L’affaire Coupat : Une clownerie politique
L’affaire Coupat
Les faits
Le 10 novembre des lignes T.G.V se retrouvent paralysées par des fers à béton posés sur les Caténaires électriques.
L’affaire prend toute suite de l’ampleur. Les médias n’hésitent pas à qualifier cet acte de « terrorisme ». L’arrestation de Julien Coupat (34 ans) et 9 autres de ses amis, à lieu le 12 novembre. Les médias avaient été prévenus par la Police. Moyen efficace pour Michelle Alliot-Marie qui risquait à l’époque un remaniement, de préserver sa place. D’ailleurs, elle n’hésite pas le lendemain à bafouer la présomption d’innocence, en prenant exemple sur N.Sarkozy à l’époque de Colonna, en clamant que les Terroristes ferroviaires avaient été arrêtés.
L’étalage médiatique
Les médias se sont empressés de participer à l’engouement que les actes terroristes peuvent susciter. France 2 parle d’une « épicerie tapie dans l’ombre » pour qualifier l’habitation des présumés terroristes, et dans le même temps troubler la ménagère qui peut facilement croire au danger permanent de la mouvance terroriste d’extrême gauche.
Paris Match, publiait une photo du logement de Julien Coupat montrant une liste avec inscrit sur la légende : document inédit : un carnet noir, retrouvé dans un des appartements occupés à Tarmac par Coupat et ses compagnons, contenant deux fois la mention de "fers à béton", alors qu’en réalité c’était une liste avec la mention de "fer à béton" parmi d’autres matériaux comme du "Ciment", "chaux", "poutrelle", ...
La presse est une fois de plus tombée dans le piège sensationnaliste.
Effrayer pour attirer l’opinion et peut-être conforter l’hypothèse du gouvernement : Ressusciter le danger extrémiste et faire revenir le spectre « d’action directe », pour mieux légitimer la politique sécuritaire.
Mais la presse s’est rapidement aperçue qu’elle ne pouvait continuer à traiter l’affaire sous l’angle gouvernemental.
Un Dossier Vide
En effet, le dossier est vide. Julien Coupat n’a aucun casier judiciaire. Mis en détention pour « association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste », cela fait 190 jours qu’il est enfermé, alors qu’il n’y a toujours aucune preuve matérielle.
La police a seulement retrouvé un manuel de fabrication des fers un béton, et les outils allant avec . Pas étonnant disent les avocats, alors que la maison de julien Coupat est justement en rénovation.
Le sens même de terrorisme est discuté dans le milieu juridique. Est ce que l’acte de poser des Fer à béton, alors que cela n’a jamais fait dérailler un train (car c’est impossible), n’aurait-il pas mieux dû être qualifié de « dégradation sur bien public » ?
En outre, un collectif anti-nucléaire allemand a revendiqué les actions de sabotage du 10 novembre. Nouvelle que le gouvernement préfère taire, pour ne pas se ridiculiser.
4 demandes de remise en liberté ont été rejetées à ce jour.
« Incompréhensible » disent certains, alors même que tous les amis et collègues de Julien Coupat ont été entendus par la police : ce qui signifie qu’une mise en détention est maintenant inutile pour assurer le déroulement de l’enquête.
« Inacceptable » clament d’autres, quand l’on sait qu’il n’y a aucunes preuves tangibles. Pas de trace d’A.D.N sur les lieux, ni d’empreintes des présumés coupables.
Les accusations sont tellement minces que les policiers ont dû intégrer une interview sur R.M.C de l’éditeur de « L’insurrection qui vient » : livre qui explique notamment la façon de paralyser des lignes T.G.V, et dont Julien Coupat est supposé sans aucune preuve, être l’auteur.
Cette clownerie politique ne s’arrête pas là.
Le dossier comporte également, selon « Le monde » la retranscription de l’émission Salut les terriens sur Canal plus, ou T. Ardisson interviewait le père de julien Coupat.
Quoiqu’il en soit, il ne faut pas oublier que ces 190 jours de détention traduisent la politique du gouvernement, incapable de se remettre en cause, préférant être hors la loi plutôt que d’admettre son erreur. La ministre bafoue la présomption d’innocence . La ministre et la justice outrepasse l’article 66 de la Constitution « Nul ne peut être retenu arbitrairement ».
Alors que faut-il penser ?
S’indigner, le dénoncer, et lutter peut-être contre les fantasmes récurrents de ce gouvernement. Bien-sur que Coupat peut-être innocent comme coupable. Mais nous avons la chance de connaître cet adage « Toute personne est présumée innocente, jusqu’à ce que la preuve de sa culpabilité ait été apportée ». Or, il n’y a malgré l’acharnement du gouvernement aucune preuve de cette soi-disant culpabilité.
D. Perrotin
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