Janvier-Février. Brèves sur la sécurité et les forces qui en sont chargées, police et gendarmerie
Cette récapitulation peut débuter par un hommage à ceux qui ont donné leur vie pour leur pays et leurs concitoyens.
Quatre soldats français tués en Afghanistan. Le 20 janvier, nous avons appris que quatre soldats avaient perdu la vie loin de leur pays. Quinze autres ont été blessés dont huit grièvement. Pourquoi ? Pour qui ? Au delà du nombre de tués qui passe à 82, il nous faut constater que la méthode change. Après les IED ces pièges explosifs qui tuaient à l’improviste, nous avons maintenant, pour la seconde fois, les talibans infiltrés dans l’armée nationale afghane une méthode encore plus lâche que la première. Le ver est dans le fruit mais nous ne savons pas encore à quel point cette armée est pourrie. Le président de
Un gendarme de 34 ans tué et deux autres blessés dont un grièvement à la suite d’un accident de la route survenu à Lazenay (18) le 22 janvier. Alors qu’il revenait d'une intervention l’adjudant Stéphane MARTIN a perdu le contrôle de son véhicule pour une cause indéterminée. Ces militaires appartiennent à la brigade de Lury-sur-Arnon (18). L’adjudant MARTIN laisse une veuve et deux orphelines.
Un nouveau suicide en gendarmerie. 53 ans, adjudant, inscrit au tableau d’avancement une mutation prochaine qui lui donnait satisfaction. Un homme qui a choisi de mettre fin à ses jours, le 4 février, sans utiliser son arme de service. Les causes ? Nous ne les connaîtrons certainement jamais car il faut bien reconnaître que la gendarmerie ne communique jamais sur les suicides qu’ils soient dus à un Burn-Out ou qu’il s’agisse d’une cause totalement personnelle sans rapport avec le métier.
Encore une note de
Présidentielle. La sécurité entre en piste. Le 6 février, à Dijon, le candidat socialiste s’est lancé dans son programme sur la sécurité. On y trouve le doublement des centres éducatifs fermés qui passeraient de 40 à 80. Nous savons que même doublés ces centres ne prendront en compte qu’une infime minorité des mineurs délinquants. Un gouffre financier et en personnel à raison de 3 éducateurs pour 1 mineur délinquant. Il axe son programme sur la prévention, la dissuasion, la sanction et la réparation. Y aurait-il un candidat qui n’en ferait pas autant ?
Il n'est question dans son programme que de 1.000 recrutements dans la police, la gendarmerie et la justice, autrement dit : rien. C'est toujours par "redéploiements" qu’il propose de renforcer la police dans les quartiers difficiles qui seraient déclarés "zones de sécurité prioritaires". Redéploiements d’effectifs de plus en plus squelettiques. La vidéosurveillance, rebaptisée « vidéo-protection » (on se demande ce que ça change) dont l’efficacité semble toute relative ne sera plus prioritaire. Il s'oppose à d'autres idées introduites sous le mandat de Nicolas Sarkozy, notamment le rapprochement du traitement pénal des mineurs de celui réservé aux majeurs, procès en comparution immédiate ou prison plus facile. Ce sera le retour dans le monde des « bisounours ». Dans les années 1970 et 1980, les idées de prévention et de traitement social que faisait prévaloir la gauche sont considérées comme une des raisons de la défaite du socialiste Lionel Jospin en 2002. La politique de l’époque avait également provoqué une chose inimaginable : Des gendarmes dans la rue pour manifester. Nous attendons avec impatience la réponse à la lettre que l’Association Gendarmes et Citoyens a adressée aux candidats, si elle se limite aux quelques propositions évoquées à Dijon ce serait décevant. Nous espérons que le droit d'expression et le droit d'association seront traités dans l'éventuelle réponse.
Concours national gendarmerie, une première et un méga-cafouillage. Le 8 février s’est déroulé le premier concours national pour le recrutement de sous-officiers de gendarmerie. A lire les réactions de quelques candidats, il est évident que l’organisation laissait à désirer. Pourquoi un seul centre d’examen à Villepinte (93) ? Pourquoi ne pas avoir opté pour des centres régionaux ? En tous cas cette première a été un superbe cafouillage alors qu’il semblerait que sur 16 000 candidats convoqués, 6000 auraient choisi de ne pas se présenter. Pour une administration qui se veut militaire il est apparu que l ‘exactitude n’était pas au rendez-vous avec des épreuves qui débutent ou se terminent avec 2 heures de retard.A noter également une bienveillance paternaliste puisque des candidats, arrivés plus d’une heure après celle prévue ont été acceptés. D’autres se sont présentés sans pièce d’identité ni convocation et ont été regroupés à part. Cette tolérance était difficilement acceptable pour ceux qui se sont installés la veille ou qui étaient présents avec deux heures d’avance. Les 570 surveillants en uniformes semblent avoir eu quelques difficultés à gérer cet afflux. La télévision a montré des gens disciplinés alors que dans d’autres secteurs c’était bousculade et malaises. Pour une première il ne semble pas que ce soit une réussite mais l’expérience devrait permettre de pallier les dysfonctionnements à la prochaine session.
Face aux gendarmes, le président candidat défend son bilan sur la sécurité. Le 13.02.2012, à Issy-les-Moulineaux, face aux gendarmes (MUETS par obligation), lors de l’inauguration des locaux de la nouvelle direction, le président Sarkozy a défendu son bilan en matière de sécurité. Avec une présentation tronquée de la délinquance il a mis en avant de bons résultats en matière de nombre de personnes mises en cause et de pourcentage du taux d’élucidations. Il a totalement oublié l’augmentation du nombre de faits de délinquance en particulier agressions physiques et cambriolages. La création d’un fichier génétique qu’il évoque n’est en rien un scoop ni une panacée. S’il dit avoir été accusé de vouloir faire un état policier nous sommes certains qu’il n’a jamais eu l’intention d’en faire un état gendarmique car il a toujours montré un désintérêt évident pour les gendarmes. Il ne reviendra pas sur la règle de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qu’il se rassure, en gendarmerie le niveau de recrutement est tellement catastrophique que c’est avant la retraite que les effectifs disparaissent. Le président se félicite du rattachement de la gendarmerie au ministère de l’intérieur. Il ne veut surtout pas les autoriser à se syndiquer comme ses amis policiers, peut être envisagerait-il de les autoriser à adhérer à des associations non syndiquées. S’agissant du caractère militaire qu’il veut conserver à la gendarmerie, on se demande pourquoi ne pas l’avoir laissée au ministère de
Charité ou démagogie. Alors que les gendarmes manquent cruellement de matériel, nos dirigeants font preuve d’une générosité sans bornes. Un gendarme en OPEX, en mission en côte d’Ivoire depuis
Christian Contini.
D’autres information sur notre site :
http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/
Ou dans notre dernier magazine de mars :
http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_mars_2012_
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