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Accueil du site > Actualités > Société > Interdire les redoublements, pire que casser le thermomètre

Interdire les redoublements, pire que casser le thermomètre

Juin, c’est le mois des conseils de classe. Mais, un décret de la rentrée 2015 change les règles du jeu car le redoublement doit avoir un « caractère exceptionnel  » et ne peut être proposé que pour « pallier une période importante de rupture des apprentissages ». Typique des réformes actuelles de l’éducation.

 
Abandon des élèves en difficulté
 
Le SNES dénonce ce décret qui vise à ne plus proposer le redoublement aux élèves en difficulté, pour lui, « une gestion de flux, sans considération pédagogique  ». Il pointe aussi l’absence « de moyens réinjectés pour prendre en charge les lacunes ou retards d’apprentissage  » des élèves qui passent dans une classe supérieure, sans en avoir le niveau. Pour lui, « le redoublement n’est certes pas une panacée, mais faire comme si les difficultés scolaires n’existaient pas relève de la faute  ». En action de résistance, le SNES propose aux professeurs qui pensent qu’un élève doit redoubler d’indiquer qu’il n’a pas le niveau pour réussir l’année suivante et de refuser de discuter des choix de série à faire en interrogeant aussi le chef d’établissement sur son choix et les raisons qui le poussent à le faire.
 
On retrouve dans cette volonté d’éviter les redoublements un condensé de tout ce qui ne va pas dans la direction prise par l’éducation nationale. D’abord, un manque de moyens, qui, comme le sous-entend le SNES, semble prendre une part importante dans le choix de limiter le redoublement. Ensuite, ce choix est tellement typique d’une Education Nationale qui refuse de juger et d’évaluer les élèves, assouplissant les notes, quand elle ne discute pas ouvertement de les supprimer. Une vision qui ramène l’école à une forme de garderie où toutes les contraintes seraient supprimées. Un choix redoutable pour les élèves en difficulté, condamnés à ne jamais pouvoir acquérir les bases, et errer dans un système scolaire où ils avancent de manière artificielle, jusqu’à ce que l’échec les rattrape, plus tard.
 

Même si le redoublement n’est pas une fin en soi et s’il faut le manier avec doigté, le supprimer est une triple faute : la priorité donnée aux économies de bout de chandelle, l’absence de tout projet pédagogique pour les élèves qui sont en difficulté et un nouveau pas dans une direction désastreuse.

 


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20 réactions à cet article    


  • Béo Ulaygues Béo Ulaygues 13 juin 2016 10:47

    « errer dans un système scolaire où ils avancent de manière artificielle »

    Constat lapidaire mais très juste auquel je n’avais pas pensé ...

    Ayant redoublé deux fois dans les années 90,  smiley , je comprends ce que tu veux dire .

    Peut être y avait-il encore un intérêt pour une sorte de socle commun à maitriser et que cela a disparu ?

    Dans quel but ? Si tant est qu’il y en ai un ....

    Ce n’était pas une norme mais c’était dans les mœurs et les quelques moqueries, bien que blessantes, étaient passagères .

    Très peu en sont morts ....


    • jacques jacques 13 juin 2016 11:18

      Pour ce qui concerne le système français le problème viens d’une chose incroyable mais que l’on constate tous les jours .Lors d’un contrôle si l’élève ne le réussit pas, dans le meilleur des cas on lui donne la solution mais on continu sans s’assurer qu’il a compris ,accumulant ainsi les retards jusqu’à ce que l’élève soit submergé par ceci .
      Même si comparaison n’est pas raison ,c’est construire un mur en oubliant de mettre des pierres à la base et y laissant des trous à la place.
      Une idée, consacrer le samedi à des contrôles de rattrapages et noter les élèves sur les meilleures notes obtenues.
      Ça nécessite un peu de moyen mais nécessite de l’investissement de l’élève et de sa famille.


