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Accueil du site > Actualités > Société > L’échec scolaire : le Collège

L’échec scolaire : le Collège

 Comme il a été souligné précédemment, des élèves arrivant en 6è avec d’importantes lacunes en français et en maths (respectivement 30 et 33% d’entre eux selon les derniers tests d’évaluation) ont peu de chances, et les statistiques nous le prouvent, de réussir leur scolarité au collège.

 Les près requis faisant défaut, comment imaginer enseigner l’anglais à des élèves n’ayant aucune notion des temps dans leur langue maternelle ? Comment respecter le programme de maths alors qu’ils n’ont pas le sens de la multiplication et de la division ? On pourrait énumérer à l’infini les difficultés. 

 Ces élèves étaient, il y a bien longtemps, considérés comme n’ayant pas le niveau requis pour de telles études et on avait, fort justement, créé les fameuses « classes de transition  » où l’accent était mis sur l’obtention des acquisitions de base en français et mathématiques notamment. Pour mieux les motiver, les enseignants bénéficiaient d’une formation adaptée, l’usage du livre de cours étant souvent délaissé pour mieux répondre aux intérêts des élèves.

  Le « cours de français » prenait parfois son origine dans un article du journal local sur un sujet étant susceptible de passionner l’auditoire. Dans ma ville du littoral, nombreux étaient les garçons, issus souvent de milieux populaires, qui pêchaient « à la jetée » ou « à la grande digue ». Inutile de vous dire que les articles de presse se rapportant à ces activités étaient perçus d’une toute autre façon qu’un texte abscons écrit par un des célèbres poètes ou romanciers de notre littérature.

  La préparation du travail à partir des articles de presse demandait plus de temps mais se révélait, oh combien, plus enrichissante. Les résultats du dernier concours de pêche en mer étaient prétexte à une étude de texte approfondie qui débouchait sur les notions de temps employés, les différents accords à partir desquels étaient (re)vues les bases de grammaire et conjugaison. Etude de vocabulaire et d’orthographe étaient aussi de la partie.

  Et je peux certifier ici même que l’ambiance de travail était bien différente de celle qui existe maintenant dans ces classes où, au nom du droit aux mêmes études pour tous, on a créé le « collège unique » qui a lâché en fin de troisième, des générations d’élèves ne maîtrisant toujours pas les connaissances essentielles, mais qui ont subi pendant des années et ce, sans le moindre profit, cours d’anglais, d’allemand seconde langue, latin (mais oui ! Et défense de rire !) alors qu’ils présentaient les mêmes lacunes dans leur langue maternelle.

  Un bémol cependant à mon sens : les clases de transition prenaient le nom de « classes pratiques » en 4è et 3è. Les méthodes d’enseignement restaient toutefois les mêmes avec des cours « d’atelier bois » ou « fer » qui permettaient de motiver les élèves à l’arithmétique et à la géométrie préalablement à la fabrication de l’objet, la démarche consistant toujours à partir du « pratique » pour ensuite conceptualiser et réaliser. Il est dommage qu’il n’ait pas existé à l’époque une formation plus approfondie car, à 14 ans, beaucoup de ces élèves auraient aimé bénéficier d’une véritable formation professionnelle quand deux ans plus tard, déjà devenu presque adultes, ils souhaitaient quitter le système scolaire pour tenter de trouver un travail déjà aléatoire. Il est des étapes à ne pas rater. Comme le souligne J.P.Bourdieu, notre système produit plus de chômage des jeunes que chez nos voisins allemands. Nous avons moins de bons ouvriers qualifiés et de techniciens. L’Allemagne tire sa première place en économie grâce à ses exportations, grâce à la qualité de sa main d’œuvre à tous les niveaux, favorisant aussi la recherche pour former techniciens et ingénieurs dans des domaines pointus non concurrencés par les pays émergents.

