L’art scellement

Pour mieux tomber du piédestal …
Le temps est venu de mettre à bas l’odieux machisme sournois, l’insidieuse domination implicite de la braguette triomphante, la détestable loi du silence et des hypocrisies sous le poids immense de secrets qui doivent être avalés à grand coup de traumatisme et de frustration. Les monstrueux héros du phallus impudique descendent enfin de leur statue et mettent enfin un genou à terre. Mais est-ce pour autant la fin d’une malédiction qui trouve son origine dans la genèse ?
Qu’ils soient producteurs ou bien cinéastes, agents ou bien metteurs en scène, la tentation est grande d’abuser de l’aura des lumières pour profiter de la situation afin de promettre à une dame de la faire étoile. Que cette dérive de tous les pouvoirs soit enfin dénoncée est heureux et nul ne saurait s’en plaindre. Mais qui donc peut penser que le bruit de la dernière affaire sera de nature à faire cesser cette abominable pratique ?
L’attrait de gloire, le prestige de la renommée, les paillettes et la notoriété seront de puissants moyens de pression, avec ou sans un total consentement pour celle qui se laissera prendre à ce petit jeu détestable. Ce qui contraint l’observateur à la nuance dans l’approche du phénomène actuel. Rien ne permettra jamais d’abattre le miroir des vanités et des ambitions quand celles-ci se télescopent.
On peut s’en indigner tout autant que montrer du doigt les protagonistes. On peut surtout plaindre les victimes qui ont été confrontées au pire de l’âme humaine, l’exploitation de la position dominante. Puis on s’aperçoit vite que la dérive n’est pas le seul fait du monde artistique et que l’on peut trouver pareils abus dans le monde du travail, de la politique, du sport également.
C’est fondamentalement la domination masculine qui est en cause, la permanence d’un masculin qui l’emporte, qui impose son désir par tous les moyens de pression qui sont à sa disposition. C’est bien sûr toute une éducation à revoir tout autant que le changement de toutes les représentations traditionnelles. Il conviendrait de revoir les mythes, les légendes, les contes qui continuent de creuser le sillon infâme de la domination du mâle.
L’art n’est ici que le reflet d’une maladie sociale profondément ancrée dans les consciences et scellée dans le marbre de quelques textes religieux. Il faudrait décréter cause internationale l’égalité des femmes et des hommes pour abattre un machisme endémique dans bien des catégories sociales, dans de nombreuses communautés. Se voiler la face est à ce titre la plus abjecte des lâchetés au nom d’une tolérance qui finit toujours dans des maisons closes à la transformation des mentalités…
Sonner l'hallali sur les quelques individus offerts en pâture n’est d’aucune efficacité si une véritable définition des valeurs qui sont incontournables pour avoir place dans la communauté nationale ne sont pas définies et mises en application après une nécessaire pédagogie collective. Chacun devine aisément qu’il y a bien loin du discours à la réalité et que retirer la légion d’honneur à ce type qui ne l’a sans doute jamais méritée est un coup d’épée dans l’eau.
La loi, voilà la seule réponse que l’on oppose aux questions de société comme si la peur du gendarme, surtout dans des domaines aussi complexes à mettre en application pouvait suffire à transformer les états d’esprit. C’est bien plus qu’il convient de faire dans les écoles d’abord mais aussi dans toutes les représentations de la relation femme-homme dans la publicité, à la télévision, dans les églises, dans la mode, dans les entreprises comme au gouvernement et dans le monde politique.
Nul corps social n’échappe aux dérives sexistes, nulle communauté ne peut se prétendre exempte de représentation fallacieuse et d’idées préconçues et indignes dans ce domaine, nulle pyramide hiérarchique peut se prévaloir de ne pas défendre une conception archaïque de la chose, d’un ordre établi dans l’idée de la domination éternelle de la gent masculine. Des états généraux seraient indispensables plutôt que cette chasse à ces diables pitoyables qui servent de boucs émissaires alors que nous sommes tous porteurs de responsabilités.
Soralement vôtre.
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