Formations non reconnues : frustrations justifiées
QUÉBEC : Formations des immigrants non reconnues, frustrations justifiées
Imaginez-vous, immigrant(e) fraîchement arrivé(e) au Québec, déterminé(e) à débuter une nouvelle vie en cette belle nation. Vous possédez une formation de niveau élevé acquise dans votre pays natal. Toutefois, lorsque vous entamez les démarches pour mettre à profit cette formation, on vous dit qu’elle n’est pas valable et que le seul moyen de travailler dans le domaine visé par vos études, domaine qui vous est si familier, est de refaire le même cursus scolaire dans un établissement du Canada ou des États-Unis. Frustrant, n’est-ce pas ? C’est pourtant la réalité de nombreux immigrants.
Au Québec, la reconnaissance d’un diplôme obtenu à l’étranger n’est pas toujours possible, et lorsqu’elle l’est, elle requiert des processus pénibles, longs et parfois coûteux, le temps et l’argent étant des ressources précieuses pour un immigrant récemment installé dans son pays d’adoption. La pénurie de main d’œuvre ne montrant pas de signe de faiblesse, il est plus important que jamais de faire un effort pour faciliter la reconnaissance des formations faites à l’étranger par les immigrants que nous accueillons au Québec. N’y a-t-il pas là quelques miettes d’hypocrisie ? On accepte des dizaines de milliers d’immigrants internationaux, mais on ne prend pas la peine de mettre en place certaines mesures visant l’épanouissement et la participation active à la société de ces migrants. Parce qu’on ne parle pas seulement de leur bien-être, chose qui pourrait paraître peu importante pour certains citoyens ou politiciens plus cyniques, on parle aussi du fait que la reconnaissance efficace de leur diplôme leur permettrait de contribuer à la société plus rapidement que s’ils devaient retourner sur les bancs d’école.
Voilà pourquoi il faut trouver une manière de faciliter les démarches de reconnaissance de formations étrangères. Il faudrait tout d’abord que le gouvernement provincial cherche à établir des liens avec les pays d’où viennent en majorité les immigrants afin que les formations qui y sont données soient valables au Québec. Si cette manière de régler le problème est inefficace, quels autres moyens pourraient être mis en œuvre pour que les formations suivies à l’étranger par des immigrants ne fassent pas office de trésor inutilisable ? Ne pourrait-il pas y avoir une évaluation de la compétence puis des cours de mise à niveau ou d’adaptation en fonction du savoir de l’individu concerné ?
Au-delà de ce qui est actuellement impossible, il est important que ce qu’il l’est soit connu des immigrants touchés. Un meilleur accès à l’information concernant la reconnaissance de diplôme pourrait sans doute contribuer à remédier à cet enjeu, car certains immigrants ne sont peut-être même pas au courant des démarches possibles pour faire reconnaître leur formation.
L’amélioration du processus de reconnaissance de diplômes étrangers permettrait une intégration facilitée des immigrants dans la société tout en contribuant à remédier au phénomène de pénurie de main d’œuvre qui sévit au Québec. Je comprends que la création ou l’amélioration d’un programme de mise à niveau des formations étrangères puisse représenter un travail administratif considérable, mais c’est une mesure qui, en plus d’un accès à l’information bonifié, devrait être intégrée aux actions posées par le gouvernement pour faciliter l’intégration des immigrants à la société. Non seulement pour le bien desdits immigrants, mais aussi pour le bien de la société québécoise.
Édouard Rochefort, étudiant en sciences naturelles au Collège d’Alma
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