La Jungle de Calais en flammes : une « tradition » des migrants selon la préfète

La "jungle" de Calais est en flammes. Si son démantèlement avait démarré dans le calme, le camp de migrants a commencé à être ravagé par des incendies criminels dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 octobre. En quelques heures, le feu a tout détruit : tentes, cabanes et caravanes.
D'après les journalistes de l'AFP sur place, ce sont les derniers migrants afghans présents dans le camp qui en sont à l'origine.
Fabienne Buccio, la préfète du Pas-de-Calais, a même évoqué une "tradition" pour cette communauté "qui met le feu à leur habitation au moment de la quitter".
Le phénomène avait déjà été constaté en mars 2016 lors du démantèlement de la zone sud.
Hamid, un Afghan de 30 ans qui dit avoir été de ceux qui ont mis le feu aux abris, a déclaré à l'agence de presse Reuters :
« On se fiche des problèmes que peuvent se produire après cela. Nous l’avons fait parce que nous ne voulons pas rester en France. Nous voulons aller en Angleterre et en Angleterre uniquement. Peu importe si je vais en prison ici. »
De nombreux responsables politiques de droite et d'extrême droite ont dénoncé les propos de la préfète, notamment sur Twitter, comme on peut le voir avec Marion Maréchal Le Pen et Thierry Mariani :
"Les incendies font partie des traditions de la population migrante"... Surréaliste. #Calais pic.twitter.com/s3Zm8BYiCx
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 26 octobre 2016
#Calais.Mettre le feu :"normal"pour la Préfète,c'est une tradition 😉l'excision aussi !.C'est beau le multiculturalisme https://t.co/5TmcHlZZsN
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 26 octobre 2016
Florian Philippot est allé jusqu'à demander la démission de Fabienne Buccio après ses propos "hallucinants". Il a déclaré :
"Le rôle d'une préfète n'est pas de constater, ni moins d'expliquer, des actes délictueux d'une telle gravité mais de faire respecter la loi de la République. Mme la préfète du Pas-de-Calais considèrera-t-elle demain que les centres d'accueil où vont être relogés des milliers de migrants aux frais de l'État peuvent être incendiés au nom de la 'tradition' ?"
Même du côté des associations, les propos de Fabienne Buccio choquent : "Je ne comprends pas ces propos, je suis choqué et surpris", a ainsi réagi Vincent de Coninck, responsable au Secours Catholique du Pas-de-Calais sur Europe 1. D'après lui, ces incendies seraient surtout l'expression d'une colère et d'une souffrance des migrants, conséquences de leur expulsion de la "jungle" de Calais.
François Guennoc, de l'association L'Auberge des Migrants, a retenu la même interprétation de ce geste :
"Soit ils le font parce qu'ils sont en colère soit c'est une question de dignité et ils se disent : 'Je préfère brûler ma maison plutôt que ce soit les forces de l'ordre'''.
François Guennoc n'exclut pas que ces incendies soient l'œuvre de "mineurs, adolescents qui s'amusent ou des gens extérieurs au camps."
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