      • JC_Lavau JC_Lavau 13 juin 2016 14:28

        Ils arrivent en seconde BEP sans vraiment savoir lire, sans idée de grammaire, incapables de distinguer les majuscules des minuscules, recopiant la réponse du voisin sans s’apercevoir que d’une feuille à l’autre, les questions ne sont pas dans le même ordre...
        Mais ils sont addicts à la violence de meute.

        Un prof d’électrotech a dû mettre au point un code secret avec ses rares élèves travailleurs, pour pouvoir leur dire ce qui ne va pas ou ce qui va dans leur TD, sans les désigner aux représailles des foutraques, majoritaires.


        • Signal (---.---.5.175) 13 juin 2016 14:46

          Recette gauchiste pour former nos djeuns

          Il ne faut plus punir les eleves , ne pas les gronder , ne pas froncer les sourcils , ne pas les noter , pas trop tot le matin pas trop tard les soir , pas de devoirs à la maison , pas de féssée , de gifles , de bousculade , pas répondre s ils insultent les profs ,pas fouiller leurs cartables , faut pas traumatiser cette jeuness future chance pour l avenir de la ceufran , en faire des bons moutons zombis lobotomisés écervelés de gauche formatés par leurs profs gourous de gauche , en faire de bons manifestants grévistes raleurs à la moindre occasion , pas trop surcharger leurs cervelles - pois chiche

          Les profs sont responsables eux memes depuis 68 de l hystérie marxiste qui s est emparée de l ’ EN , refus de toute autorité morale civisme , contestation érigée en dogme , sous la férule des syndicats enseignants staliniens


          • Allexandre 14 juin 2016 18:47

            @Signal
            Vos neurones se sont arrêté de fonctionner à quel moment ?


          • Albert123 13 juin 2016 15:01

            Pour avoir eu l’occasion et pris le temps de jeter un œil à 80 copies d’étudiants de faculté à la fin des années 90, ce ne sont pas quelques fautes de ci de là que j’aie pu constaté, mais l’incapacité pour 7 rédacteurs de copies sur 10 de formuler une phrase dans un français à peu prêt correct,


            telles sont les conséquences d’une politique qui vise à donner le bac à 80 % d’une classe d’age : 70 % d’analphabètes en université. Pas étonnant que dans le classement la France PISA dégringole.

            aujourd’hui on note sur 25/20 juste pour arriver à ce résultat, se faisant le bac et les diplômes universitaires ne valent plus rien comme tout ce qui a été crée par la république et son idéologie invertie.



            • Osis Oxi gene. 14 juin 2016 07:05

              @webhelice

              "Ouais, ceci dit tu dois faire partie de ces étudiants là au vu des fautes que laisses en chemin.

              La paille, la poutre, tout ça.

              Attaquer la forme plutôt que le fond....
              Typique de ceux qui sont à court d’arguments.

              Ceci dit je ne vois pas qui d’autre que les enseignants pourraient être responsables de l’augmentation dramatique de l’illettrisme en France.
              Mes petits enfants reviennent tous de l’école avec des cahiers non contrôlés non corrigés, c’est un fait facilement vérifiable par l’inspection académique s’il y avait réelle volonté de le faire et/ou ordre du ministère.

              PS : avant de reprendre sur la forme, vos interlocuteurs, vous devriez vous relire vous même...

               


            • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 13 juin 2016 15:24

              Ce désastre pédagogique a une raison très simple, les parents forment un groupe important d’électeurs, il ne faut surtout pas les mécontenter.
              L’école n’est donc plus au service de la nation mais de l’électorat parental, donc tout doit être facilité pour que leurs enfants obtiennent un diplôme, qu’ils le méritent ou pas, ce n’est pas le problème.


