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Accueil du site > Actualités > Société > Il n’est pas interdit d’interdire

Il n’est pas interdit d’interdire

Faut-il réprimer le désir ? Dans son blog que j’apprécie, Patrick, haut cadre commercial dans une entreprise française en Chine, évoque « le désir durable » que chacun d’entre nous est désormais sommé d’avoir après la crise. Cette expression ne saurait être, le désir jaillit sans limite. Mais faut-il obéir aux diktats de mai 68 qui en faisaient le dieu ultime ? Nous changeons de monde, le bouleversement actuel le démontre à l’envi, ne faut-il pas changer aussi de façon d’être ? Pourquoi le laisser-faire intégral des mœurs serait-il ‘bien’, alors que le laisser-faire intégral en affaires serait ‘mal’ ? Peut-on séparer l’attitude privée de l’attitude dans les affaires ? Ce n’était pas l’avis d’Adam Smith, pape du libéralisme, qui avait écrit une ‘Théorie des Sentiments Moraux’ (1759) avant ‘La Richesse des Nations’ (1776). Car les affaires sont aussi affaires de mœurs.

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Que nous changions de génération est la grande découverte de cette année. Les enfants du baby-boom sont désormais trop vieux pour imposer leurs manières et les excès qu’ils ont eus ramènent le balancier dans l’autre sens. Rappelez-vous mai 1968 : « interdit d’interdire », « faites l’amour, pas la guerre », « sous les pavés la plage ». Plus de limites aux désirs, l’immédiat de l’adolescence cigale plutôt que la prévoyance adulte des fourmis bourgeoises. Tout travail est une aliénation de la liberté ludique, place au bon plaisir, sous prétexte de ‘lutte contre l’exploitation’ de tous par quiconque. C’était mignon en 1968 à 20 ans (l’amour et la générosité quand on n’a rien), égoïste et arriviste en 1988 à 40 ans (chacun pour soi quand on a quelque chose), la catastrophe des subprimes, stock-options, traders et autres Madoff en 2008 à 60 ans (moi d’abord, consommation effrénée et fric quand on n’a plus que ça pour se sentir encore jeune). Le libertaire sympathique a évolué en ultralibéral arriviste puis en libertarien prédateur  : l’homme est redevenu un loup pour l’homme. Le « désir durable » de Patrick en revient à se restreindre, au moins de pudeur, sinon de règles ; au moins vis-à-vis des autres, sinon de la planète : ne plus consommer à outrance, tempérer ses désirs, chercher à ne pas épuiser.

Sauf que je ne crois pas une seconde à cet oxymore du « désir durable ». Le désir est un torrent instinctif qui fait ce qu’il veut. Tout le processus d’éducation (famille) d’instruction (école) et de civilisation (société et culture) vise à dompter et canaliser ce désir. Heureusement qu’il existe, sinon nous n’aurions idée de rien, tout nous paraîtrait fade et sans attrait. Mais le désir déchaîné, tel qu’on l’a fantasmé en mai 68, a eu les conséquences qu’on sait : déstructuration intime, frustrations sociales, destruction de la planète. Les hédonistes égoïstes ont compensé par l’arrivisme et le m’as-tu vu à tout prix, dont le fric est un instrument. Il n’y a donc pas de « désir durable » possible, seulement une culture commune qui reconnaît le désir, mais le dompte et l’oriente. Freud a inventé le Surmoi qui, selon lui, discipline et sublime le ‘ça’. Mais redécouvrait le fil à couper le beurre pour les lourds bourgeois viennois. Platon en parlait déjà dans ‘La République’ comme une nécessité de société. Les désirs naissent de la vitalité intime et se révèlent durant le sommeil, « quand la partie de l’âme qui est raisonnable, douce et faite pour commander à l’autre est endormie, et que la partie bestiale et sauvage, gorgée d’aliments ou de boisson se démène et, repoussant le sommeil, cherche à se donner carrière et à satisfaire ses appétits. Tu sais qu’en cet état elle ose tout, comme si elle était détachée et débarrassée de toute pudeur et de toute raison : elle n’hésite pas à essayer en pensée de violer sa mère ou tout autre, quel qu’il soit, homme, dieu, animal ; il n’est ni meurtre dont elle ne se souille, ni aliment dont elle s’abstienne ; bref, il n’est pas de folie ni d’impudeur qu’elle s’interdise » (Livre IX).

