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Accueil du site > Actualités > Société > Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde (...)

Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ?

Le monde est là toujours présent, il est ce qui s’offre à nous et ce devant quoi l’homme est placé et qu’il doit accepter puisqu’il y est d’office projeté. Cependant l’homme peut toujours concevoir le monde autrement que comme il est, il peut l’imaginer comme il n’est pas afin de combler ses envies et ses manques, une projection de ses désirs en somme. Nous savons que malgré tout l’homme est parvenu à transformer des parties du monde de manière à satisfaire ses désirs et sa curiosité. C’est ainsi que se sont créés de nouveaux manques. Nous retrouvons Descartes dans le Discours de la méthode qui nous conseille de changer nos désirs plutôt que l’ordre du monde, puis plus loin dans le même ouvrage, il nous annonce au contraire que l’homme doit devenir « maître et possesseur de la nature »[1]. Comment comprendre cette prétention à vouloir changer le monde, faut-il privilégier la loi du désir ou la loi du monde ?

Cette interrogation que suscitent ces propos de Descartes est de l’ordre de la morale, de la sagesse et du bonheur. Elle pose un problème de comment vivre pour être heureux, comment mener une vie bonne.

Pour parvenir à une réponse à cette interrogation, nous verrons d’abord les raisons pour lesquelles l’homme doit adapter ses désirs à l’ordre du monde, ensuite dans quelle mesure les désirs de l’homme doivent être ce à quoi l’ordre du monde doit se plier, et enfin nous verrons l’ordre du monde que les désirs de l’homme remettent en cause.

L’homme doit adapter ses désirs à l’ordre du monde, car il s’impose à lui. L’ordre du monde peut se définir comme le réel tel qu’il est donné qu’il s’agisse de la nature ou de la société. De cette définition, nous pouvons dire que l’ordre du monde préexiste à l’homme. C’est pourquoi le physicien et écrivain allemand Georg Christoph Lichtenberg disait dans ses Aphorismes : « adapte-toi au monde, car ta tête est trop petite pour que le monde s'y adapte[2] » Ainsi l’homme est appelé à s’adapter au monde dans n’importe quelle circonstance et ne peut pas prétendre à ce que les choses évoluent tel qu’il le pense. Les calamités naturelles s’imposent à l’homme. Les catastrophes dites naturelles sont présentées de nos jours comme inéluctables. L’exemple du mont Granier (1248) un glissement de terrains majeur entraînant la disparition de 5000 vies humaines et celui du séisme de Lambesc en 1909, un séisme de magnitude 6 causant 46 morts, 250 blessés et entre 230 et 380 millions d’euros de dégâts sont illustratifs. On peut aussi parler du cas d’Haïti qui est encore récent. Devant tout cela, l’homme n’a aucune force et ne peut même pas s’y opposer. Si nous prenons l’ordre du monde comme un « fait social », selon les mots d’Emile Durkheim, il préexiste toujours à l’homme et s’impose à lui. De même nos coutumes existent avant nous et nous déterminent. On est obligé de rentrer dedans pour mieux s’épanouir. Avoir une vie bonne ou heureuse revient à comprendre que l’ordre du monde s’impose de façon systématique à l’homme.

Refuser l’ordre du monde et vouloir vivre selon ses désirs est une illusion. Le désir, d’après de Maistre, « aveugle ; l'appel, l'exaltation du désir. Le désir n'est point la volonté ; mais seulement une passion de la volonté »[3]. A la différence du besoin qui doit être satisfait, le désir semble être tout à fait superflu, dispensable. Dans ce cas, s’il faut privilégier entre désir et besoin, le besoin aura beaucoup de privilège que le désir. Le nécessaire est plus important que le superflu. Nos désirs ne peuvent pas changer l’ordre du monde. C’est ce que disait Denis Diderot : « Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène ». L’homme se fait une illusion d’esprit en voulant changer l’ordre du monde. Les désirs nous plongent dans une grande illusion et nous amène à concevoir les choses telles qu’elles ne le sont pas ; bref une déformation de l’ordre du monde. Pour une vie heureuse, les stoïciens proposent une vie selon l’ordre du monde. Le bonheur est alors l’harmonie et l’accord entre les deux ordres, unité que nous allons trouver dans les philosophies classiques du bonheur : « Pour un homme donné, le bonheur, entendu dans son sens le plus classique, est la jouissance de l'accord qui s'établit entre l'ordre de ses valeurs et l'universel qui le transcende et l'englobe, que l'on peut appeler symboliquement l'ordre du monde »[4].