              • tashrin 13 juin 2016 17:01

                L’abandon du redoublement signifie tout simplement l’abandon pur et simple des objectifs de l’education nationale, à savoir apporter un niveau d’instruction et des facultés de comprehension minimales au quidam moyen.
                Entre les parents qui refusent d’entendre que leur progeniture adorée à un niveau insuffisant (mon fils il ira en seconde generale ! alors que le mome serait clairement mieux dans un apprentissage professionnel), les profs qui ont déclaré forfait (et on peut les comprendre), le manque de moyens, finalement la fin des redoublements ca arrange tout le monde. Sauf le mome mais ca il s’en apercevra après

                Du coup on le laisse vegeter sans faire trop de bruit jusqu’à 16ans (instruction obligatoire), et après on se retrouve avec des generations entières d’adultes sortis de l’ecole française et qui ne parviennent pas à rediger ni meme à lire en en comprenant le sens un texte de 15 lignes.
                De toute façon pour être chomeur il aura pas besoin de bcp plus...


                • Signal (---.---.5.175) 13 juin 2016 17:09

                  L ’ Education nationale socialiste : fabrique de crétins décervelés formatés gauchistes de préférence


                  • tashrin 13 juin 2016 17:13

                    @Signal
                    C’est rigolo je viens de repondre sous un autre article que la base de la rethorique neoliberale est de rendre responsable les tiers d’une situation qu’on a nous même créée... Ce que vous venez d’illustrer brillamment

                    C’est pas la faute de l’EN la situation actuelle
                    C’est le fruit de plusieurs decennies de reductions de moyens, de deconsideration du travail des enseignants, de nivellement par le bas, etc... Qui procedent d’une strategie delibérée d’appauvrissement du service pour le rendre obsolete et conduire à son demantelement (de fait sinon de droit)
                    Et ca c’est la mise en application des theroies liberales pure jus, dont vous vous faites regulierement le defenseur.

                    Votre commentaire ne manque donc pas de sel :)


                  • benyx benyx 13 juin 2016 19:43

                    @Signal
                    Si ma mémoire est bonne, mais je peux me tromper, c’est sous le règne de Sarko 1er que l’on a passé les bacs professionnels de 4 ans à 3 ans de formation tout en leur donnant l’accès aux études supérieures. Au vue du niveau scolaire de ces « bacheliers » je crains que l’ex UMPS et le nouveau LRPS soit à égalité en matière de connerie éducative.

                    Le doublement d’une classe est d’une grande lourdeur et n’a pas toujours l’efficacité escompté. Il existe pourtant une voie jamais explorée à ma connaissance qui consisterait à organiser l’enseignement autour de modules courts de quelques mois où chacun serait libre de s’inscrire, de tester et de recommencer en cas d’échec (ou pas). La délivrance du diplôme serait validé après l’obtention de n modules. Le principe s’inspire du système mis en place par le CNAM.

                    Les solutions existes, c’est juste nos énarques et dirigeants de tout poils qui sont tout simplement nuls et qui écoutent les sirènes de nos pseudo-pédagogues. Anecdotes amusantes, ils n’ont pas encore compris que c’est le savoir qui doit être au centre du système et pas l’élève ou l’enseignant.


                  • Signal (---.---.5.175) 13 juin 2016 20:51

                    @benyx

                    Pôv mec Sarko était encore en short quand les gauchistes se sont emparés idéologiquement des institutions du pays pour les noyauter et former leur électorat de gauche : fonction publique , magistarture enseignement éducation nationale socialiste pour y faire fermenter des purs aryens socialistes


                  • Allexandre 14 juin 2016 18:46

                    @Signal
                    Voilà un commentaire intelligent. 

                    Un concentré de vos propres croyances fantasmées. Avant d’écrire de telles âneries, prenez au moins le temps de raisonner, si vous en avez les moyens !

                  • beo111 beo111 13 juin 2016 19:51

                    De mémoire il y a 10 ou 15 ans un HCEE (haut conseil de l’évaluation de l’école ou un truc comme ça) payé avec l’argent du contribuable a commandé un rapport dont j’extrais les deux phrases suivantes :

                    « Lorsque l’on se pose la question du redoublement en France, les réponses sont finalement assez claires. Le redoublement ne répond pas aux objectifs qu’il est censé atteindre, ses décisions sont injustes et il est coûteux. »


                    • JC_Lavau JC_Lavau 13 juin 2016 20:52

                      J’ai bien administrativement « redoublé » une classe, et avec toute l’efficacité souhaitée :
                      Malade, j’ai pu suivre la moitié des matières, durant la seconde moitié de l’année. On m’a quand même donné le bac Philo.
                      L’année suivante, j’étais en Reconversion : maths, physique-chimie, anglais, dessin graphique, à horaires forcés. Et j’ai eu mon bac Maths Elem, bien.
                      Beaucoup de chances d’avoir eu cette seconde année au Baze Louis.