Bosch l’Avarice :

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Platon, en bon Grec pondéré, distingue les désirs nécessaires des désirs superflus. Ces derniers sont définis comme « le désir qui va au-delà (…) désir qu’on peut, par une répression commencée dès l’enfance et par l’éducation, supprimer chez la plupart des hommes, désir nuisible au corps, non moins nuisible à l’âme, à la sagesse et à la tempérance » (Livre VIII). Ce sont des « désirs prodigues », non des « amis du profit » – ainsi le dit Platon. Il faut donc « réprimer » les désirs et les canaliser au profit du bien commun et de l’utile à soi. Pour Platon, sagesse est tempérance et plus l’on est tempéré, plus l’on est sage. L’éducation est répression des désirs infantiles, l’instruction est répression des désirs hédonistes, la civilisation est répression des désirs égoïstes. Le petit d’homme doit apprendre à se maîtriser, à travailler, et à servir la société comme la culture universelle. Discipline, travail et service étaient justement les trois horreurs de la jeunesse 68 ! Ne faudrait-il donc pas en revenir à la société précédente qui les valorisait ? Patrick a-t-il songé aux conséquences de l’aspect « durable » qu’il veut donner à ses désirs ?

Allez, disons-le, serait-ce « réactionnaire » ? Le terme connote en effet une idée de revenir à ce qui était. De fait, Platon préfère les oligarques, plus disciplinés et tempérants que les démocrates. Mais il déteste plus encore les tyrans, qui sont les démocrates dévoyés, ceux pour qui les désirs sont des ordres, surtout les leurs. « De l’extrême liberté naît la servitude la plus complète et la plus atroce » (Livre IX). C’est bien ainsi que la crise de 1929 s’est terminée en Allemagne, en Italie, au Japon… Aujourd’hui, la licence de tout laisser-faire dans les mœurs a abouti à l’anarchie prédatrice du chacun pour soi dans les affaires : crédits irremboursables, gratifications sans causes, trading sans limites et autres escroqueries en pyramide. En plus futile mais de même eau, les banquiers n’ont-ils pas rechigné en France à laisser leur bonus durant cette année de crise ? Les fusionnés de Merrill-Lynch ne se sont-ils pas largement servis avant de se donner à Bank of America ? L’ex-PDG de Vinci ne réclame-t-il pas 80 millions € en primes aux prud’hommes, malgré la chute de sa société ? Ces actes égoïstes, signes de mœurs déréglées, ne risquent-ils pas d’appeler une réaction violente des autres, gouvernants ou gouvernés ? Une nouvelle tyrannie à venir ?

Si Platon n’était en effet pas un démocrate, le monde a changé et la culture s’est enrichie. On ne réclame pas aujourd’hui le retour à l’aristocratie (de naissance), tandis que l’oligarchie (de fait) montre ses méfaits : les prédateurs au pouvoir en Russie, les communistes du parti en Chine, les patrons-énarques en France, les lobbies du pétrole, de l’armement et de l’agriculture aux Etats-Unis, l’armée en Algérie et au Pakistan – entre autres. La « démocratie » nous suffit, même si nous avons conscience qu’elle n’est qu’un idéal sans cesse à bâtir, tenté d’oligarchie à chaque minute si on laisse faire. Mais Platon avait raison : sans éducation dans la famille, instruction à l’école et civilisation dans la société, l’homme n’est que bête. Bestial infantile à vouloir tout, et tout de suite. Bêta égoïste à foutre les autres et à se foutre des autres. Bête immorale à ne respecter ni dieu ni maître, ni même une quelconque règle. Nous ne réclamons surtout pas le retour à la société d’avant 68, répressive, hiérarchique et du devoir – ce caporalisme moraliste qui hante la société française depuis Napoléon (aussi bien dans la droite morale que dans la gauche morale). Nier la réalité des désirs ne sert à rien : ils sont là et se manifestent comme une source irrépressible qui jaillit. Mais les maîtriser sert à soi-même pour se construire, et à la société pour servir au projet commun. On ne naît pas homme, on le devient. Oui, l’éducation, l’instruction et la civilisation – tout ce qui maîtrise les désirs - nous rendent humains ! Il n’est pas interdit d’interdire, ni de faire la guerre malgré l’amour, ni de retourner aux pavés après la plage.

