L’accès au logement, une « priorité » non prioritaire ?
Alors que la justice a tranché son premier cas de recours prévu par la loi Dalo (droit au logement opposable), le gouvernement traîne des pieds. Un décret d’avril a bien institué un délégué général pour la coordination de l’hébergement et de l’accès au logement des sans-abri, mais avec cinq mois de délai ! Le FNARS décerne un carton rouge au gouvernement avec la publication de son "baromètre du chantier national prioritaire".
L’expression de "baromètre du chantier national prioritaire" avait été utilisée par le Premier ministre lui-même lors de la présentation en janvier du plan 2008-2012 en faveur des sans-abri et mal-logés. Il s’était engagé à mettre en œuvre rapidement ce plan. Or, il semble depuis que la priorité déclarée ne soit pas... prioritaire !
Le baromètre publié par le FNARS est éloquent : voir ici :
http://www.fnars.org/upload/ressource/r1212074265.PDF
Dans un descriptif détaillé, il révèle que 85 % des mesures n’ont même pas démarré ! A ce rythme, on peut s’attendre à de nombreux décès de sans-abri l’hiver prochain en espérant qu’il ne sera pas trop rude.
Le baromètre révèle aussi qu’il a fallu cinq mois pour prendre un simple arrêté de nomination du haut fonctionnaire chargé de piloter le plan.
205 millions de crédits pour 2008 ont été débloqués en urgence : ils ne connaissent à l’heure actuelle aucune affectation !
Le décret de nomination du 28 avril 2008 :
Il institue enfin un délégué général pour la coordination de l’hébergement et de l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées.
Près le Premier ministre, ce délégué est chargé d’assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre des priorités définies par le gouvernement en matière d’hébergement et d’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées. Mais la notion de priorités a-t-elle le même sens dans la bouche du gouvernement et dans l’esprit des personnes à la rue ou mal logée et des associations qui les défendent ? On peut en douter. D’ores et déjà, ce délégué part avec un retard à rattraper.
Son rôle sera de prévenir les expulsions locatives et l’errance, de lutter contre l’habitat indigne. Il a aussi en charge l’humanisation et la rénovation des centres d’hébergement, la mobilisation du parc locatif social et du parc privé, la construction de logements sociaux et de maisons relais.
Il veille, en lien avec le représentant de l’État dans le département, à la coordination de l’ensemble des acteurs dont les collectivités territoriales, les associations et des bailleurs sociaux, avec lesquels il favorise le développement de partenariats.
Le délégué général peut aussi faire appel aux services et organismes placés sous l’autorité des ministres chargés du logement, de la lutte contre l’exclusion et de la lutte contre la pauvreté.
Alors au travail, bon sang !
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