Adapter ces désirs à l’ordre du monde rend l’homme libre. Le bonheur, chez Sénèque, Epictète et Marc-Aurèle les plus connus des stoïciens, est avant tout le fait de rester libre et maître de ses opinions, de ses pensées, quelles que soient les circonstances. Le sage stoïcien trouve en toutes situations l'ataraxie, la paix de l'âme, l'indifférence de l'esprit. C’est en cela qu’Epictète dit dans son Manuel : « Tu espères que tu seras heureux dès que tu auras obtenu ce que tu désires. Tu te trompes. Tu ne seras pas plus tôt en possession, que tu auras mêmes inquiétudes, mêmes chagrins, mêmes dégoûts, mêmes craintes, mêmes désirs. Le bonheur ne consiste point à acquérir et à jouir, mais à ne pas désirer. Car il consiste à être libre. »[5] Être libre consisterait simplement à ne rien désirer, à vivre selon l’ordre du monde, à adapter ses désirs à l’ordre du monde. Pour être heureux, il nous suffit de nous rendre totalement indépendants de tout de ce qui ne dépend pas entièrement de nous, indifférents à tout ce qui peut nous arriver. Or, tel est d'abord le cas des besoins, même quand on les réduit au minimum, comme Epicure le recommande. La faim, la soif, le froid, la santé, ou même l'amitié, ne sont pas entièrement en notre pouvoir. En revanche, nos désirs sont en notre pouvoir et par conséquent, nous pouvons les maîtriser, les neutraliser. Nous devons donc nous rendre indifférents à nos désirs comme à nos besoins. Seul doit nous importer notre désir d'être indépendants, sereins et contents, face à ce qui nous arrive et qui ne dépend pas de nous. Pour les stoïciens, il ne faut rien désirer d'autre que sa liberté intérieure, être pleinement content de ce qu'on a, et s'accommoder de tout ce qui en dehors de nous, est réel et nécessaire. « La liberté consiste à vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais comme elles arrivent »[6] ou encore « Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux. Mais veuille que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux »[7].

De tout ce qui précède, nous voyons que l’ordre du monde qu’on le veuille ou non s’impose à l’homme et pour réaliser son bonheur, l’homme ne fera que s’adapter à cet ordre. Mais en faisant ainsi, ne voyons-nous pas une résignation ou une incapacité de l’homme à créer ?

Bien que l’ordre du monde préexiste à l’homme, cela ne le dispense pas de le désirer tel qu’il le veut. Le désir a souvent été conçu au sens purement négatif comme une force aveuglante, une source de déséquilibre s’opposant aux autres facultés humaines. Spinoza offre une alternative à cette conception. Il définit en effet le désir comme l’essence même de l’homme. Cette définition repose sur celle du conatus (un terme latin habituellement rendu par « effort », que nous pouvons comprendre comme exercice de la force d'exister d'un être) qui est l’effort que chaque chose fait nécessairement pour persévérer dans son être. Spinoza définit ensuite l’appétit comme ce même conatus en tant qu’il se rapporte à la fois à l’âme et au corps (quand il n’est rapporté qu’à l’âme, c’est la volonté) ; le désir est enfin un appétit accompagné de la conscience de cet appétit. Le conatus (et par conséquent le désir) est la source de tous les affects, et notamment de ceux qui se rapportent à un objet (amour, haine, etc.). Il est impossible de poser une valeur objective des choses, indépendantes du désir, et permettant d’évaluer la légitimité de celui-ci. Car, écrit Spinoza, « nous n’avons pas l’appétit ni le désir de quelque chose parce que nous jugeons que cette chose est bonne ; mais qu’au contraire nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle  »[8]. Le désir n’est pas alors mauvais en soi. Il permet d’inventer. Les grandes découvertes que nous avons aujourd’hui sont nées du désir. Le désir est la source de la motivation. Un homme motivé qui arrive à obtenir ce qu’il veut devient heureux. Le fait de vouloir une vie bonne est un désir.

Vivre selon l’ordre du monde est une pensée de Descartes dans son œuvre Discours de la méthode. Dans le même livre, il pense que l’homme doit devenir « maître et possesseur de la nature  ». Cela veut dire qu’il y a une contradiction dans sa pensée. Mais nous voyons qu’il a plutôt pris conscience de l’évolution scientifique. Ainsi, l’homme doit adapter la nature à son rythme et à son gré pour pouvoir y vivre de façon heureuse. Cela ne veut pas dire que l’homme doit détruire la nature mais doit réviser certaines normes de la nature pour qu’elle lui soit habitable. Parlant de la liberté, l'homme est libre quand il peut réaliser ses désirs. Ainsi nos coutumes ne doivent pas entraver notre liberté.