  Les propositions d’un syndicat d’enseignants du second degré : palier d’orientation en fin de 5è en vue d’une poursuite d’études vers une 4è générale, une classe avec découverte professionnelle (3h en collèges, 6h en lycée professionnel) ou apprentissage sous statut scolaire dès 14 ans en lycée professionnel tout en conservant la possibilité de passerelles semblent, d’évidence, à considérer.

 

   Enfin une discipline nouvelle à instaurer de toute urgence : les adolescents passant de nombreuses heures devant le téléviseur, il m’apparaît ahurissant qu’une formation dès la 6è (et même le CM1) ne soit pas dispensée quant à la façon de réceptionner ces nouveaux « messages audio-visuels » afin de développer sens critique et véritable liberté de choix, l’abêtissement par le « petit écran » étant de plus en plus dénoncé.

  

  N.B. : pour que vous puissiez avoir un réel aperçu des véritables difficultés rencontrées dans certains collèges, je vous conseille vivement de voir l'excellent documentaire "Une vie de prof" de Maria Roche et Stéphane Meunier ou, tout au moins, de lire l'article ci-dessous paru à l'époque dans le Nouvel Obs.

http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS1513_19931104/OBS1513_19931104_026.pdf


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23 réactions à cet article    


  • Τυφῶν בעל Perkele Τυφῶν 26 mars 2011 12:31

    « un texte abscons écrit par un des célèbres poètes ou romanciers de notre littérature. »

    Quelle phrase puante de mépris. Présupposer que les élèves des collèges sont incapables de s’intéresser à autre chose qu’eux-mêmes, c’est l’une des principales raison qui font la faillite de notre système éducatif, et en disant celà, je me fais juste l’écho de Jean-Paul Brighelli.

    En outre, c’est une généralisation hâtive. Il n’y a rien d’abscons dans la poésie de Baudelaire, ni dans celle d’Apollinaire, ou dans les Lettres Persanes, bien au contraire. La Ballade des Pendus, du haut de ses 350 ans d’existence, est une très belle poésie, et il n’est même pas difficile de la lire dans son orthographe originale.

    Lamenter le fait que nous ne formons pas assez de techniciens alors que de toute façon, tant que nos ouvriers subiront la concurrence directe de la Chine, ils se feront broyer par les délocalisation, c’est mettre la charrue avant les boeufs.

    Typhon


    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 26 mars 2011 12:50

      « Les près requis faisant défaut »

      Il fallait écrire « prérequis » ; référence : Trésor de la langue française.


      • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 26 mars 2011 20:23

        En quoi ce commentaire ne respecte-t-il pas la charte ?


      • Τυφῶν בעל Perkele Τυφῶν 26 mars 2011 21:59

        En fait « ne respecte pas la charte » est une locution agoravoxienne qu’il ne faut pas prendre littéralement. Son véritable sens est « déplait à l’auteur qui l’a censuré ».

        Typhon


      • Marc DELON 26 mars 2011 13:06

        lorsque dans certaines classes les primo-arrivants représentent 30, 50% des élèves...vous pouvez enseigner l’histoire ou les mathématiques...ils ne comprennent pas le Français.


        • Guy BELLOY LOBLEY 26 mars 2011 13:34


          @Senatus : mea-culpa. J’attendais cette remarque sur un texte écrit, je le reconnais, à la hâte mais qui doit sortir « corrigé » sur le monde.fr. Ceci n’empêchant pas de réfléchir sur le fond. Votre manque de commentaire sur ce dernier point signifierait-il que vous privilègiez la forme au fond ?
          @Typhon : Etes-vous un adepte de Tchekhov ? Je vous renvoie à la thèse de Marie Morisseau sur ce refus typique de la réalité. 30% des élèves entrant en 6è éprouvent de grandes difficultés en lecture d’après les dernières évaluations officielles. Comptez-vous leur présenter un poème de Baudelaire ou une pièce de Racine ? Votre langage outrancier « phrase puante de mépris »(sic) en dit long sur votre état d’esprit. Quant à J.P. Brighelli, acceptez de reconnaître le nombre conséquent de ses détracteurs.
          Vous semblez animé d’une agressivité inquiétante à vouloir systématiquement dénigrer. L’Allemagne est la seule à tirer son épingle du jeu économique grâce à ses exportations dues à sa main d’oeuvre hautement qualifiée.


