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Fermeture de l’usine Celanese à Pardies : « L’inacceptable »


Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, Jean Castaings, président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, et David Habib, président de la communauté de communes de Lacq, viennent d’apprendre l’annonce brutale de la fermeture de Acetex Chimie à Pardies alors qu’ils se sont fortement impliqués pour tenter de trouver une issue favorable en faveur du maintien des 354 emplois de cette entreprise.

Dans leur combat commun pour éviter la fermeture de l’usine, ils avaient notamment proposé aux dirigeants de Celanese la création d’une plate-forme de regroupement des utilités, un investissement pour lequel le Conseil régional d’Aquitaine, la communauté de communes de Lacq et le conseil général des Pyrénées-Atlantiques étaient prêts à engager 20 millions d’euros. Une proposition restée sans réponse de la part du groupe américain...

Acetex Chimie, filiale du groupe chimique américain Celanese va fermer son usine de Pardies, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), qui emploie plus de 350 personnes, a donc annoncé la société dans un communiqué.

"Les profondes mutations intervenues dans la situation économique mondiale, la surcapacité de production au plan mondial et la structure de coûts élevée du site de Pardies, malgré les investissements réalisés au cours des dernières années rendent nécessaire ce projet de fermeture", précise le communiqué.

La décision a été prise après une phase d’évaluation annoncée le 21 janvier dernier au cours de laquelle a été étudiée la viabilité économique de l’usine, notamment le coût des matières premières et de l’énergie, ainsi que la forte baisse de la demande des clients.

Les élus locaux avaient proposé des solutions au groupe pour tenter de sauver le site industriel, rencontrant la direction du groupe à Paris le 5 février dernier.

"On espérait autre chose après tout ce qui a été fait localement pour trouver une solution alternative. Il faut voir encore les solutions de reprises mais les salariés sont abattus. (…) Tout le monde est abattu", a indiqué à Reuters Michèle Marroncles, responsable CFDT départementale.

L’intersyndicale devait se réunir dans la journée. L’usine de Pardies a une capacité de production de 450.000 tonnes d’acide acétique et de 150.000 tonnes d’acétate par an. Le groupe Celanese emploie près de 8.500 personnes dans le monde.

INACCEPTABLE en effet, non seulement pour le Conseil Général d’Aquitaine qui était prèt à continuer à investir mais ancore pour l’Europe qui avait financé la reprise à la condition que l’usine reste ouverte au moins 5 ans, elle ne devait pas fermer avant 2010 , le compte n’y est pas.
 
Deux députés PS des Pyrénées-Atlantiques, David Habib et Martine Lignières-Cassou, ont pris part lundi à la grève de la faim "tournante" des salariés de l’usine Celanese à Pardies, les salariés, eux, avaient entamé cette grève de la faim "tournante" depuis le 28 mars.
 
Deux jour plus tôt,  la direction de l’usine avait annoncé la fermeture du site, qui représente 1.500 emplois indirects. "Ce jour-là, elle avait indiqué la fermeture de l’usine dans les 3 à 7 prochains mois mais, depuis, nous n’avons aucune nouvelle", a déclaré Alain Masse, délégué CGT. Des représentants syndicaux ont évoqué le devenir du site le 10 avril, avec le secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez et, le 11 avril, avec le préfet des Pyrénées-Atlantiques. "Des sociétés sont intéressées par la reprise mais tout le monde reste prudent", a expliqué le délégué CGT, en soulignant que "malheureusement personne ne peut empêcher un refus de vente du groupe chimique américain".
 
Le principe de cette grève : toutes les 24 heures, des salariés se relayent par groupes de deux à quatre.
 
La fermeture d’une usine est une catastrophe économique pour le bassin d’emploi, non seulement à cause des emplois détruits directement, mais encore, d’autant plus, à cause des pertes d’emploi indirectes.
 
On sait que 354 emplois salariés directs de la Celanese iront bientôt pointer au chômage, mais combien d’intérimaires ne seront plus employés par l’entreprise, combien de sous-traitants, de fournisseurs devront fermer suite à cette liquidation.
 
