L’opprobre pour un maire conseiller général « de gauche »
A la date anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, un élu "de gauche", conseiller général désigne publiquement avec un écran visible les enfants dont les parents n'ont pas réglé la cantine ?! Un vrai cauchemar .....
La Droite méprise les pauvres et mène une politique anti sociale inacceptable. C'est une réalité indiscutable et face à cette arrogance et ce mépris, on pourrait attendre de la gauche une autre attitude. Malheureusement des élus qui se réclament de ce camp du progrès oublient parfois d'où ils viennent, les valeurs qu'ils affichent et arrivent à concurrencer la droite dans l'abjection. La lecture de la « Charente Maritime » et de son numéro daté du 26 novembre nous apprend comment un élu théoriquement du camp des travailleurs et des plus humbles se transforme en accusateur public...Les parents mauvais payeurs sont désignés à la vindicte publique.... Ce sont d'abord les enfants à qui on s'en prend, jugez vous mêmes :
« Sur les deux écrans tactiles fixés au mur de la cantine de l'école Méningaud à Ruffec, chaque nom d'enfant est associé à un nounours coloré. Si le petit animal est vert, c'est que les parents ont bien réglé, à l'avance, les repas de leur chérubin. S'il est bleu, c'est que le compte des familles est proche de zéro. S'il est rouge, c'est que papa et maman sont des mauvais payeurs. Cette initiative est signée de la communauté de communes de Ruffec. Confrontée à un nombre croissant d'impayés de cantine dans les écoles Méningaud (180 élèves) et Les Castors (109 enfants), la collectivité a décidé de changer les règles. Les écrans lumineux disposés à la vue de tous dans les cantines ne sont qu'un élément du dispositif mis en place. Depuis la rentrée, les familles sont contraintes de payer la restauration par anticipation : avant le 20 de chaque mois, on s'acquitte de la cantine du mois suivant (d'autres communes appliquent déjà le prépaiement). Pour les plus récalcitrants enfin, la collectivité dégaine les lettres de rappel en rafale, avec un message sans ambiguïté : « Nous vous informons que nous ne pourrons plus accueillir votre enfant en garderie et cantine si votre compte n'est pas régularisé. » Ces mesures n'ont pas tardé à déclencher la colère d es parents d'élèves. (…) « Bernard Charbonneau, maire de Ruffec et président de la communauté de communes, reste droit dans ses bottes. Il assume. Et justifie son dispositif : « Fin 2010, on avait 56.000 euros d'impayés de cantine. C'est, entre autres choses, pour cela qu'à la CDC, nous avons augmenté les impôts de 21%. » Chiffres à l'appui, l'élu veut démontrer que le nouveau système est efficace : « 175 familles ne s'étaient pas acquittées de leur facture l'an passé. Au dernier pointage, on est à 62. » (...) »
Cet édile n'ignore pas que de nombreuses familles connaissent des difficultés et que le Conseil Communal d'Action Sociale est là p our les aider. Ce maire, par ailleurs Conseiller Général n'hésite pas à reprendre à son compte une remarque insultante d éveloppée par la droite : « Les allocations familiales, ça sert d'abord à payer la cantine et permettre aux enfants de s'habiller. Pas à acheter des écrans plats, des cigarettes et prendre son Ricard sur le zinc. » (...) !? Où habite donc cet élu ? Connaît-il beaucoup de familles qui utilisent les allocations familiales pour faire de telles dépenses...Moi non... Les bénévoles des associations caritatives et de solidarité rencontrent de très nombreuses familles qui n'en peuvent plus... Les allocs ne leur permettent même pas de bien remplir la marmite... Quant aux vacances, elles n'existent pas pour les enfants.... C'est cela la pauvreté. Prétendre le contraire et s'appuyer sur un ou deux cas isolés c'est insulter et mépriser les familles populaires qui font de leur mieux pour élever leurs enfants.
Jean-François Chalot
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