          • Τυφῶν בעל Perkele Τυφῶν 26 mars 2011 14:54

            Je ne suis un adepte de rien.

            J’ai cherché sur internet le nom de Marie Morrisseau, mais google m’a renvoyé un texte d’analyse à propos d’une oeuvre de Tchékhov que je ne connais pas. Ce serais bien d’arrêter de dispenser vos préjugés à tort et à travers.

            « Quant à J.P. Brighelli, acceptez de reconnaître le nombre conséquent de ses détracteurs.  »

            Le nombre ne prouve rien. Ce n’est pas parce qu’on est nombreux qu’on a raison. En fait, c’est plutôt rassurant.
            Les gens qui n’ont pas de détracteurs sont des hypocrites démagogues qui font attention de ne pas faire de vagues.

            «  Vous semblez animé d’une agressivité inquiétante à vouloir systématiquement dénigrer.  »

            Je dépose un petit commentaire et me voilà bombardé dénigreur systématique. Ce n’est pas de moi dont il est question, et je vous prierai de garder vos remarques pour vous à moins qu’elles ne soient pertinente vis-à-vis de l’échec scolaire au collèges, surtout si ce sont des attaques personnelles.

            « 30% des élèves entrant en 6è éprouvent de grandes difficultés en lecture d’après les dernières évaluations officielles. »

            Le redoublement n’est pas fait pour les chiens. Les gens qui ne savent pas lire ne devraient pas être autorisés à rentrer au collège. Ce n’est pas au collège de baisser ses exigences.
            En tout cas, ça ne devrait pas être le cas.

            Malheureusement, force est de constater que plutôt que de tenter d’améliorer le niveau, on préfère pratiquer le nivellement par le bas et enseigner des sottises.

            « L’Allemagne est la seule à tirer son épingle du jeu économique  »

            Dans la zone euro, vous voulez dire ? Peut-être, mais bon, être le meilleur économiquement, dans la zone euro, est-ce que c’est vraiment une performance ?

            Typhon


          • french_car 28 mars 2011 14:57

            Parce que vous croyez vraiment que la croissance chinoise soit tirée par l’apprentissage des grands classiques ?


          • Guy BELLOY LOBLEY 26 mars 2011 15:01

            @ Marc DELON : Merci pour votre sens des réalités et votre correction, qualités qui, à la lecture de certains commentaires, commencent à se faire rares.
            Ce site propose, sauf erreur, à tout un chacun de pouvoir s’exprimer, de relater un vécu, une expérience, d’exposer des idées, d’en réfuter d’autres, le tout dans un esprit de dialogue constructif et enrichissant.
            Conseil à tous les REfoulés : qu’ils aillent se DEfouler sur un punching-ball avant de s’installer au clavier. smiley




            • TDK1 TDK1 26 mars 2011 19:08

              Bonjour,


              Ce texte aborde un vrai et authentique problème ; malheureusement, à mon avis, par le petit bout de la lorgnette.

              Problème de niveau en sortie de primaire ? Indéniablement. Nous n’allons pas refaire le procès de cette école de « pédagogistes » qui s’entête avec des méthodes, des thèmes qui conduisent à l’échec (et accessoirement 18% des enfants en âge d’être scolarisés en primaire qui les sont en dehors du circuit « normal » école publique et privée sous contrat). Comment se fait il que ce soit les enseignants de primaire qui décident du passage en 6ième ? Voici qu’ils sont à la fois juges et partie. Un examen d’entrée national ne serait il pas plus « juste » ? L’enfant dispose ou non, sur la foi d’un test, des prérequis nécessaires. 