                      Là où j’ai une opinion, c’est sur le fait que c’est en Primaire, le plus souvent en CP, que la route de l’échec au long cours se prend. C’est donc là qu’il faut mettre les priorités.

                      Une seconde opinion : le contraire du redoublement. Pour son entrée en paranoïa il y a trente ans, mon épouse s’est battue contre toute l’Académie pour faire sauter une classe à notre fils. Elle lui a fait sauter le CE2 et il s’est retrouvé dans une école fort loin. Il est resté en échec scolaire le restant de ses jours.
                      Le hasard a fait que j’ai été reconnu par son prof principal de 6e, dans la halle d’escalade de la fac Lyon 2, et qu’il m’a dit avoir demandé qu’on arrête le massacre, et que Bertrand redouble du moins la 6e. Elle a bloqué. Surdoué au départ, il est resté en échec scolaire le restant de ses jours.


                      • cg61 13 juin 2016 22:15

                        Pourquoi faut il encore que ce qui se passe dans nos classes soit déterminé du ministère, on recrute des bac + 5 pour former des analphabètes et obéir comme des chiens fidèles. Au bout de trois ans  ils sont devenus de vrais fonctionnaires, râleurs, défendant férocement leur pré carré, pleurant après les classes idéales qui n’ont existé que dans leur imagination. L’enseignement a toujours été un métier d’engagement ou on obtient le respect de ses élèves par ses capacités techniques ET son engagement moral et physique ET ça ,ça passe par un projet pédagogique individuel et collectif. Essayez d’en construire un et de le réaliser ,si vous échouez on vous le fera payer, si vous réussissez on vous le fera payer. Dans le monde merveilleux de l’éducation en france il n’y a que la médiocrité qui paye. Je parle d’expérience près de 20 ans d’enseignement dans l’éducation nationale, le ministère de l’éducation nationale, le ministère de l’agriculture, les MFR, l’afpa.


                        • zutalors 14 juin 2016 21:58

                          Ayant œuvré dans un collège autour des années 95, se posait déjà la délicate question, lors des conseils de classe, au sujet des élèves qui en sus de n’avoir pas le niveau requis, étaient des éléments perturbateurs ayant découragé toute velléité de recadrage.
                          Alors, d’entre les faire redoubler et avoir affaire à eux plus longtemps ou les faire passer de sorte à ce qu’ils dégagent plus vite par la porte de la troisième, c’était généralement la seconde solution qui était choisie.
                          O tempora o mores : de sanction parfois difficilement vécue par les élèves, le redoublement est devenu une faveur dont le caractère exceptionnel témoigne d’une réelle confiance en eux placée.


                          • legrind legrind 15 juin 2016 12:16

                            Mon amie est institutrice, pour dire que je vois les coulisses.. et vous avez raison : l’interdiction des redoublements est débile et une catastrophe. tant que l’Ecole française ne sera pas complètement détruite ils ne seront pas heureux semble-t’il..


                            • JC_Lavau JC_Lavau 15 juin 2016 13:31

                              Bien que l’Ancien Régime fut foncièrement inégalitaire, l’ascenseur social par l’école des curés ne fut pas négligeable. On lui doit bien des savants roturiers, dont Carl Friedrich Gauss.
                              La jeune école de la République ne pouvait pas faire moins, et l’ascenseur social fonctionna jusqu’aux années cinquante-soixante, avec des bourses.

                              Les lubies de ministres ne tinrent aucun compte des ruses des possédants, pour corrompre cette administration. Les ministres et leurs cours s’étaient interdits de penser, comme si la sociologie était marxiste de nature, donc anathème.

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