Comme le remarque Christophe Paillard, le fatalisme a souvent été accusé par ses adversaires d'abolir la liberté et la responsabilité morale : si tout arrive selon le destin, comment certaines choses pourraient-elles encore dépendre de nous ? Et comment pourrions-nous dès lors être tenus pour responsables de nos actes ? Le stoïcisme devait impérativement répondre à cette objection commune pour restaurer la cohérence et la réputation de sa philosophie.[9] Se remettre au sort de la nature, c’est une manière de fuir ses responsabilités. Si le bonheur se trouvait dans l’ordre de la nature, tout le monde devrait être heureux même les paresseux. Il faut que l’homme lutte contre cette nature avant d’avoir son bonheur. Cela remet en cause même la philosophie stoïcienne. L’homme ne peut pas vivre selon l’ordre du monde ou modeler ses désirs sur ceux de l’ordre du monde. Le fait de vouloir changer l’ordre du monde est quelque chose de louable que l’homme est entrain d’entreprendre car nous voyons les fruits. Avec la science, l’homme ose beaucoup de choses. « Sitôt que j’ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et que commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j’ai remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s’est servi jusqu’à présent (…) nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.[10] »

Au vu de ce qui précède, il parait clairement que l’homme ne peut pas se plier simplement à l’ordre du monde car il peut être qualifié d’irresponsable. Il doit faire quelque chose, il doit agir sur la nature. Cette action de l’homme sur la nature et le fait que l’ordre du monde s’impose à l’homme montre une certaine opposition entre le monde ou l’ordre du monde et l’homme. On se demande quel est cet ordre du monde auquel l’homme ne veut pas obéir.

Rousseau, dans son œuvre Emile parlant de l’ordre du monde, disait :

« Je médite sur l'ordre de l'univers, non pour l'expliquer par de vains systèmes, mais pour l'admirer sans cesse, pour adorer le sage auteur qui s'y fait sentir. Je converse avec lui, je pénètre toutes mes facultés de sa divine essence ; je m'attendris à ses bienfaits, je le bénis de ses dons ; mais je ne le prie pas ; que lui demanderais-je ? Qu'il changeât pour moi le cours des choses, qu'il fît des miracles en ma faveur ? Moi qui dois aimer par-dessus tout l'ordre établi par sa sagesse et maintenu par sa providence, voudrais-je que cet ordre fût troublé par moi ? Non, ce vœu téméraire mériterait d'être plutôt puni qu'exaucé. »[11]

L’ordre du monde dont il est question c’est l’univers avec ses lois, ce sont aussi nos cultures. C’est pour cela que Descartes annonçait dans le Discours de la méthode comme première règle des principales règles de la morale tirées de la méthode : 

« obéir aux lois et aux coutumes de mon pays retenant constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruite dès mon enfance, et me gouvernant, en toute autre chose, suivant les opinions les plus modérées, et les plus éloignées de l’excès, qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés de ceux avec lesquels j’aurais à vivre. »[12]

L’ordre du monde, c’est le respect de nos cultures, une obéissance par rapport à tout ce qui relève de notre être. Cela ne doit pas se comprendre comme un abandon à la stoïcienne. C’est un respect raisonné de la nature. Cela n’empêche pas l’homme de vouloir adapter ses désirs à l’ordre du monde. Cependant, il restera des choses qu’il doit garder telles qu’elles sont sans les changer. Et c’est en faisant ainsi qu’il agit avec raison pour son épanouissement, pour son bonheur. L’homme n’est heureux que quand il connait les règles ou les lois de la nature et sait jusqu’où s’arrêtent ses actions.

Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ? Vouloir changer nos désir et s’adapter à l’ordre du monde est une bonne chose et c’est ce que nous préconisent les philosophes. Le fait d’agir ainsi n’est pas mauvais en soi. Mais nous remarquons une sorte d’irresponsabilité ou une servitude volontaire en cela. Cela signifierait que l’homme n’a pas de personnalité, il vit comme des animaux, il vit sans raison. Mais si nous optons pour le fait que l’homme doit changer l’ordre du monde, nous trouvons d’abord que c’est une illusion mais si nous voyons par la suite ce que la science ou mieux la techno-science fait de nos jours dans le monde, nous sommes tentés de dire aux hommes de science d’arrêter leurs recherches. La techno-science mène le monde sur un chemin de destruction. En faisant ainsi, on se demande si l’homme pourra accéder à son bonheur tant voulu.