Je ne peux partager l’expression « désir durable », contradictoire en elle-même, de Patrick, mais je vois bien ce qu’il veut dire : on ne refait civilisation qu’en reconnaissant, en domptant et en canalisant le désir. Sinon, c’est la tyrannie qui vient !

Platon, La République (428 avant JC), traduction d’Emile Chambry, Belles-Lettres.
Une édition poche récente.


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13 réactions à cet article    


  • Dabornepanuire 27 janvier 2009 14:55

    Bonjour,
    En dehors donc "de l’éducation, de l’instruction de la civilisation" point de salut ?
    Tout ce qui vient de l’école et de la culture du moment est donc bon et il faut s’y conformer selon vous.
    Ayant ces convictions, ètes-vous à l’aise, sachant que les cinq dignitaires nazis qui ont décidé de la solution finale étaient tous docteurs, des produits de l’école, et nazis, c’est à dire des produits de la civilisation allemande de l’époque, et sachant aussi que 4.500 policiers français ont raflés les juifs parisiens et les ont parqués au vel d’hiv pour les remettre aux allemands et aux camps d’extermination ? Ces policiers obéissaient au Pouvoir, à l’autorité.
    Ne sauriez-vous pas que dans toutes les dérives sanglantes (dont le 20ème siècle est riche) il n’y a jamais d’ancien enfant non "éduqué, instruit, civilisé", en cause, mais par contre, à chaque fois ces dérives sont dues à des gouvernants et autres visionaires ou généraux ou même colonels, tous bien diplômés ?
    Mai 68 a eu des conséquences néfastes que nous subissons toujours, notamment du fait de la mise à l’index du sens des responsabilités (voir les conséquences de la désagrégation des familles sur la santé psychique des enfants), mais je me garderai de recommander une "révolution" inverse qui serait pire.


    • Argoul Argoul 27 janvier 2009 15:44

      Peut-être m’avez-vous lu un peu vite, dans ce zapping pressé très "tendance" ? J’ai expressément écrit : "Nous ne réclamons surtout pas le retour à la société d’avant 68, répressive, hiérarchique et du devoir – ce caporalisme moraliste qui hante la société française depuis Napoléon (aussi bien dans la droite morale que dans la gauche morale)."

      L’éducation vise à devenir adulte, donc responsable de soi. L’instruction vise à acquérir le savoir et la méthode, sans lesquels ont ne peut penser par soi-même. La civilisation est un processus culturel cumulatif, mais qui ne va pas sans retours en arrière (fascismes, pétainisme, néo-conservatisme, etc.). Contrairement à ce que vous affirmez, les hauts dignitaires nazis n’étaient pas des sommités de l’université ni de la Kultur... Pour beaucoup, ils étaient des ratés du système, de petits-bourgeois aigris revanchards, hantés par la théorie du Complot antipatriote en 1918. Pour certains "docteurs" en diverses sciences dures, ils ont été pris par cette froideur scientiste très 19ème qui n’a rien à voir avec le processus de "civilisation". Pour les "colonels" et autres militaires que vous évoquez, où avez-vous donc vu que l’armée était la parfaite représentante de la culture ?

      De plus, dans le processus de formation du petit d’homme par sa famille, l’école et la société, le "dressage" n’existe que dans les sociétés totalitaires (nazisme, fascisme, soviétisme, maoïsme) ou totalisantes (intégrismes, robespierrisme, caporalisme). Seules ces sociétés-là réclament des béni oui-oui et envoient en camp les autres. Les sociétés aptes à la démocratie veulent des citoyens bien dans leur peau, qui savent penser par eux-mêmes. Ni des jouisseurs égoïstes, ni des sadiques au garde-à-vous. Je pensais que c’était assez clair dans la note, non ?


      • HELIOS HELIOS 27 janvier 2009 15:52

        bonjour...
        Les consequences néfastes de Mai 68 ne s’appliquent aujourd’hui qu’aux esprits faibles.

        Le slogan "il est interdit d’interdire" visait essentiellement les moeurs dans une societé verrouillée, bigote où une speakerine de la télé se faisait virer parce qu’elle avait montré ses genoux.. exactement ce qu’on reproche actuellement a l’islam qui "habille" ses femmes avec des sacs a patates.