              Problème de passage systématique au collège. Hormis le fait que la mentalité actuelle exigée des professeurs tire systématiquement les élèves vers le bas, leur lâcheté et leur jenfoutisme les poussent à faire passer tous les ans en classe supérieure des élèves qui n’ont pas le niveau et qu’on balance ensuite en classe professionnelles ou dehors parce qu’ils ont 16 ans. L’administration, pour des raisons budgétaires, le pouvoir politique parce qu’il a abandonné l’EN aux syndicats, les parents dont on a lavé le cerveau en répétant que « les- redoublements- ne -servaient -à -rien-, la -preuve -il -n’y- en- a -pas -en -Finlande » et qui vivent le redoublement de leur progéniture comme un échec personnel, tous sont d’accord par lâcheté et par veulerie avec ce principe. Le nombre d’illettrés augmente. Tous ces illettrés sont allé à l’école jusqu’à 16ans. Le niveau des examens (brevet, bac(s)) baisse d’année en année. Il ne faut rien remettre en question ! Mieux, il faut casser tous les thermomètres qui pourraient révéler le malaise. Après avoir supprimé les classements, voici la suppression des notes. Le concours général laissait apparaître trop d’excellents élèves provenant des établissements hors contrat ou de l’enseignement à domicile ? On leur interdit la participation.
              Que faire ? Oui, bien sûr, l’auteur suggère de rétablir les classes de transition et l’idée n’est pas stupide. A une condition. Que cette voie ne soit pas une voie de garage. Que cette voie ne soit pas une orientation définitive dès la sixième. Les enfants ne sont pas linéaires dans leur évolution ni dans leur apprentissage. Autant il est crétin d’interdire à un enfant de sauter une classe s’il a acquis le niveau de connaissance, autant je m’insurge contre l’interdiction de redoublement, autant il faut qu’un enfant qui se retrouve ne sixième de transition puisse avoir tous les soutiens et tous les cours nécessaires pour pouvoir, s’il en montre l’aptitude ou la volonté, réintégrer la filière générale. On s’en fout qu’il ait son bac à 16, 17, 18 ou 20 ans, chacun doit pouvoir aller à son rythme. L’important et qu’il l’est et que ce ne soit pas un examen bidon, mais un vrai passeport pour la vie.

