L’insécurité est une réalité
La suggestion incongrue d’envoyer l’armée à Marseille relance les discussions autour de l’insécurité. Si effectivement Marseille occupe souvent la Une sur la question, la cité Phocéenne ne doit pas faire oublier le reste. François Hollande estime, comme Manuel Valls que « l’armée n’a pas sa place pour contrôler les quartiers » ; ils ont parfaitement raison. Mais cela ne doit pas occulter la réalité d’une insécurité qui progresse globalement n’en déplaise aux « autruches ».
Pour certains en effet le peuple serait bien trop bête pour distinguer ce qui relève du « sentiment » et de la réalité. La théorie selon laquelle les médias pourraient créer un sentiment d’insécurité totalement déconnecté de la situation réelle du terrain ne tient pas une seconde. Même Lionel Jospin avait reconnu avoir été « naïf » face à la montée des violences lorsqu'il était à Matignon. Si le chiffre global de la délinquance a baissé de 20% depuis 2001, cette baisse vient essentiellement d’un recul du vol de voitures, alors que les « coups et blessures » ont augmenté de 67% entre 2001 et 2011. Il ne s’agit donc pas d’un « sentiment » mais d’une bien triste réalité : il y a progression sous la forme la plus dure. Cette violence touche en premier les classes populaires et les jeunes. Selon l’enquête réalisée par l’INSEE pour l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, les 14-24 ans sont 2 fois et demi plus susceptibles d’être victimes d’un vol, d’une tentative de vol ou de violences physiques. Face à cette REALITE, la gauche revenue au pouvoir tente une fois de plus de relativiser. Christiane Taubira en particulier annonce la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs et a indiqué vouloir faire moins de répression. Même si Manuel Valls tient un discours qui tranche à gauche, il semble bien seul. Dans le Monde, après le 14ème assassinat en huit mois à Marseille, Rokhaya Diallo affirme que « lutter contre les discriminations, restaurer la confiance des citoyens à l’égard de leur police, permettre aux policiers de travailler de manière plus efficace, voilà qui devrait être la priorité du ministre de l’intérieur ». Il est effarant de ne pas comprendre que la priorité est la restauration de l’ordre et de la sécurité pour tous les citoyens de la République, notamment dans la cité phocéenne mais pas uniquement. L’idéologie libertaire et soixante-huitarde, « il est interdit d’interdire » est toujours présente même si elle commence à se voir pousser une longue barbe blanche. Aussi, surtout, l’idée caricaturale que les « déterminants sociaux » ont plus d’importance que les décisions individuelles perdure avec obstination. Les délinquants seraient encore et toujours les « victimes » de la société. On le voit, une grande partie de la gauche demeure déconnectée totalement en face de ces questions. En dépit de discours parfois trompeurs, les idéologies erronées ont la vie dure.
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