L’Affaire Sid Ahmed Ghlam : faute et faillite de l’Etat
"Les richesses se fixent dans un Etat quand il y a liberté et sécurité ; et pour qu'il y ait ces deux choses, il suffit de la répression des crimes."
Benjamin Constant
Il se nomme Sid Ahmed Ghlam, algérien de 24 ans, étudiant en informatique et boursier, Paris XIIIe. Il est soupçonné d'avoir tué Aurélie Châtelain, jeune mère de 32 ans, à Villejuif ce dimanche 19 Avril. Cette jeune femme aurait probablement au coût de sa vie fait se blesser le suspect. Celui-ci en appelant le Samu a bien entendu attiré l'attention de la Police. Les Forces de l'ordre auront ainsi découvert un arsenal d'armes à feu lourdes et mis à jour ses projets funestes. Lesquelles ? Cibler une ou plusieurs églises et tuer aveuglement des catholiques lors de la messe. Bernard Cazeneuve, ainsi que l'ensemble des concernés de ce gouvernement aurait tort de se réjouir d'avoir déjoué un attentat. Elle révèle deux problématiques. D'abord la coexistence de deux religions dans un même espace géographique, ensuite le rôle supposé et l'action réel de l’État
L’Église catholique a fait une grande partie de l'histoire et de la culture populaire française depuis 1500 ans. Néanmoins, elle est distinct de l’État, des institutions républicaines et des services publics. Nous ne sommes pas un État-nation mais un État de droit et laïc. Même si beaucoup de principes, de valeurs chrétiennes influent essentiellement une certaine conception de l'individu et de la société de nous autres Français de souche et/ou d'origine européenne, la communauté proprement catholique est une minorité au regard de l'ensemble de la population.
L'Islam est historiquement en France notablement présente depuis les premiers courants d'immigration d'Afrique du Nord durant les années 60. L'établissement d'une communauté musulmane en France est corollaire avec une émigration économique voulue et souhaitable en cette époque. Dans un État laïc depuis 1905, l'installation de l'Islam n'a pas à être remis en question. Elle a droit d'être au même mérité que le christianisme dans son ensemble. La question de ses droits et des responsabilités à respecter le droit n'a pas à se mélanger avec la question de l'immigration. La véritable communauté musulmane existe bel et bien mais à l'instar des catholiques, elle est bien moins nombreuse que les millions avancés.
La religion, en tant qu'institution spirituelle, culturel et cultuel, quel qu’elle soit est dans le principe soumise au même droit. L’État en principe laïc, les traite avec la même neutralité. Mais dans les faits, il me faut mettre le doigt là où ça fait mal, on observe essentiellement deux poids deux mesures. La laïcité a permis certes l'affranchissement de la tutelle spirituelle du Vatican sur la société, elle est excuse des débordements douteux et insultants réduisant le christianisme à ses seuls fondements anti-libéraux et anti-démocratiques. Pour être direct, la laïcité dans les faits a autorisé et vulgarisé une certaine christianophobie : « le catho réac ».
L'Islam quant à elle, est une religion qui a été tellement assimilé à un peuple, une race, une culture autant par les xénophobes que les xénophiles qu'il a été encouragé par officiellement à travers des institutions républicaines et publiques, officieusement à travers des associations nationales, à non seulement l'accepter dans la limite de la loi mais à la respecter, l'aimer. La moindre critique franche et public envers cette « religion de paix et d'amour » peut être assimilé de l'islamophobie.
La laïcité qui pourtant ne devrait pas souffrir d’ambiguïté l'est devenue car non seulement vous avez une religion d'un côté, limité par la loi, n'est pas non plus protégé par elle par négligence et de l'autre une autre religion à qui on permet par lâcheté de contourner trop souvent cette loi, est aussi d'ailleurs surprotégé par rapport à ce qui devrait être. Il y a une complète inégalité dans la loi, dans la société civile, dans l’État entre le Christianisme et l'Islam. Globalement, c'est en faveur de l'Islam malgré ce que les « apparences médiatiques et étatiques » nous laisseraient penser.
Nous reconnaissons à l’État deux fonctions régaliennes. Celle de la défense et de la diplomatie vis-à-vis des autres États et Nations étrangers. Et à l'intérieur de ses frontières, l'entretien d'une police pour protéger les citoyens ainsi que d'une justice pour faire appliquer la loi.
Nous vivons dans un pays relativement libre par rapport à d'autres. Nos libertés fondamentales sont globalement respectés, qu'elle soit celle de circulation, de propriété, d'opinion. Notre liberté de culte est entre autres fondamentalement protégé par la loi. Nous avons tous le droit de croire à que je considérerais comme des fadaises, l'existence d'un être supérieur omnipotent, omniscient, doué d'ubiquité etc...et nous avons le droit de ne pas croire aussi. La laïcité c'est la neutralité de l’État, son impartialité, l'assurance que nous sommes bel et bien égaux au regard de la loi. Nous ne devrions souffrir d'aucune stigmatisation ni bénéficier d'un quelconque favoritisme au regard d'une foi présumée ou assumée. Ce en quoi plusieurs gouvernements, parlements et services publics ont fauté depuis des décennies. Que ce soit par anticléricalisme ou par prosélytisme, ils faillent à faire preuve de neutralité.
Non seulement ils manquent à rendre la même justice à tous mais plus grave encore ils fautent en manquant d'assurer la protection de ses citoyens. Tout l'appareil policier est sous la contrainte, l'influence d'un gouvernement incohérent et déphasé avec ses missions essentielles. Je ne serais pas capable de vous dire ce qui les motivent, leurs véritables intentions. Négligence ou intention criminelle ? On est en mesure de ficher un étranger comme potentiellement terroriste sur des faits concrets mais rien n'est fait pour qu'il soit expulsé. Pourrait-on croire, suspecter la plupart des membres haut placés de nos appareils d’État de chercher à servir une idéologie, une philosophie de la politique d'avantage qu'une politique proprement dite ?
L’État en étant au service d'un projet de société et non de la société elle-même bafoue non seulement le principe fondamental que nous sommes égaux devant la loi mais aussi nos libertés. La liberté serait comme l'égalité, on l'est tous mais certains plus que d'autres. Aurélie Châtelain en aura payé de sa vie car l’État n'aura pas fait son devoir de la protéger en expulsant légalement et légitiment un ressortissant étranger notoirement menaçant. L’État a commis et commettra de nombreuses fautes de cette sorte malheureusement à chaque fois qu'il se détournera de ses deux prérogatives qui n'en sont qu'une, Protéger notre Liberté.
Certainement que protéger la Liberté demande à faire certaines concessions d'elle-même. Nous nous contraignons à payer taxes et impôts pour financer une armée, une police... D'ailleurs nous sommes pour ainsi dire à 99,9% saignés pour financer non seulement des services essentiels et de véritable intérêt public mais aussi des programmes politiques aberrants, dangereux et contre-productifs. Je veux vivre dans une société Libre, la Liberté est ce qui me guide, m'oriente, e fait avancer. Et la liberté, ce n'est pas ma liberté aux dépends de celles des autres. L’État ne devrait pas avoir d'autres objectifs que de faire le maximum pour protéger et servir cette Liberté avec le minimum de moyen.
Ce drame comme tant d'autres n'est pas le procès de la Religion ou de l'Immigration, c'est celui de l'Etat qui a failli a une de ses missions essentielles parce qu'il a fauté en détournant nos moyens à d'autres fins partisanes.
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