              • Raie's kareray 26 mars 2011 21:58

                Je viens de relire remarques, deux fois, pour mieux m’imprégner de l’esprit dans lequel vous les avez écrites.
                Certains sont bouleversant de lucidité. En effet depuis la disparition du « concours d’entrée en 6ème », la mise au rencard du Certificat d’études, des décennies ont passé, les penseurs issus des Universités de la période post 68 n’ont fait qu’accumuler des inepties, qui ont perduré plus que de mesure. L’exemple le plus voyant qui me vient à l’esprit est celui de la méthode globale, enfin écartée... On n’a rien trouvé de mieux que de reprendre la bonne vieille méthode syllabique.
                Le passage systématique ? En primaire, mon gamin a redoublé son CE2 au vu de tests mis au point toujours par les même intellos. Ce redoublement n’a pas provoqué de drame sur le coup, mais arrivé en 6°, le gamin était nettement plus grand que ses petits camarades...décalage et relations plus compliquée d’un ado avec des enfants nettement moins mûrs...et maintenant la puberté, haaaaa....le redoublement est rarement profitable.
                Le passage systématique est désormais pratiqué sauf rares exception en LP, d’autant qu’on estime que quand un cycle est commencé, il faut aller jusqu’au bout. Je suis précisément prof de Français (et hist.géo...)en LP. Lycée où comme partout ailleurs s’est mis en place l’AP, accompagnement personnalisé ; j’accueille ainsi 44 élèves(!) sur 2 heures hebdomadaires, pour les aider à réhausser leurs difficultés parfois insurmontables en expression écrite. Je cherche encore où s’est niché l’aspect personnalisé ! Il y a quelques années encore, un système avait fait ses preuves : l’Aide Individualisée ; une heure de soutien avec quelques élèves, 5..8...selon les semaines. Ce temps-là est loin derrière !
                Donc les redoublements ou le passage systématique ? Je pense honnêtement que de refaire à l’identique la même chose deux fois de suite n’a aucun intérêt et provoque lassitude et désintérêt chez les jeunes. La passage systématique à besoin d’être aménagé, c’est tout...
                Les notes, haaaa !
                On fonctionne désormais avec de super logiciels qui savent tout faire, qui convertissent les notes sur 4 en notes sur 20, avec, sans coefficients, qui permettent de saisir les absents du jour, le cahier de textes, et qui contiennent une mine de rubriques d’information dans lesquelles on ne trouve ...rien, car c’est fastidieux de faire de la saisie ! Résultat, on consulte quand c’est nécessaire, le dossier scolaire de l’élève, qui récapitule tous ses aléas depuis sa 6°...Peut-on se passer de mettre des notes , bien sûr ! On peut aussi se contenter d’émettre un avis détaillé sur le niveau, le travail, les progrès...
                Les voies de garage : Haaaaa !
                Je suis mécanicien dans les voies de garage !! Je sais me servir des outils qu’on me donne, on me les présente parfois comme de nouveaux outils mais je fais avec ....
                Les Lycées Professionnels ne sont pas tous des voies de garage. Les ouvriers et employés compérents deviennent rares et difficiles à trouver, aux dires de nombreux employeurs potentiels. Ont-ils eu de mauvais professeurs, des parents qui se sont laissés aller au découragement ? ...C’est bien complexe !
                Le BAC ! Haaaaa !.......ha ha ha !
                Il suffit de voir comment ont évolué les pourcentages de réussite, toute filières confondues, pour tomber dans l’extase...où dans la consternation. Je donnerai simplement l’exemple que je connais le mieux : le Bac Pro : 100% de réusiite chez nous l’an dernier ! une seule élève à l’oral de rattrapage avec 8.2 en Français au premier groupe d’épreuve....L’examinateur (moi ...) a fermé les yeux. Par contre l’emmployeur n’est pas naïf : le recrutement sur le Bac Pro se fait de plus en plus au vu d’une mention, sinon, 2 ans de plus : le BTS !
                Reste à se rendre à l’évidence : quelque chose ne tourne plus rond sur la planète « enseignement »
                L’école de la vie nous rattrape tôt ou tard et c’est celle-là qui est la sévère.
                Gageons que nos enfants saurons trouver au plus vite comment en tirer les ficelles.

                 


              • Guy BELLOY LOBLEY 26 mars 2011 21:32


                @ WATREMEZ « le mépris pour les lettres » ? Déchaussez vos lunettes de soleil, vous me lirez peut-être mieux. Et tant qu’à faire débarrassez-vous de ces préjugés ridicules.
                @ TDK Je vousinvite à lire tout d’abord mon article sur « l’échec à l’école primaire » où je propose des solutions pour abaisser ce pourcentage insupportable de 30% des élèves en difficultés en fin de CM2. Alors il sera possible de proposer des cours de soutien aux plus faibles et de faire le point en fin de 5è, palier d’orientation essentiel où le niveau et les motivations des élèves seront pris en compte « tout en conservant la possibilité de passerelles » comme je l’ai souligné. Il est illusoire de rétablir les classes de transition évoquées. Les enseignants ne sont ni des « lâches » (sic) ni des « je-m’en-foutistes » (resic).
                Avant de les insulter, regardez le reportage « Une vie de prof » (édifiant !) ou tout au moins, cliquez sur le lien proposé. Vous constaterez combien sont en grande souffrance psychologique.
                Je suis d’autre part fort surpris sur l’absence de commentaires à propos de la façon de réceptionner les nouveaux messages audio-visuels, d’une importance capitale pourtant.


