L’égalité n’est pas la parité
L’égalité n’est pas la parité. Et « la France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race et de religion ». Le Conseil constitutionnel l’a solennellement rappelé jeudi dernier, en censurant deux séries de mesures prévues par la loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Ainsi, la loi ne pourra pas imposer des proportions déterminées de femmes ou d’hommes dans « divers organismes et commissions délibératifs publics et privés ».
En clair, pas question d’imposer des quotas de 20% de femmes dans les comités d’entreprise, les conseils d’administration, les conseils de prud’hommes ou autres organismes paritaires. Car la compétence n’est pas fonction du sexe, et le sexe n’est pas garantie de compétence. On le savait déjà, mais l’entendre déclarer par les douze membres de cette haute autorité fait mieux respirer. Enfin, il reste à l’espérer... Car les tenants du partage moitié-moitié ne vont sûrement pas désarmer. D’autant qu’ils ont déjà eu gain de cause en ce qui concerne les élections, avec l’instauration de quotas et de sanctions financières pour les partis contrevenants, via la réforme de la Constitution de 1999.
Cette récente censure est cependant passée presque inaperçue, en pleine flambée des manifestations des étudiants et des lycéens. Pourtant, elle est exactement le prélude à ce qui attend sans doute la loi sur le CPE. Car on ne peut pas faire plus de dérogations au Code du travail pour les jeunes de moins de 26 ans que l’on en ferait pour les vieux ou les « moyenâgeux ». La Constitution de 1958, dans son article 1, ne permet, en effet, aucune interprétation. On comprend, dès lors, un peu mieux pourquoi le gouvernement n’a pas demandé au Conseil constitutionnel de statuer d’urgence sur la question.
Ah ! comme ce principe d’égalité est bien gênant pour tout le monde ! Il faut dire que la mode n’est plus aux libertés, mais aux minorités et aux quotas. Pour tout et pour rien. Pour la télévision comme pour l’éducation. Pour la fonction publique comme pour l’instruction civique. En partant du principe que toute minorité, se sentant persécutée ou l’étant par « définition », doit pouvoir prétendre à un juste part du gâteau. A due proportion. Il ne fait alors pas bon être simple Français et se couler dans la masse. Mieux vaut être Breton et en jupon. Car alors, on a toute chance d’être repéré, par discrimination positive, et encouragé à mettre son chapeau rond.
A tel point que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 pourrait presque passer aujourd’hui pour un texte réactionnaire
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