L’organisation des territoires, une étape vers la croissance
La France a son histoire marquée par la volonté centralisatrice du jacobinisme. Aujourd’hui la grande réforme fiscale annoncée par le gouvernement pourra-t-elle remettre en cause cette tradition ? Malgré les vagues de décentralisation, l’autonomie fiscale des collectivités n’est pas une réalité, alors que l’Etat s’apprête déjà à transférer de nouvelles compétences…
Les dépenses des collectivités territoriales représentent près d’un tiers des finances publiques. Si elles prennent en compte de plus en plus d’interventions dans le domaine social, elles assurent surtout la majeure partie de l'investissement public en France. Néanmoins, pour « maîtriser la dépense publique » et atteindre nos objectifs européens, le gouvernement souhaite revoir le dispositif des dotations de fonctionnement. Avec cette volonté, Alain Rousset, Président de l’Association des Régions de France (ARF) propose avec ses collègues de l’Association des Maires de France, la création d’un « impôt spécifique au domaine de compétence de chaque collectivité »
Cette proposition portée par le comité des finances publiques a été notamment présentée au Ministre du budget, Bernard Cazeneuve, et à la Ministre de la décentralisation, Anne-Marie Escoffier le 4 décembre dernier. Pourtant sans attendre la direction de l’Etat, les entreprises ont déjà voulu conquérir le cœur des territoires. C’est notamment le cas des agences de développement du groupe EDF. Aujourd'hui, 3 unités existent sur le sol national (Rodez, Foix, et Tulle) ; elles ont pour objectif de soutenir les initiatives locales des acteurs de proximité dans un esprit de service public. Xavier Ursat, directeur délégué EDF à la division, production et ingénierie nous confie ainsi : « notre but est d‘être ancré dans le contexte local et national. Peu de monde s’intéresse à ces territoires ».
A l’occasion d’une déclaration sur la réforme institutionnelle, le parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) affirmait ainsi : « une nouvelle étape de décentralisation doit aujourd’hui, telle que nous la concevons, être celle d’un pas vers la transformation écologique de l’économie et de la société, celle qui guide vers une VIème République ambitieuse et volontariste ». La coopération entre les différents niveaux de prise de décision semble parfois compliquée, cependant avec les nouveaux outils informatiques et de communication, on pourrait envisager une modernisation de l’Etat et de l'action publique, exemple la e-santé.
Il n’y a pas si longtemps, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, également Présidente de Région, lançait un appel à plus de décentralisation. Au sujet de la réforme du travail du dimanche, l’ancienne compagne du chef de l’Etat souhaite aujourd’hui prendre ses distances avec le giron de l’Etat : « on décentralise cette autorisation et on fait le bilan dans un an » ?
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