                • Guy BELLOY LOBLEY 26 mars 2011 22:52

                  @ kareray Merci pour ce témoignage de quelqu’un « au charbon » où le ton employé ne fait que réhausser le bon sens du propos. D’accord avec vous sur l’ineptie de la méthode globale, sur « l’intérêt » du redoublement. « Les ouvriers et employés compétents deviennent rares et difficiles à trouver aux dires de nombreux employeurs potentiels » : encore vrai !
                  « Les pourcentages de réussite au Bac, toutes filières confondues » ? Je peux vous les préciser : 86% ! Une maîtrise de philo (Bac+4) ou d’histoire qui ne trouvera pas preneur sur le marché de l’emploi ! J’ai visionné un reportage où ces jeunes diplômés avaient le courage de réaliser qu’ils s’étaient mis sur une « voie de garage » (une vraie celle-là !) et qui, tenez-vous bien, avaient la volonté d’entamer une formation en alternance de plombier-chauffagiste, parce que demandée sur le marché du travail. A 23 ans ! Que les bobos-pseudo-intellos qui dénigrent les formations de techniciens cessent d’être aveuglés. smiley


                  • titi titi 26 mars 2011 23:05

                    « Je vais vous parleeez d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitreeeuuu... »
                    Enfin ceux qui ont presque vingt le connaissent...pas les plus jeunes...

                    C’etait en février 1993.
                    En février 1993 je faisais mon service militaire, j’avais été assigné à l’accueil d’une nouvelle classe.
                    Cette classe était composée de 2 compagnies, soit environ 250 jeunes.
                    Chaque compagnie était découpée en sections de 30 à 40 jeunes.
                    Une de ces sections était particulière : c’était la section qu’on a présentée comme celle de ceux « qui ne savaient soit pas lire, soit pas écrire, soit ni l’un ni l’autre »
                    Elle comportait 38 hommes. Je me souviens du chiffre exact car cela m’avait marqué. Autre chose qui m’avait marqué c’était que la blague habituelle était lorsqu’on demandait une signature d’ajouter « si tu sais pas ecrire fais une croix », et de voir des jeunes de vingt ans, qui ont subi (c’est le bon terme) 16 ans de scolarité faire réellement des croix...
                    38 sur 250 ca fait du 15%. Enorme !!!


                    • Leo Le Sage 27 mars 2011 19:54

                      « 38 sur 250 ca fait du 15% »
                      Ce serait bien surtout d’être bien informé « titi » donc de ne pas s’étonner pour des prunes...
                      Les difficultés face à l’écrit (source insee.fr)
                      Tu peux y lire 15% d’illetrisme...
                      Le contraire aurait été étonnant...

                      De mon avis personnel ce chiffre devrait augmenter


                    • titi titi 28 mars 2011 08:03

                      Sauf qu’en 1993, les études de l’INSEE, pas grand monde y avait accès...
                      Et oui il n’y avais ni internet, ni téléphone portable.. si si.. je ne blague pas, renseignez vous auprès de vos parents.
                      Donc pour se reneigner, s’était pas simple...


                    • Leo Le Sage 30 mars 2011 17:12

                      Par titi (xxx.xxx.xxx.180) 28 mars 08:03
                      « Sauf qu’en 1993, les études de l’INSEE, pas grand monde y avait accès... »

                      Il faut savoir lire entre les lignes...
                      (Le lien c’est pour t’apporter la preuve qui est souvent absent sur agoravox : 15% c’est énorme pour un pays développé...)

                      La première fois que j’ai lu quelque chose sur l’illetrisme c’était dans une revue, et pas sur internet.
                      Et la presse avant de mettre sur internet imprime d’abord le sujet... et vend son papier...
                      Aux USA la version papier est en général la même que la version internet moyennant abonnement.

                      Ensuite, j’en avais entendu parler dans un journal de 20 heures de France 2, depuis longtemps...

                      Donc pas besoin d’internet : en clair c’est bien vous qui n’êtes pas bien informé...


                    • Leo Le Sage 27 mars 2011 19:59

                      @auteur
                      « Comme il a été souligné précédemment, des élèves arrivant en 6è avec d’importantes lacunes en français et en maths (respectivement 30 et 33% d’entre eux selon les derniers tests d’évaluation) ont peu de chances, et les statistiques nous le prouvent, de réussir leur scolarité au collège. »

                      Pas besoin de statistique sur ce point :
                      « Tu ne sais pas lire donc tu ne peux pas écrire correctement » dit-on or c’est indispensable dans l’enseignement général au collège.
                      « Tu ne sais pas compter » même problème.