        Ne melangez pas tout svp... notamment les affaires et les moeurs.
        En affaire de moeurs, votre libido ne s’exprime que dans votre chambre. il est donc parfaitement illusoire de vouloir interdire quoi que ce soit sauf a aller au dela de ce qui s’appelle la "dignité" humaine, entre autre perversions comme l’excision ou... la circoncision.

        Dans le domaine economique, votre comportement dans les affaire est regie par un code, au même titre que le code de la route et votre comportement a une influence qui va au dela de votre petite personne. Il ne s’agit pas du tout de la même chose.

        Melanger Mai 68, les moeurs et les affaires est facile et laisse sous entendre qu’une conception eclairée d’une société de liberté peut etre la cause de multiples consequences perverses, de frustations et autres contraintes. L’enseignement de la liberté se fait pas l’ouverture d’esprit, le respect de l’autre auquel se rajoute la connaissance du monde et de ses relativités. Tout ce qu’on souhaitait en 68 et qui est vilipendé aujourd’hui... on est de nouveau pret pour l’obscurantisme.


        • Argoul Argoul 27 janvier 2009 16:24

          Je ne vois pas vraiment la pertinence de votre distinction pour sauver les meubles... Vous dites "En affaire de moeurs, votre libido ne s’exprime que dans votre chambre. il est donc parfaitement illusoire de vouloir interdire quoi que ce soit sauf a aller au dela de ce qui s’appelle la "dignité" humaine (...) Dans le domaine economique, votre comportement dans les affaire est regie par un code..."

          Il me semble qu’une des conséquences du laisser-faire né en mai 68 a été justement d’imposer le sexe à tout va sur les bancs (sympathique), sur les affiches (parfois douteux) et à la télé non cryptée (le plus souvent voyeur, voire obscène). Il ne s’agit en RIEN de retourner à la pruderie des grand-mères ET JE LE DIS, mais le laxisme ne connaît aucune règle, en privé comme en public. Vous me permettrez de rester dubitatif sur la "dignité humaine" des expériences de loft story avec des gamins, récemment apparues aux USA par exemple. Cela après le voyeurisme soigneusement monté pour faire vendre du loft-baise dans la piscine... L’obscénité étant pour le Loft l’audimat, qui attire le fric de la pub, pas l’acte lui-même, entre jeunes adultes sains et vigoureux.

          Le code de civilité des relations privées est analogue au code civil qui régit les relations juridiques entre les individus (dont le contrat commercial fait partie). Comment voulez-vous traiter humainement vos salarié(e)s si vous avez pour habitude, dans les chambres closes, de baiser contre fric la pétasse ou le giton qui passe ? Comment voulez-vous respecter de quelconques "règles" dans le public quand vous n’en avez pas dans le privé, quand "tout vous est permis" ? Dans ce cas (et c’est ce que Platon appelait tyrannie), c’est la loi du plus fort qui s’applique : la peur du gendarme en public, la crainte du poing sur la guele du mauvais coucheur, ou l’impitoyable tycoon texan dans les affaires. Je n’appelle pas ça un "code", ou alors celui des mafieux ?


          • HELIOS HELIOS 27 janvier 2009 23:29

            Merci d’avoir répondu !

            Votre interpretation de mon commentaire est curieuse. j’ai du mal m’exprimé.
            Je suis un vrai soixante’huitard et j’ai appliquer toute ma vie ce que je considère être le minimum pour une vie en societé, humaine, c’est le respect de l’autre et la dignité de l’individu.

            J’ai élévé mes enfants dans ces valeurs là (entre autres) et il n’a jamais été nécessaire de mettre un code a la télé ou si c’etait le cas maintenant, un contrôle parental a internet. je leur ai appris, au moment le plus opportun, ce que c’etait "la vie" avec ses turpitudes mais aussi avec tout ce qu’il y a de plus beau et j’en suis fier. Je n’ai jamais eu besoin de leur interdire quoi que ce soit, c’est eux même qui etaient capables de determiner seuls ce qui est acceptable ou non. evidement cela a demandé du travail, on eleve pas ses enfants en regardant la télévision le soir pendant qu’ils sont dans leurs chambres ou dans la rue. Laisser-faire, audimat, piscine, ce ne sont que des mots et je me souviens bien de la scene de la piscine qui a bien fait rire tout le monde chez moi et qui fut oublié 5 mn apres !