Vivre selon l’ordre du monde ou adapter le monde à ses désirs, les deux sont possibles. Mais l’homme doit faire preuve de rationalité pour qu’en étant à la recherche de son bonheur, ce bonheur ne se change pas en malheur ou en une vie misérable. Car l’homme peut tout changer mais il doit être guidé par la raison pour ne pas changer ce qu’il ne faut pas changer mais changer ce qu’il faut changer pour son bonheur. 

 

BIBLIOGRAPHIE

DESCARTES R., Discours de la méthode, Garnier-Flammarion, Paris, 1966.

EPICTETE, Entretiens, livre I, XXXV.

EPICTETE, Manuel (Ier siècle), trad. M. Meunier, GF, 1964.

LICHTENBERG G. C., Aphorismes, traduit de l’allemand par et préfacer par Marthe Robert, Paris, Denoël, 1985.

de MAISTRE J., Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, Rodolphe de Maistre, Paris, 1821.

POLIN R., Le bonheur considéré comme l'un des beaux arts, Paris, PUF, 1965.

ROUSSEAU J.-J., Emile ou De l'éducation, Paris, Garnier, 1961.

SPINOZA B., Ethique, trad. R. Lantzenberg, Flammarion, Paris, 1947.

 

WEBOGRAPHIE

http://fatalisme.pagesperso-orange.fr/fatalisme.htm#(1), 16/12/10 à 16h 15.



[1] R. Descartes, Discours de la méthode (1637), 6e partie, Bibliothèque de la Pléiade, Éd. Gallimard, 1966, p. 168.

[2] G. Lichtenberg, Aphorismes, traduit de l’allemand par et préfacer par Marthe Robert, Paris, Denoël, 1985.

[3] J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence, Rodolphe de Maistre, Paris, 1821, t. 1, p 431.

[4] R. Polin, Le bonheur considéré comme l'un des beaux arts, Paris, PUF, 1965.

[5] Épictète, Manuel (Ier siècle), trad. M. Meunier, GF, 1964.

[6] Epictète, Entretiens, livre I, XXXV.

[7] Epictète, Manuel, p. 187.

[8] Baruch Spinoza, Ethique, trad. R. Lantzenberg, Flammarion, 1947, p. 142.

[10] R. Descartes, Discours de la méthode, op. cit. p 168.

[11] Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l'éducation, Paris, Garnier, 1961.

[12]R. Descartes, op.cit. p


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3 réactions à cet article    


  • bzkdjc 5 février 2011 12:57

    Bravo !
    Je trouve l’exposé vraiment... philosopique.


    • Hadj Ahmed 6 février 2011 21:19

      Ah la la les mauvaises langues,
      Pour commencer Monsieur se présente de face pas de profil et il n’y a donc en conséquence aucune faute possible, sauf à ce que vous fassiez du délit de sale gueule ce qui m’étonnerait quand même un peu smiley

      Ensuite, c’est bien français une attitude pareille, chez moi on dit « cousina » et celui qui le prononce sait très bien de quelle pièce aux effluves alléchantes il s’agit.

      qui vous dit que la pertinance n’est pas un mets local ?

      sumcusez-vous de suite !


    • Arthur 7 février 2011 11:32

      intéressant article, sur la question de changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde.
      Il serrait peut être plus pertinent de se demandez, comment métamorphoser ses désirs pour qu’il serve à d’autre but que d’assouvir ses envies de changer l’ordre du monde.
       Le désir n’est pas à être repousser, il fait partie de ce l’homme à rencontrer, en d’autre terne le désir est une tentation.
      Avant de pouvoir résister à la tentation, il est dans l’obligation de les reconnaître et il y a pas meilleur école que de vivre dans la communauté humaine.
      Le fait de faire partie de cette communauté humaine offre la résistance nécessaire à la conscience que vouloir assouvir ses désirs personnels n’est pas approprie , et seul les désirs qui devienne objectif dans le but de servir la communauté humaine en devient un bienfait.
      Alors il se trouve que le désir n’est plus un désir et de se fait les désirs personnels, cela devient une nécessité aux services des hommes.
      Si cela est conduit dans la lucidité de l’intérêt générale, il y a pas de confit aux faits d’avoir des désirs.
      ils n’ont plus de raison subjective de changer le monde.
      Car ils rentrent en résonances, par l’activité des hommes à sa harmoniser avec le Monde.
        

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