                      2/ Si on peut quand même enseigner l’anglais malgré le mauvais niveau en français.
                      Le français est une langue bien plus difficile que l’anglais.

                      « l’usage du livre de cours étant souvent délaissé pour mieux répondre aux intérêts des élèves »
                      Dans le cas d’espèce un bon enseignant s’adapte à son élève dans un premier temps vu leur âge et leur immaturité (la plupart du temps).

                      Je rappelle à tout hasard qu’en France on jette tout ce qui est hors des normes.
                      Les trop bons et les trop mauvais, d’où ces pertes si importantes...

                      « L’Allemagne tire sa première place en économie grâce à ses exportations, grâce à la qualité de sa main d’œuvre à tous les niveaux, favorisant aussi la recherche pour former techniciens et ingénieurs dans des domaines pointus non concurrencés par les pays émergents »
                      Pour le moment...
                      Pour le moment, les chiffres que j’ai lu rapidement me fait dire que l’Allemagne n’est pas si bien armée pour le futur...
                      L’avenir nous le dira.

                      mon avis
                      Vous parlez de votre domaine et vous vous posez des questions, et tentez même d’apporter des solutions.
                      Mais à mon avis, et je ne pense pas être le seul à le penser, il faut déjà se demander où est le problème.
                      Or, vous dites bien que lorsqu’ils arrivent au collège, ils ont des lacunes.
                      Lesdites lacunes viennent donc avant leur arrivée au collège, non ?

                      Donc c’est de ce côté là qu’il faudrait regarder déjà sur le fond et pour le long terme...

                      Pour ceux qui ne sont plus dans le primaire, il faut évidemment adapter le cours au public cible.
                      En formation, un adulte se verra donner une formation adaptée à sa vie dans l’entreprise, et non, une formation standardisée.
                      Ce qui explique en partie la réussite de l’Allemagne.

                      Vous parlez d’Allemagne ? Désolé de vous décevoir, mais l’Allemagne ce n’est pas la France.
                      En France on vous juge plus sur votre paraître alors que la rigeur allemande exige plus sur la compétence.
                      Cette rigueur est visible lorsque notamment on apprend que les syndicats allemands et le patronat allemand négocient ensemble avec à la clef une décision la plus juste possible pour tous.
                      Dans leur cas, ils ont même osé accepté de baisser le salaire des employés...
                      J’en reviens pas !
                      Tout simplement impossible en France.

                      Le meilleur modèle en matière d’éducation à mon avis, reste de très loin, la Finlande qui elle, d’après ce que j’ai compris, exige des meilleurs professeurs qu’ils aillent dans les pires écoles...
                      J’estime que c’est ce qu’il faut faire.
                      Les débutants vont dans les écoles de qualité ce qui est logique car le cursus de base présuppose que l’élève est dans les meilleures conditions ce qui est rarement le cas.

                      Le résultat est là.

                      Il y a juste une question que je me pose : pourquoi on n’essaye pas dans un premier temps de copier ce que font les meilleures écoles primaires de France.
                      Puis par strates faire de même pour les collèges, les lycèes ?
                      (Ensuite regarder la meilleure école primaire au monde, le meilleur collège, etc...)
                      Bien entendu chaque pays à ses spécificités, mais en regardant où sont les limites je suis convaincu que c’est faisable.

                      Dans tous les cas, montrer l’exemple...
                      (à commencer par ceux d’en haut)


                      • Leo Le Sage 27 mars 2011 20:02

                        Je rappelle toujours qu’en France on « élimine » ce qui est hors des normes, les meilleurs comme les médicocres sont au ban de la société en France...