            Au niveau des affaires, je pourrais, peut-etre me trouver a la tête d’une grande entreprise ou, qui sait, dans un cabinet ministeriel quelconque voire même elu pour un quelconque mandat local ou national. Mes Valeurs m’en ont empeché parce qu’il aurait fallu transgresser certaines d’entre-elles. l’individualisme que vous pretez au soixant’huitard est caricatural et l’etat dans lequel se trouve notre société ne vient pas du tout de la liberté que nous avons voulu insuffler dans une societé bloquée. Encore une fois, le respect des autres, dans la vie privée comme dans le travail, est un element fondamental, qui d’une part ne se melange pas et d’autre part qui met une barriere suffisante aux debordements que vous sous entendez.

            Je reconnais que tous le monde n’a pas ou n’a pas pu elever ses enfants comme il aurait été souhaitable. mais les vrai problèmes de la société que nous connaissons n’est pas la consequence d’un exces de liberté, mais d’une deresponsabilisation collective qui a été généralisée par cela même qui se sont trouvés libres de decider sans en avoir eu le prix a payer, c’est a dire la génération des 10-16 ans en 1968... et suivante c’est a dire ceux qui ont été aux affaires immediatement apres ceux qui ont secoué la societe en printemps 1968.

            Tous les aspects sont presents et les dernieres velleités ont pu etre constatées sous la presidence de J Chirac avec son "devoir de prudence" et autre principe de precaution. La codification de tout entraine la deresponsabilisation, entrave fortement la liberté et nuit gravement a responsabilité des citoyens... nous voyons où cela mène aujourd’hui ... reglementite aigue, legislation excessive, mode du "pas vu pas pris" volonté du paraitre etc.

            La génération des enfants des soixant’huitard, ceux qui sont nés dans les années 75-85 sont en train de prendre le pouvoir réellement et ce sont eux qui sont en train de mettre un frein aux debordements de leur prédecesseurs. faites leur confiance, ils sont de loins bien meilleurs et ne vont pas se laisser faire comme cela. ce sont eux qui veulent proteger les libertés individuelles, la planete, les droits et lesd evoirs des peuples. Vous n’avez pas le droit de faire des amalgames contre nature... eux, ne vont pas interdire...

            bonne nuit.


          • Argoul Argoul 28 janvier 2009 17:47

            Eh bien bravo si vous avez élevé des enfants équilibrés. C’est vrai, il suffit de respecter leur personne et de les aimer - pas de les régenter ni de les fouetter. Ce n’est pas grand chose, mais c’est le tout : être là, comme exemple et recours. Remarquez quand même que votre cas n’est pas le cas général...

            Vous émettez ensuite que c’est l’infantilisme d’Etat - renforcé sous JC - qui déresponsabilise les gens et les gens assistés, égoïstes. Puis-je vous faire remarquer que Mme Thatcher et le Pdt Reagan ont pensée exactement la même chose, vers 1980-82, et ont entrepris de re-responsabiliser les citoyens par des dérèglementations massives et des codes de déontologie autonégociés. Pas mauvaise idée, on a eu une croissance jamais vue dans les pays anglo-saxons durant 20 ans. Sauf que l’excès tue la bonne idée : l’initiative individuelle c’est bien, le chacun pour soi c’est pas bien. D’où la situation actuelle.

            N.S. président a fait campagne sur la re-responsabilisation et l’anti-laxisme. Il a gagné, c’est porteur dans l’opinion qui a trop vu d’égoïsme, d’histrionisme et de je-m’en-foutisme après les années de Gaulle. Que chacun prenne ses responsabilités et fasse son boulot ! Vous seriez donc d’accord avec ce que j’expose ? Le libéralisme (bonne idée responsabilisante, puisque donnant par l’éducation l’autonomie de penser à chacun) donnant en mai 68 le libertaire (le code de civilité et de responsabilité appliqué aux moeurs - qu’elle soient privées ou économiques). Vous approuvez jusque là. Sans accepter la dérive libertarienne ( à l’anglo-saxonne = individualisme maximum / à la latine = histrionisme et narcissisme du spectacle à la G Debord)...


