La France très attractive pour les étudiants étrangers
L’OCDE a publié mardi à 10h, heure de Paris, son rapport annuel sur l’état de l’éducation dans les trente pays membres de l’organisation. Pour commencer une série d’articles concernant ce vaste rapport de 480 pages, intitulé « regard sur l’éducation », j’ai choisi d’aborder le thème majeur de la mobilité des étudiants dans le monde, thème qui permet non seulement d’analyser l’internationalisation de l’éducation tertiaire, mais aussi de tester l’attractivité de nos différents systèmes universitaires.
Au cours des trente dernières années, la mobilité internationale des étudiants a fortement augmenté. Ainsi, le nombre d’étudiants scolarisés dans un pays dont ils ne sont pas ressortissants, qui a atteint 2,7 millions en 2005, n’était que de 600 000 en 1975. De plus, cette tendance s’est accélérée de manière quasi exponentielle ; ils n’étaient encore qu’ 1,3 million en 1995.
L’OCDE avance plusieurs raisons pour expliquer cette augmentation :
-les stratégies de rapprochements académiques mises en œuvre par les Etats européens au sein de la CEE puis de l’UE, et ceux mis en place plus tard en Amérique du Nord (USA, Canada, et dans une moindre mesure, Mexique)
-la démocratisation des transports (en particulier aériens).
-le développement des technologies de communication.
-l’interdépendance des économies.
-l’internationalisation du marché des travailleurs hautement qualifiés.
Mais ce développement pose tout de même un certain nombre de problèmes financiers et administratifs aux pays d’accueil, en particulier pour ceux qui ne pratiquent pas - ou le font peu - de frais d’inscription (Danemark, Finlande, Suède, France, Allemagne, Slovaquie, République Tchèque, Islande, Hongrie). D’autres pays, dans lesquels les frais d’inscription sont beaucoup plus élevés (RU, USA, Canada, Japon, Corée, mais aussi de nombreux pays d’Asie du Sud-Est) ont fait de ce secteur une partie intégrante de leur économie et une source de croissance économique immédiate. Néanmoins, dans tous les pays d’accueil, le recrutement d’étudiants étrangers entre dans une stratégie plus globale d’attraction d’une main-d’œuvre qualifiée.
Les principaux pays d’accueil « d’étudiants étrangers » sont : les USA (22%), le RU (11%), l’Allemagne (10%) et la France (9%). A eux seuls, ils concentrent plus de la moitié du flux mondial. Outre ces quatre pays en tête des classements, on retrouve un certain nombre de pays qui attirent une part importante de ces flux : l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Russie.
Le choix d’un pays d’accueil est très influencé par la langue parlée et par celle employée dans l’enseignement. Ainsi nous retrouvons 5 pays anglophones dans les 8 premiers, les 3 autres pays disposant eux aussi d’une langue très répandue (français, allemand, russe).
D’ailleurs, les migrations entre pays de même langue sont souvent très importantes : entre les USA, le RU, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Inde ; entre la France, la Belgique et la Suisse ; entre l’Allemagne et l’Autriche.
Le coût de la vie et le niveau des frais de scolarité influence aussi fortement le choix des étudiants. Ainsi, les pays scandinaves, qui ne pratiquent pas, ou le font peu, de frais d’inscription, et qui dispensent une partie importante de leurs formations supérieures en anglais, ont vu leur part augmenter fortement au cours des dernières années. D’autres pays pratiquant des frais d’inscription importants ont vu leur attraction diminuer. C’est le cas des USA, du Canada et du Royaume-Uni. Seule la Nouvelle-Zélande, et dans une moindre mesure l’Australie et le Japon, semblent échapper à cette tendance.
L’évolution de la part relative des différents pays d’accueil a été importante durant les dernières années. Outre les variations citées dans le paragraphe précédent, on peut noter l’importante augmentation de la part de l’Afrique du Sud. Mais le pays qui a augmenté le plus sa part de ce flux mondial dans les dernières années, c’est la France, qui passe de 7% du flux mondial en 2000 à 9% en 2004.
Le niveau universitaire et le type de formation suivie par les étudiants étrangers varient beaucoup d’un pays à l’autre. Ainsi, certains pays attirent les étudiants sur toute leur scolarité universitaire dans des cycles longs : c’est le cas de l’Australie, de la Suède, de la Slovaquie et de la Nouvelle-Zélande. D’autres attirent les étudiants cherchant des formations courtes plus « professionnalisantes » : Belgique, Canada, Japon, Grèce, et Nouvelle-Zélande. Enfin, dans certains pays, ce sont les troisièmes cycles (doctorats) qui sont particulièrement recherchés (Espagne, Finlande, Suisse et France). Cela s’explique soit par l’attrait de programmes de recherche de haut niveau, soit par une politique de sélection d’étudiants ayant déjà atteint un stade avancé et pouvant ainsi participer activement au secteur de la recherche.
Pour finir, abordons rapidement la question de l’origine de ces étudiants. Ils sont en majorité asiatiques, (les Chinois constituant le plus grand groupe avec 15% du flux mondial, et les Indiens arrivant en deuxième position avec 5%) et européens. Notons aussi une présence importante d’étudiants marocains, malais, et russes.
La suite de ce résumé quand j’aurai ingurgité et assimilé les 480 pages du rapport !
28 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON