Adieu les roulottes direction illico presto vers la Roumanie. Finies les balades dans le métro et les risettes aux touristes, retour au bercail et à sa dure réalité. Car si l’Europe a accueillie la Roumanie le 1er janvier 2007 à bras ouverts, aujourd’hui elle n’en veut plus ! Dehors les prétendus casseurs, voleurs, délinquants. Serait-ce l’écho du fameux : « La France tu l’aimes ou tu la quittes ! » ?
Après l’identité nationale et le port du voile intégral, plus de quartier pour les étrangers ! Jeudi prochain, le gouvernement français a d’ailleurs bien l’intention d’expulser un troisième wagon de Roumains. Au total 160 personnes quitteront l’hexagone, contre 86 lors du premier départ le jeudi 19 août, jour pendant lequel les expatriés avaient bénéficié par l’Etat français d’une aide financière de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant.
A l’instar de son ancien allié américain qui traque les migrants mexicains, la France semble aujourd’hui prendre le chemin d’un pseudo isolationnisme visant à se séparer des clandestins ayant atterris sur son sol. Sauf qu’elle n’use pas de la même force pour les faire déguerpir. Une décision du Chef de l’Etat qui est d’ailleurs bien loin de ravir la majorité.
En effet, si en Roumanie selon le Nouvel Obs, Valentin Mocanu secrétaire d’Etat roumainpense que la décision du Chef de l’Etat donne « une mauvaise image de la France (...) contraire à la tradition française de respect des droits de l’homme ». En France, Noel Mamère, du parti des Verts considère que « cette nouvelle décision du président de la République, qui pour mieux faire oublier l’affaire d’Etat dans laquelle il est empêtré, invente une nouvelle diversion et une nouvelle catégorie de boucs émissaires », d’après le quotidien Marianne.
Qu’importe ce que les autres en pensent, le gouvernement français entend bien ne pas se laisser faire. Luc Chatel, porte-parole de ce dernier a déclaré : « On a beau être rom, gens du voyage, parfois même français au sein de cette communauté, eh bien on doit respecter les lois de la République » selon Libération.
Boucs émissaires en marge de la société, les Roms ne semblent ne plus être du goût de la République. Si depuis 2007 la France cherche à protéger sa fortune avec la création du bouclier fiscal, elle semble aujourd’hui vouloir protéger également son territoire. Mais cette différence, celle qui dérange, ne date en réalité pas d’hier, en 1999 Claude Barzotti chantait déjà : « Retournez donc chez vous, on a déjà donné, du balai, du balai, la France est aux français…. ». Et bien plus tôt, dans les années 1940 les Roms étaient traqués par les nazis. A croire que l’Etat français ne tire aucune leçon de l’Histoire.