          • HELIOS HELIOS 28 janvier 2009 23:14

            Merci, merci, n’en jetez plus !
            Toutefois, je souhaire donner une orientation differente de la votre sur ce que vous appelez "responsabilisation" et ce qui va avec, selon vous actuellement, la re-responsabilisation.

            Dans le domaine collectif, je vous parle de responsabilité républicaine, avec comme exemple, pour vous montrer ce que j’entends par là : ce serait un feux rouge, en rase campagne a 3h du mat’ avec un automobiliste qui s’arrete et qui attend !.
            Je ne vous parle pas de dereglementation, je vous parle de respect.

            NS ne re-responsabilise pas, il ne fait qu’appliquer l’opposé de la regle que les hommes politiques s’appliquent a eux même dans l’expression "responsable mais pas coupable’.
            Le citoyen lui est "coupable et irresponsable". l’irresponsabilité ne l’arrange pas, alors pour bien le lui faire ressentir la pression de sa gouvernance on applique la vieille methode de la peur du gendarme. regardez simplement ce que la responsabilisation veut dire : environ 2000 radars, c’est de la contrainte !

            Sa re-responsabilisation consiste a laisser croire que tous les moyens de l’apprication d’une liberté, indissociable de l’action respectueuse et responsable, est mis en oeuvre alors que la réalité montre le contraire, cf les 2000 radars au bord de la route. Mais des radars, autres que pour la vitesse, il y a en beaucoup et de plus en plus, et il va même il y en avoir sur internet pour sniffer les reseaux, c’est pour dire.

            Ce que vous appelez pejorativement "libertaire" n’est qu’un comportement respectueux dans un environnement de liberté qui tolere mal des zones de dogme. Cela laisse toute sa place au libre arbitre et a la possibilité d’assumer les consequences de ses actes. Je trouve que c’est plutôt noble, et c’est a comparer a ce que nous subissons aujourd’hui qui n’est que de l’autoritarisme, même pas motivé, simplement mecanique et hors de tout raisonnement philosophique.

            Le seul defaut c’est qu’un comportement libertaire est rarement didactique. La liberté cela s’apprend depuis la plus tendre enfance. il est ensuite tres facile de dire que vu l’age du citoyen, il n’est plus possible de lui laisser la possibilité d’exercer cette liberté. ce n’est que foutaise et vous le savez bien. Pour pallier a cet effet, outre les valeurs morales, des regles de "communauté" sont edictées afin de limiter les conflits entre le domaine privé et le domaine public. C’est le cas du code de la route, par exemple.


          • Argoul Argoul 29 janvier 2009 12:27

            J’ai parfaitement compris ce que vous avez dit sur le respect des codes, inculqués dès l’enfance par le respect des parents envers les enfants (contrainte d’exemple). Je l’approuve, je l’ai pratiquée sur les petits. Ce n’est pas une liberté "de nature" mais une éducation. Quelle soit meilleure que la chiourme caporaliste des années PC et de Gaulle, j’en suis persuadé.

            Mais vous avez une tendance à me tirer vers cette interprétation "réac" qui n’est pas la mienne. Vous n’avez donc pas cliqué sur le lien "libertarien" dans la note. je vous le remets : http://argoul.blog.lemonde.fr/2005/09/27/2005_09_is_a_cat_libera/
            Bien que de 2005, cette note distingue le vocabulaire - seule façon de bien parler de la même chose.
            Le libertaire est une déclinaison "cool" et "de moeurs" du libéral classique. Ne confondez donc pas libéral avec ultra-conservateur, comme la gauche imbécile a tendance à le brailler sans réfléchir, par incapacité à arriver au pouvoir présidentiel. D’ailleurs, liberal veut dire social-démocrate dans la politique américaine.

            La dérive du libertaire est cet égoïsme jouisseur et perso que l’on constate dans les affaires aujourd’hui. Ce que je dis donc, dans la note, est que les gens qui font du système un krach planétaire sont nés autour de 68 par des parents imbibés de libertaire. Puisqu’il est interdit d’interdire, chacun fait ce qu’il veut.
            Que des parents conscients et responsables, qui aiment leurs enfants, n’aient pas dérivé ainsi, c’est tant mieux (et probablement la majorité) - mais lisez bien ce que disent les Madoff et Kerviel, ou les banquiers ancrés à leurs bonus, vous y verrez le fric, le fric, la gloire, le fric, et l’histrionisme de mode à la télé "branchée" (où on loue 68) et le moi-je-personnellement de cette Génération (titre d’un livre célèbre sur 68, paru en 1998).

