Guy Bedos : Le jour et l’heure

Le problème de la Mort dans la Dignité refait surface dans l’actualité ces derniers temps pour différentes raisons.
Tout d’abord la Loi Léonetti, celle qui régit en France la fin de vie, fait l’objet d’une mission d’évaluation de son exécution par nos élus. Rappellons qu’elle a constitué une avancée par rapport aux lois précédentes en prenant en compte l’évolution des moeurs et des idées, en France mais aussi dans les pays qui nous entourent, celle de la pratique médicale également et quelques cas particulièrement dramatiques qui ont défrayé la chronique.Nous en attendrons avec intéret les conclusions.
La grande question bien entendu qui divise l’opinion est celle de ce que l’on appelle l’euthanasie active, ou encore en plus clair, le "droit au suicide assisté". Vous noterez déjà que dans cette dernière expression, le glissement sémantique qui passe du débat public existant sur la dépénalisation de l’Euthanasie active à celui d’un "droit" à être assisté pour disparaitre. Personnellement, je préfère largement l’expression du " Droit à Mourir dans la Dignité" qui a été choisie par l’ADMD pour promouvoir cette cause.
L’Association pour Mourir dans la Dignité qui utilise la médiatisation pour promouvoir sa cause, vient de prendre une position provocatrice en organisant pour le 1er novembre, jour de la Toussaint, une journéee mondiale pour le droit à mourir dans la dignité.Au grand dam de l’Eglise catholique et de l’Alliance pour le droit de la vie de la Ministre Christine Boutin.La dite association participait au 17ème Congrés Mondial des associations de ce type qui s’est tenu à Paris et auquel ont participé des hommes politiques connus comme Laurent Fabius, Jean Paul Huchon,Président PS de la Région Ile de France ou la députée UMP des Alpes de Haute Provence, Henriette Martinez.
Laurent Fabius a déclaré vouloir présenter une proposition de loi sur ce droit nouveau qui serait soutenue, a-t-il dit, par l’immense majorité du groupe PS.
Autre intervenant dans ce débat que vous voyez apparaître en titre de cet article Guy Bedos qui vient de faire paraître un livre intitulé, Le jour et l’heure, dans lequel il déclare avoir décidé de mourir quand il en déciderait ainsi. Pour lui qui n’est pas "encarté" dans quelque association que ce soit ,dit-il, "la souffrance physique et morale qui précède la mort est pire que la mort" et il reclame le droit de mourrir dans la dignité sans devoir s’abaisser, comme l’a fait sans réponse Jeanne Sebire, à en demander la permission au Président de la République.
A titre personnel je suis confronté au problème via un parent éloigné qui après deux ans de retraite, a vu diagnostiqué un cancer déjà avancé du cerveau, insoignable, et qui l’a déjà privé de toute motricité. En attendant pire car on ne peut strictement rien lui faire en attendant qu’il disparaisse. Il n’a pas l’air de considérer qu’il va mourrir dans la dignité....
De quel droit les biens portants (et la religion) s’arrogent-ils le droit de l’empêcher de disposer de son corps ?
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