Fin du monde, fin de société
Ce thème de fin du monde, véhiculé par le calendrier maya, nous interroge sur les événements que nous subissons et qui auront un impact sur nos vies, dans un futur très proche. Doit-on parler de fin du monde ou de fin d'une société, d'une époque ? Quelles pourraient en être les conséquences visibles au premier coup d'oeil ?
Fin du monde
La date du 21 décembre, qui correspond tout simplement au solstice d'hiver, est-elle porteuse d'un cataclysme général, entraînant la terre entière dans les ténèbres, avec son cortège de destructions, de désorganisations, de mort ?
La vision apocalyptique s'éloigne au rythme du temps qui passe, car ce cataclysme réel ou supposé n'a jamais été annoncé par les Mayas. Il n'en reste pas moins que nous vivons des bouleversements majeurs qui auront des conséquences sur notre vie au quotidien et sur l'avenir du monde :
- l'épuisement des terres par les cultures intensives,
- les nouvelles générations de semences,
- les grands barrages,
- la pollution,
- le réchauffement de la planète,
- l'élévation constante du CO2,
- la prolifération des ogives nucléaires disséminées dans le monde...
Sans prise de conscience, sans décisions à effets immédiats, ces phénomènes auront, tôt ou tard, des conséquences dramatiques pour les habitants de la planète "Terre".
Fin de société
Les événements, qui se succèdent à un rythme échevelé, ne sont donc pas particulièrement compréhensibles pour le "vulgum pecus". Sa mise en condition est, en revanche, de plus en plus soumise aux forces dominantes et possédantes.
Pour comprendre cette affirmation, Il faut en effet se rappeler cette déclaration de Henri Kissinger qui, en 1970, alors qu'il était Conseiller de R. Nixon, disait : "Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations entières ; contrôlez le système alimentaire et vous contrôlerez les populations ; contrôlez la monnaie et vous contrôlerez le monde".
En ce mois de décembre 2012, nous en sommes là car cette apostrophe d'"un grand de ce monde" est à rapprocher d'une autre déclaration, prononcée quelque deux cents ans avant, en 1772, par un banquier, à Vienne : "Donnez-moi le contrôle sur la monnaie et je n'aurai plus à me soucier de ceux qui font les lois".
La mise à condition des peuples a donc été une constante, confirmée à notre époque par la soumission totale des Etats aux banques privées. La loi du 3 janvier 1973, reprise dans le traité de Maastricht et confirmée par les récents Traités européens, ont fait perdre, à ces Etats, non seulement leur souveraineté mais aussi leur indépendance.
Cette évidence a été confirmée par Mario Draghi, président de la BCE (La Tribune 28 octobre 2012) : "Plusieurs gouvernements n'ont pas encore compris qu'ils ont perdu leur souveraineté nationale, il y a longtemps, parce qu'ils se sont lourdement endettés ; ils sont maintenant dépendants des marchés financiers".
Malgré quelques balbutiements, la porte s'ouvre sur la Fédération européenne (disparition des Etats).
Tout ce qui se réalise maintenant était en gestation depuis longtemps et à cette mise en condition, nombreux sont ceux qui en ont eu la vision, tel Thomas Jefferson (1743-1826) ancien président des Etats-Unis qui, tel un visionnaire, à qui l'on attribue cette déclaration : "Si un jour les banques privées contrôlent la monnaie des Etats, elles priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront sans maison sur la terre que leurs parents ont conquise".
Peut-être que les Mayas, bien inspirés, voulaient simplement nous mettre en garde, mais les peuples chloroformés n'en ont cure, assistants sans broncher à :
- l'écrasement des classes moyennes,
- la baisse du pouvoir d'achat consécutive à la hausse de la fiscalité,
- la prévisible "fonte de l'épargne",
- l'apparition de l'"homo numéricus", esclave des nouvelles technologies qui développent les individualismes,
- la faillite de la protection sociale,
- la disparition des règles sociétales mises en place et rodées pendant des siècles.
Voilà, brossé rapidement, ce qu'on peut philosopher sur cette "Fin d'un monde", disions-nous, plus haut, fin d'une époque, celle des "Etats-nations" unitaires, gardiens des valeurs reçues des générations précédentes, remplacées par une masse humaine, sans repères, ballottée au gré des impératifs financiers et de la production.
A l'interprétation négative et destructrice que certains tirent de ces fameuses prédictions Mayas, nous pourrions opposer une volonté de transformation positive, s'ouvrant sur un monde nouveau.
L'un des socles fondamentaux d'une nouvelle société devrait être la refonte d'un système de protection sociale. C'est sur la nature des relations entre les individus, toutes générations et catégories sociales confondues, que repose l'hypothèse d'un nouveau monde. Pour l'heure nombre d'obstacles corporatistes et de vieilles habitudes vides de sens continuent de freiner la marche du progrès et de l'évolution sociale.
Loin des discussions oiseuses, les transformations boîteuses au nom d'un prétendu égalitarisme reposent, en tout et pour tout, sur de médiocres calculs politiques dont les derniers soubresauts en sont l'exemple pertinent.
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