                      • Guy BELLOY LOBLEY 27 mars 2011 20:39

                        @ LEO « Vous parlez de votre domaine et vous vousposez des questions, et tentez même d’apporter des solutions » (sic) Merci de cette remarque. Je ne suis plus d’ailleurs en activité mais je tente honnêtement de faire comprendre objectivement les choses à partir de mon expérience. Au vu des réactions (je ne parle pas de la vôtre) inexplicablement vindicatives, j’ignore si je vais continuer, n’étant pas particulièrement maso.
                        « les dites lacunes viennent donc avant leur arrivée au collège,non ? » (sic). Tout à fait d’accord. Je vous engage àlire mon article précédent sur l’échec à l’école primaire.


                        • Leo Le Sage 27 mars 2011 20:48

                          Attendez :
                          Si chaque fois que quelqu’un vous tape vous laissez tomber, il y a un problème là.
                          Les coups on en reçoit tous les jours, ce n’est pas pour cela qu’on baisse les bras.
                          Si chaque fois qu’un gosse pleure on va lui envoyer une branlée n’est ce pas lâche ?

                          Des parents vont même jusqu’à défendre leurs enfants criminels...
                          Vous êtes moins bien qu’eux ?

                          Je fais partie de l’élite et je suis tout seul sur Agoravox, du moins je le sens comme çà.
                          Mais vous voyez je ne crains pas mes adversaires, ils m’apprennent quelque chose aussi : que la société française est malade et en quête d’identité !


                        • Raymond SAMUEL paconform 28 mars 2011 14:22

                          Bonjour LOBLEY,

                          Savez-vous le pourquoi du refus (plutôt fréquent) de la nourriture par les petits enfants ? Non ? Je n’ai pas de preuves, mais j’ai ma petite idée :

                          - « une cuillère pour Papa, une cuillère pour Mamy, une cuillère pour Tatie, une.... »

                          Voila mon idée, c’est le bourrage de bouche. Il y a une différence fondamentale pour l’enfant entre le fait de DEMANDER sa nourriture, VOULOIR se nourrir, et celui de se faire IMPOSER le nourrissage. Etre dépossédé de sa fonction vitale au profit de l’adulte, en perdre l’initiative, est certainement très perturbant. Ajoutons que le rôle sécurisant de l’adulte n’est plus la règle mais plutôt l’exception et vient faire le lit du symptome.

                          Même chose dans le système éducatif, mêmes conditions inadéquates.

                          La solution ? Vous l’avez trouvée en partie. C’est votre séquence sur la pêche.
                          Vous aviez RENDU (très partiellement, mais rendu quand-même) aux enfants ce qui leur appartient : le désir d’apprendre et de faire.

                          Pas besoin des tsunamis de théories et de textes, même doctes, sur l’éducation qui sont répandus depuis des décennies (ce qui n’empêche pas la situation des enfants de se dégrader -oui, il faudrait savoir que nous ne parlons pas de l’école mais des enfants-).
                          La cause de la dégradation n’est pas, pour l’ensemble des enfants, le fait que dans une classe donnée 70% des élèves ne soient pas francophones d’origine.
                          Non, la cause c’est l’ego du mammouth qui fait que ce que je dis ici ne PEUT pas être entendu parce qu’on ne VEUT surtout pas l’entendre. Et on n’est plus aptes à l’entendre.


                          • french_car 28 mars 2011 15:06

                            Un excellent article et - à part quelques âneries qu’il vaut mieux ignorer - beaucoup de bon sens dans les commentaires.
                            On en retient que la solution passe par - dans l’ordre - la fin d’un élitisme qui réserve postes et considération à une minorité pas nécessairement compétente par ailleurs, une orientation vers des filières professionalisantes, motivantes et débouchantes, avec des passerelles vers des emplois de responsabilité afin de leur donner les mêmes chances qu’à la filière générale.
                            Popaul Villach ne se sera sans-doute pas abaissé à venir lire ici quelques propos inintéressants puisque centrés sur l’élève et non le maître, ne fustigeant ni les chefs d’établissement ni les parents d’élève.

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Guy BELLOY

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