            Je dis donc - dans ce commentaire - qu’il vaut mieux revenir à l’esprit libéral classique des Lumières, le libéralisme de moeurs et la politique des contre-pouvoirs, plutôt que de tout "laisser-faire" comme le prônent les libertariens, version dévoyée des libertaires, eux-mlêmes issus du courant libéral. Encore une fois : pourquoi serait-il "bien" de laisser-faire dans les moeurs et pas dans les affaires ? Le laisser-faire veut bien dire ce qu’il veut dire : qu’AUCUN code ni respect n’existe, que le chacun-pour-soi règne. Si vous prônez le respect, vous ne pouvez pas être ainsi.


          • HELIOS HELIOS 29 janvier 2009 23:33

            Evidement.... et je vous suis dans votre semantique.

            Juste une petite remarque...

            en 1968 ceux qui on "fait la révolution" (c’est une image, bien sur) avaient 18/20 ans. leurs enfants sont nés dans les années 70 et les plus vieux ont aujourd’hui entre 30 et 40 ans. Ce ne sont pas eux qui sont aux affaires actuellement, ils y arrivent seulement maintenant et face a la crise, on peut imaginer que la reponse ne sera pas celle qu’on imagine. c’est la génération des enfants de 68.

            Ceux qui ont le pouvoir aujourd’hui ont 40 ans ou un peu plus. ce sont les "petit frere", vous savez, ceux qui sont "corrigés et ameliorés" de ceux qui etaient sur les bariccades... comme moi. ils avaient a l’époque environ 10 ans, le début de l’adolescence et le modèle qu’ils ont vu sans le comprendre n’a effectivement pas été tres constructif.

            Les soixante’huitards, ont laché les rennes il y a 10 ans déjà.

            Je vous parles de générations de 10/15 ans d’amplitudes, avec toutes les nuances et exceptions qu’il faut bien comprendre.

            Bonne nuit et merci encore pour cet echange.


          • pallas 27 janvier 2009 18:44

            Bonsoir,

            je suis d’accord avec l’auteur de cette article, ma Vie se suffit a elle meme.

            Ma jeunesse n’a ete qu’un Enfer, mes parents jamais la, ou sinon, j’etais sans arret traité comme une gene.

            j’ai ete sourd pendant 10 mois, j’avais 6 ou 7 ans, a l’ecole, personne ne le voyai, n’y les instituteurs, pas meme mes parents, j’etais insignifiant, un peut debile, voila l’image que j’avais, mon pere, passant son temps a bosser, a vouloir du fric se voulant maitre du monde, le soir me foutai des claques, mais personne n’avais remarqué que j’etais sourd ? en colonie de vacance ou je passai tout de meme 5 semaine par ans, 2 semaines en hivers et 3 semaines et les 3 autres semaines chez mes grands parents, tout de meme, faut pas gener les Parents. Les animateurs se moquaient de moi, mais personne ne remarquai mon handicape, je n’existai toujouts pas. Pourtant j’avais juste de la graisse dans les oreilles, rien de bien mechant, mais jusqu’au jour ou mon grand pere me gueulai dessus et remarquit que je ne reagissai pas, ho miracle, sa y est quelqu’un qui voi l’evidence. C’etait un petit truc de rien du tout, facile a guerir, mais non, le rien en foutisme, je l’est subit depuis que je suis née. En poursuivant mes etudes, evidemment, c’etait l’echec, les profs me traitant de Raté, purement et simplement. Je n’est pas renoncer, rattraper mon retard, j’ai un job, je connais se monde parfaitement, un monde qui pour moi est a l’image du cauchemard, quand j’eu fini mes etudes, l’anpe, me traitant comme un dechet, les employeurs demandant 10 ans d’experiences alors que je n’avais que 21 ans ???. Sa y est sa repartait traité de nouveau comme un debile, un sous homme. En histoire sentimental, je suis celibataire, quand je draguai les nanas, il fallait montrer des passions de la Television, Hip HOp, Roller ; Techno, j’ai fait du roller, j’etais draguer souvent, a la fin, je disai aux nana, s’ils elles le veulent elles peuvent sortir avec mes Rollers, je compris que j’etais vu par le Superficiel, j’ai laissé tombé, si c’est sa l’amour, alors je renonce a l’amour, j’ai toujours vecu parmis les Cleps et j’y reste, moi je voulai vivre Penard et je Creve, une vie ininteressante, un boulot qui ne me sert a rien, une vie sans interet, trop de gens qui portent le mal en eux, qui viennent vers toi comme Amis t’offrir leurs poubelles. Je ne suis pas le seul dans ce cas, nous sommes tres Nombreux, la plupart se sont suicidé, moi pas encore. Ah oui, les psychologues, se disaient surpris de mon intelligence, ainsi que les tests psychotechniques, ou en sensibilité, je resume, je suis hyper sensible, au dessus de la moyenne dans leurs tests psychotechniques et intellectuellement tres avancer, ouah !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, Genial !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! super !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!, sa me sert a quoi ??. je vie dans un monde d’abrutis, voumlant le moindre miette de pain, meme pour 1 centime d’euros, auquel personne ne tien parole, trahison, mensonge, c’est le quotidien de chaques individues.

