. On se croirait dans un film à sensations, ou l’envahisseur traditionnel (pourquoi pas un extra-terrestre loufoque type Mars Attack ou une force menaçante type Independance Day) a laissé place au monstre moderne : un site web, un réseau social... virtuel. Paradoxal. Mais en fait pas si paradoxal que ca, puisque Facebook évolue et dépasse sa condition de simple site internet. Pour preuve, on constate les nombreux passages du virtuel au réel : apéros géants à tout-va, appel à la bagarre générale, licenciements )… Pour proposer une solution, il conviendrait de dire que Facebook doit être utilisé finement, à bon escient. Mais les faits sont là, Facebook peut se révéler être un vicieux système invitant au "lâchage général" : on s’insulte, on s’épie joyeusement entre collègues et patrons, et on règle tranquillement ses comptes en bafouant le droit à l’image, le respect de la vie privée ,etc... Pour pousser dans l’analyse, on pourrait dire que Facebook est le divan planétaire de la psychanalyse des masses : l’humanité à l’occasion de voir en quelques clic jusqu’où ses vices peuvent la mener.
C’est sûr que sur Facebook on n’est pas tous à mettre dans le même sac, mais voilà, tout le monde ne joue pas au jeu du respect et de la sagesse. Les plus utopistes rêvent d’une communauté virtuelle (une « cyberdémocratie », telle que celle imaginée dans le film 8th Wonderland* mais sur Facebook (comme au huitième pays des merveilles), les dérives arrivent, malheureusement, très vite. Alors, à quand la mort de Facebook ? Cela reste à voir, mais pour l’heure c’est juste le début des débats.
* « Nous quittons Facebook »
* « Les effets cumulés de ce que Facebook fait aujourd’hui évolueront mal dans le futur, et nous nous inquiétons profondément de l’avenir du web, en tant qu’espace ouvert, sans-danger et humain. »
* « Le huitième pays des merveilles »
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