Combien de commerces locaux devront mettre la clé sous la porte ? Le nombre avancé de 1500 emplois indirects pourrait être sous-estimé.
 
Quelques 150 salariés de Celanese à Pardies (Pyrénées-Atlantiques), avec des élus locaux et des salariés du sous-traitant Yara, ont manifesté mardi devant l’Assemblée nationale à Paris pour contester la fermeture de l’usine chimique, a constaté un journaliste de l’AFP.
 
C’est bien, mais cela ne suffit pas, loin de là, quel pouvoir peut avoir le gouvernement de Paris pour empêcher une société américaine de fermer une usine au Béarn ? 
 
Et quelle volonté ? Le président Sarkosy s’agitte mais en matière d’emploi, pour l’instant, il y a plus de promesses que de résultats concrets quand il s’agit de faire plier des multinationales !

Les salariés devraient continuer d’occuper l’usine, non pas pour séquestrer les dirigeants, remarquons d’ailleurs qu’ils ne l’ont pas fait, mais pour s’emparer de l’outil de production et former une SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) , il ne manquerait pas de bonnes volontés en Béarn, dans le reste de la Gascogne et au Pays Basque (où il en existe plusieurs), et même plus loin pour les soutenir financièrement.
 
Même si, en période de crise où chacun essaie autant que faire se peut d’économiser, évite la consommation à outrance, en l’occurence, là quand il s’agit d’investir pour l’avenir d’une région, nombreux sont ceux qui accepteraient de prendre 10, 20 ou 30 € dans leurs économies pour permettre à une entreprise rentable de continuer.
 
Et surtout dans la région, dans un pays déjà bien sinistré par les fermetures d’usines en série à Lacq, Pardies, Mourenx, Mons, les gens se précipiteraient pour essayer de sauver ce qui peut l’être.
 
Les pouvoirs publics devraient être plus agressifs en matière de protection sociale : qu’une société ferme une usine pour la délocaliser alors qu’elle est rentable, les organismes publics locaux et régionaux devraient la racheter, avec tout le matériel de production et au prix le plus bas.

Et tant pis pour les actionnaires.

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8 réactions à cet article    


  • tchoo 21 mai 2009 10:41

    Les Américains rapatrie leurs usines chez eux.
    nous en faisons autant.
    Il refuse de vendre, parce que la production est économiquement concurentielle, et que le repreneur pourrrait leur faire de l’ombre.
    Alors la solution de la SCOP pourrait être, mais il faudrait que l’usine soit saisie par un autorité quelconque. Tant que les propriétaires ne veulent pas vendre, quid des solutions.


    • Papy 30 Papy 21 mai 2009 14:09

      Pourquoi pas une expropriation avec indemnité minimum après déclaration d’utilité publique ?
      Après tout, les autorités publiques n’hésitent pas à utiliser cette procédure lorsqu’il s’agit d’établir une ZAC quelconque ou même parfois un simple carrefour giratoire à l’utilité pour le moins problématique.
      Papy 30


      • Joan Luc Joan Luc 21 mai 2009 23:57

        Réquisition.
        Le principe de la réquisition de biens et de services et de personnes existe en France, il a été appliqué en matière de défence, de maintien de l’ordre, on l’utilise aussi pour casser des grèves ; pourquoi pas pour sauvegarder l’emploi ?


