La burqa ou la doublement condamnée !
La burqa, n’est ni un habillement ni un vêtement musulman. C’est tout simplement en relation avec la tradition et les coutumes d’une société.
Selon les travaux du Docteur Mohamed Shahrour [1] qui les a publiés dans un livre, ce sujet doit être abordé d’une manière globale : le vêtement des musulmans. A aucun moment, la burqa n’a été citée. Afin d’être brefs et clairs, nous présentons la conclusion de 45 pages consacrées à ce sujet.
Ces trois types de voiles n’ont rien à voir avec l’Islam, selon le chercheur M.Shahrour.
Photo publiée dans LADEPECHE.fr.
1. La femme doit obligatoirement couvrir ses parties inférieures (le sexe et les fesses). C’est ce que l’auteur appelle "les pudeurs grossières". Ceci est connu aussi sous la dénomination : limite inférieure.
2. La femme doit obligatoirement couvrir ses parties supérieures, à savoir, les seins et les aisselles : limite supérieure.
3. Pour le reste du corps, à savoir, entre la limite inférieure et les genoux ou la limite supérieure et le ventre, il y a plusieurs explications selon les quatre écoles de jurisprudence de l’Islam : Chaféite, Hanbalite, Malékite ou Hanafite. Les avis varient d’une école à l’autre.
4. Le vêtement social de sortie de la femme musulmane est décrit de la façon suivante : une fois que les parties supérieures et inférieures sont rigoureusement couvertes, pour le reste, la femme s’habille en fonction des habitudes et des coutumes de la société dans laquelle elle vit (temps et lieu), en évitant que son habillement soit provoquant et l’expose aux agressions.
5. La couverture de la tête, pour la femme comme pour l’homme, dépend entièrement des coutumes de la société dans laquelle ils vivent. La couverture de la tête n’a rien à voir avec l’Islam et la foi selon Dr. Shahrour.
Par conséquence, je comprend mal ce mouvement et cette excitation autour de cette burqa. Je crains que l’on ait la volonté de nous distraire avec ce sujet pour nous faire oublier une chose grave qui se passe dans l’immédiat, ou pour nous faire avaler quelques choses difficiles à digérer. J’espère me tromper !
Nous avons vu tant de reportages sur la burqa en Afghanistan avant que le pays soit envahi par le Zorro des Etats Unis à l’époque, Monsieur George W Bush. Plusieurs années plus tard, la femme afghane souffre toujours, son statut social, hélas, n’a pas bougé dans le bon sens.
On aurait aimé que le député André Gerin « PCF », l’initiateur du projet « d’une commission d’enquête » sur cette burqa, s’ingénie un peu avec ses collègues pour la préparation d’une proposition de loi qui interdise aux entreprises qui font des profits de licencier. Dans cette année on aura, avec beaucoup de tristesse, 700.000 personnes qui seront privées d’emploi.
La mise en place d’une telle commission d’enquête, me semble-t-il, pour savoir et connaître l’effet et le degré de son acceptation par les femmes, est néfaste, car les citoyens musulmans auront une fois de plus le sentiment d’être en tort.
Pour connaître les effets de la burqa, il suffit de la porter pendant 5 minutes. Par contre, la mise en place d’une commission d’enquête pour connaître les raisons pour lesquelles des citoyennes françaises diplômées voilées et de confession musulmane ne travaillent pas, est fortement souhaitable. La vraie liberté, le vrai confort c’est le travail. La vraie liberté, c’est l’indépendance économique et la burqa disparaîtra.
Légiférer, c’est condamner ces femmes deux fois et les couper du monde extérieur et les priver du peu d’oxygène qu’il leur reste. Notre société doit être clémente et plus compréhensible aux femmes. Elles n’y sont pour rien, elles ne sont pas le problème. Donnez-leur les moyens pour créer les conditions naturelles à leur liberté.
Les Salafistes sont en perte de vitesse, ne leur donnons pas une chance de se relever. Rappelonsnous, en dépit, d’une fatwa des 5 dernières minutes élaborée par les Salafistes considérant que le vote en faveur des femmes est un péché, 4 parmi elles ont brisé la peur et ont été élues le mois dernier au Koweït.
Enfin, une question qui m’intrigue et je la pose : pourquoi les deux livres pédagogiques de la brillante et courageuse Nazira Zen el Din [2], la syriano-libanaise, ne sont pas encore traduits en français ?
Elle avait à peine 22 ans quand elle faisait des conférences à l’Université Américaine à Beyrouth où elle appelait les femmes à se libérer de leur voile.
Elle a protesté contre le pouvoir qui a réprimé des femmes qui manifestaient contre le port du voile à Damas (Syrie) en 1927.
Dans ces deux livres, Madame Nazira était tellement convaincante [2], ce qui a poussé ces détracteurs à dire : elle est jeune et incapable de les rédiger.
Y a-t-il quelqu’un qui peut m’expliquer pourquoi le livre de Madame Fatime Narnissi sur le Harem politique n’est pas réédité et pourtant il est épuisé depuis longtemps.
Nous voulons comprendre aussi, pourquoi les hommes ont le droit d’être vêtis avec un Jalabiya blanc en soie, frais et bien repassé ?
Notre société laïque et républicaine a pu résoudre beaucoup de problèmes par le dialogue et la pédagogie. La question qui nous interpelle aujourd’hui n’est pas insurmontable selon notre conception de la société basée sur l’ouverture de l’esprit et la tolérance. Deux choses dont ces femmes ont fortement besoin.
[1] . Le téléchargement des livres de Mohamed Shahrour est gratuit à partir de son site : . Dans le livre où nous avons extrait la conclusion concernant les vêtements, d’autres sujets intéressants sont discutés : La polygamie, l’héritage, le testament... plus de 350 pages bien documentées et en se référant au Coran Saint et au Hadith authentique.
Il est temps de le traduire complétement et le mettre à la disposition des citoyens afin de les éclairer d’une manière saine. D’autre part, l’essentiel de ses cinq livres ont été regroupés dans un seul livre qui est traduit en anglais par le Professeur Andreas Christmann de l’université de Manchester (Angleterre).
[2] Madame Nazira Zen El Din. (1908-1976). Auteur de deux livres remarquables en arabe :
1. Hijab et enlever le voile : dans ce livre l’auteur n’appelle pas uniquement les femmes à se séparer de leur voile, mais aussi à une égalité absolue entre les homes et les femmes.
2. La fille et le cheikh.
Madame Nazira Zen El Din est la grand-mère de Monsieur Walid Joumblatt. Homme politique (druze) bien connu au Liban. Pendant une période non négligeable, Madame Nazira a été une responsable des Druzes au Liban
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