            Mai 68 ? oui sa a participer a crée cela, mais avant ce n’etait pas mieu, Mai 68 merci a la generation du baby boom, ils ont reussi a detruire totalement la planete, aggravé les inegalités social sur cette planete. La nouvelle generation qui Nait, est deja sterile, par les polluants qui font dans la pertubation endoctrinien, en plus ils ont des allergies des qu’ils naissent et en plus ils sont feminisé, donc ils sont steriles et faibles, ils vont vite grandir artificiellement avec les hormones de croissances et medoc qu’ils mettent dans la bouffe et avec les ogms, sa va etre cool, bienvenu a cette nouvelle generation dans se nouveau monde, moi dans le Magasin, il n’y a que Stresse et Pression, le soir ma poitrine ce comprime, peut etre que je deprime ? j’en sais rien, j’ai l’habitude maintenant.

            Sur ceux, Salutation


            • ninou ninou 27 janvier 2009 22:15

              Petit commentaire de soutien pour Pallas.
              Il est vrai que vous semblez doté d’une sensibilité exacerbée. Ce qui pourrait être envisagé comme une qualité humaine dans une société normale. Mais dans la notre, c’est facilement compris comme une forme de faiblesse.
              Ne désespérez pas pour autant du genre humain ! La révolution culturelle de mai 68 n’a pas abouti ! C’est sa non-réussite et son détournement par les puissants qui est responsable de la chienlit actuelle. Son but n’était pas l’individualisme forcené qui est la règle à présent, mais bien la libération de tout un chacun en tant qu’être social (c’est à dire vivant librement avec les autres). 
              Je vous conseille (si ce n’est pas déjà fait) la lecture de "La société du spectacle" de Guy Debord. Cela donne une bonne idée des attentes des révolutionnaires de l’époque... et ça permet de voir que la révolution n’a pas (encore) eu lieu malgré tout ce cirque médiatique fait autour de mai 68 !
              Ce que vous souhaiteriez, c’est un monde avec plus de liens humains. Vous n’êtes pas le seul dans ce cas !
              La fin de l’individualisme et du profit égoïste, voilà un beau projet pour une nouvelle révolution, non ?


            • Argoul Argoul 28 janvier 2009 17:50

              Je plains Pallas, victime type du syndrome de la mère Houellebecq et je suis entièrement en accord avec ce que dit Ninou.


            • le collectif freenet 27 janvier 2009 18:45

              Appel à la mobilisation pour la liberté d’expression

              Toutes les personnes sensibles à la liberté d’opinion, à la liberté d’expression et à la liberté de vivre dignement sont invitées à rejoindre le reseau Freenet.
              Freenet est un reseau libre de toute attache commerciale, libre de toute censure et garantissant à l’heure actuelle un anonymat total.
              Installer Freenet, c’est utiliser un outil puissant contre une democratie qui vacille.
              Sur freenet vous pourrez vous exprimer, informer et debattre ; ne restez pas prostré dans l’apathie des masses, agissez, maintenant vous le pouvez.
              http://freenetproject.org/download.html

              Collectif de l’internet libre.

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