      • anny paule 21 mai 2009 16:37

        Pour ceux qui ne le sauraient pas, une résolution de GRAND MARCHE TRANSTLANTIQUE a été signée par nos représentants au Parlement européen, le 26 mars dernier. Elle vise à « Faire en sorte que les génération présentes et futures continuent d’être engagées dans ce partenariat » avec les Etats Unis.
        Partenariat qui touche « les services financiers, les marchés, les capitaux, l’aéronautique, l’économie digitale (vie privée, sécurité, droits de propriété intellectuelle), la politique de concurrence et la coopération en matière de régulation » et vise à « instaurer la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et des personnes » . Ce partenariat doit prendre effet dès que « le Traité de Lisbonne sera définitivement ratifié ».
        Les signataires de cette résolution sont le PPE (Droites européennes, dont l’UMP), l’ALDR (libéraux démocrates, dont le Modem), le PSE (sociaux-démocrates, dont le PS). Seuls les députés de la GUE (Gauche européenne unie, dont les communistes) et les Verts s’y sont opposés.
        Cherchez l’erreur ! Quand « on » s’agite du côté des élus de l’Aquitaine, « on » s’agite pour s’agiter ! On sait bien que tout est joué ! que les amis ont signé notre arrêt de mort ! que, si nous(citoyens), nous ne réagissons pas, nous serons d’autant plus soumis à l’hégémonie américaine que cette Amérique-là est malade et nous entraînera dans sa chute. (L’adhésion à l’OTAN ne nous aidera pas à avoir les coudées franches !).
        Ce que craignait le Général De Gaulle est arrivé, « La France disparaîtra, emportée par des chimères » (Conférence de presse à l’Elysée, du 28. 10. 1966)
        Le problème de Celanese s’inscrit dans un problème global. Actuellement, nos politiques (UMP, Modem, PS) ont pactisé avec le diable du libéralisme financier. Ils ne peuvent plus revenir en arrière. Ils ont signé !!!
        A nous de savoir comment résister à ce qui se passe et nous engloutit.
        Ne pas nous abstenir lors des Européennes du 7 juin prochain. Ce serait donner un blanc seing à N.S. pour continuer son entreprise de démolition ! Voter en connaissance de cause. Les choix sont minces ! (Je précise que je suis une femme de gauche, -niveau bac + 10 -, que je ne suis pas communiste, que je n’appartiens pas au NPA, ni aux Verts, mais que je réfléchis à ce qui est en train de se produire.)


        • Joan Luc Joan Luc 22 mai 2009 00:07

          Je partage complétement cette analyse.
          Nous avons grand besoin que l’Europe fasse son virage social et ce n’est ccerte pas le moment de s’abstenir !


        • Dark-Vador Dark-Vador 21 mai 2009 21:13

          grand marché transatlantique ! enfin une bonne nouvelle ! pour une fois que la raison l’emporte sur la démagogie !


          • Joan Luc Joan Luc 21 mai 2009 23:43

            La raison, cela consiste à faire en sorte que TOUS aient au minimum de quoi vivre. Cela implique un travail rémunéré qui permette de se nourrir, de se loger, de vivire décemment.

            Si un grand marché transatlantique vise à obtenir cela, un grand marché transatlantique pratiquant l’économie solidaire, alors oui, la raison l’emportera, non pas sur la démagogie mais sur la cupidité d’une minorité.


          • Internaute Internaute 21 mai 2009 22:48

            Les employés de cette société sont victimes de la mondialisation mise en place par les députés. Essayez de comprendre que les responsables sont Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, Jean Castaings, président du Conseil général des Pyrénées Atlantiques, et David Habib, président de la communauté de communes de Lacq.

            Si aujourd’hui la situation économique fait que cette usine ferme c’est parceque les élus depuis 30 ans ont voté toutes les lois pour mettre en concurrence libre et faussée les employés de Celanese avec les esclaves du Lesotho ou de Chine.

            Ce n’est pas parceque votre lettre de licenciement porte la signture du directeur de l’usine que c’est vraiment lui qui vous met dehors. Demandez des comptes à vos élus et surtout cessez de voter pour eux. Savez-vous que les règles de l’OMC (organisation mondiale du commerce) ont été mises en place par les premiers ministres Chirac, Rocard, Cresson Beregovoy et Balladur. Alors ne venez pas maintenant vous plaindre des conséquences.

            Celanese ne fait qu’agir dans les règles du jeu que lui imposent les députés. Si ce qu’elle fabrique et vend en Europe de l’ouest est concurrencé par la libre importation du même produit venant d’ailleurs c’est parceque les élus que vous citez on voté les lois supprimant toutes les protections. En conséquence vous êtes en concurrence avec ceux du tiers monde et il est normal qu’on vous propose une reconversion à Calcutta pour 69 euros par mois.

            Votre syndicat et votre député vous ont trahis et vous n’êtes pas le seul.

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