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L’école au centre de la crise républicaine

Les récupérations politiques et les débats vont enflammer les médias après les récents événements tragiques, survenus à Charlie Hebdo et à Montrouge. Toutefois, il convient d' aborder la crise de l'identité républicaine qui trouve sa source au sein de l'institution scolaire. Synthèse.

Les assassins des journalistes, dessinateurs et policiers lors de ce dramatique 7 janvier 2015 étaient Français. Comment la France peut-elle produire des citoyens qui n'ont ni la connaissance des valeurs de la République, ni le respect d'autrui ?

 

Le profil des deux meurtriers interpellent. Il ne fait aucun doute que leur personnalité et l'adoption des valeurs islamistes est une construction sociale qui s'est développée sur plusieurs années. Ces cas restent heureusement minoritaires dans la société mais ne sont pas uniques. La question du rôle de l'école peut se poser. Cette institution est en crise, et les différents rapports comme PISA ne font que confirmer la tendance. Pourtant c'est bien l'école qui a le devoir de transmettre le savoir pour que chaque Français puisse devenir des citoyens éclairés, assimilant les valeurs de la République. 

Mais comment l'école peut-elle former des citoyens éclairés lorsque plusieurs principes fondamentaux sont remis en cause ?

 

Plusieurs obstacles : tout d'abord, les zones sensibles, généralement les milieux les plus défavorisés, ont une école défaillante. Une école où l'autorité du professeur est remise en cause y compris par l'autorité parentale. Une école où le nivellement scolaire se fait donc par le bas, faute de pouvoir réellement conduire à bien les programmes. Les diplômes sont même parfois "donnés", avec la "surnotation." Cela permet aussi aux établissements d'avoir des pourcentages de réussite qui ne collent pas avec le savoir concret acquis à la sortie de l'établissement.

 

Et lorsqu'on évoque les programmes, les différents gouvernements de ces dernières années sont aussi responsables du nivellement par le bas, pour des raisons malheureusement idéologiques. Comment assumer, par exemple, la réduction du nombre d'heures consacrées à l'une des matières les plus fortes, "l'histoire", notamment pour les Terminales scientifiques ?

C'est grâce à "l'histoire" que le présent peut être compris. C'est aussi grâce à l'histoire que l'on comprend les valeurs qui se sont construites au sein de notre pays.

 

Mais pour que le savoir soit bien transmis, encore faut-il que les professeurs existent. Là, il y a un nivellement clairement par le haut. Lorsqu'il fallait il y a quelques années un bac+3, l'éducation nationale exige aujourd'hui un bac +5 pour passer le fameux concours CAPES. Des jeunes surdiplômés qui ne trouvent pas forcément de vocation dans leur branche et qui se tournent, par défaut, régulièrement, vers le professorat. Sauf que le CAPES de 2014 n'est plus le CAPES de 1990. Le concours est aujourd'hui extrêmement exigeant avec une notation sévère (dans certaines académies, le saccage est tellement extrémiste que la moyenne, pour être admissible à l'épreuve d'orale, a été abaissée à 4/20.). N'en déplaise aux aînés, les jeunes surdiplômés ont un savoir supérieur lors de leur présentation au concours mais se voient souvent stoppés à l'admission (en 2012, sur 24134 inscrits, seuls 4141 ont été admis). Que fait donc l'éducation nationale pour combler le manque d'effectifs dans les établissements ? Elle recrute ces même surdiplômés, non titulaires, en CDD, et donc moins coûteux. Vulgarisons le statut du professeur  : Rémunération faible + conditions de travail difficiles (notamment dans les zones sensibles où il y a justement une pénurie de professeurs) + manque de soutien quant à leur autorité. Conséquence : crise de vocation et sur le long terme, manque de professeurs.

 

Malheureusement, nous ne pouvons pas être exhaustifs sur les problèmes de l'École. Mais sa reconstruction est essentielle pour l'avenir d'une nation, c'était le principe même de l'école libre et gratuite de la fin du XIXe siècle, pour conforter l'idée républicaine en France.


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4 réactions à cet article    


  • njama njama 10 janvier 2015 22:20


    l’école en crise ...
    drôle de façon d’inverser les choses dans votre article ? !
    le problème de l’école, est un marronnier dans la sphère politique qu’elle soit de gôôôôche ou de droiteeee pour se défausser de ses incuries chroniques
    réfléchissez un peu, admettons l’hypothèse que par un coup de baguette magique ou d’inspiration vous la remettiez d’aplomb, les profs, les élèves itou itou ... les résultats vous les aurez aux calendes grecques ... peut-être pas, mais les effets ne se feraient sentir que dans quelques plombes

    parler de l’école comme le problème central de la société c’est faire diversion ... ça fait des décennies que l’on nous chante le même refrain, c’est la faute à l’école, c’est la faute aux profs ...


    • Rincevent Rincevent 10 janvier 2015 22:47

      L’école responsable de tous nos malheurs. C’était déjà le discours d’un certain Maréchal Pétain en 1940… Pour un « jeune » éditorialiste, quelle référence jeune !


      • Bastien Gouly Vanbastien 10 janvier 2015 23:27

        @njama et @Rincevent

        L’école est en crise, c’est un fait...
        Et l’auteur ne culpabilise pas les professeurs, au contraire, il les défend.

        Ce texte n’est, en rien, pétainiste.


        • Rincevent Rincevent 11 janvier 2015 14:36

          @ Vanbastien

          Que l’école soit en crise, personne ne le conteste. Mais en tant qu’institution elle n’est, elle aussi, que le reflet de l’état actuel de notre société et des moyens qu’on y met, comme la Justice, la Santé, etc.

          Moi non plus, je ne confonds pas les profs et l’ institution Éducation Nationale (j’en ai dans mon entourage qui me tiennent régulièrement au courant de la situation). Pour autant, lui demander de pallier à tous les manques de notre société pour finir par la rendre responsable me semble très excessif, voire malhonnête.

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