La morale, c’est l’hygiène
Le ministre de la Santé britannique Matt Hancock démissionne après avoir violé les règles anti-Covid : le vilain n’a pas respecté la « distanciation sociale » avec une de ses collaboratrices. Sur cet événement croustillant, les titres de la presse sont révélateurs de nos mœurs… ou de leur dissolution.
Être ministre et ne même pas se douter que, dans les bureaux, il peut y avoir des caméras de surveillance, c’est un premier point très amusant.
Le deuxième point amusant, c’est que la proximité sociale du ministre avec sa brune collaboratrice d’origine italienne n’était pas une simple « accolade » mais un slow très érotique avec bisous très intimes et caresses voluptueuses sur la partie la plus charnue de la donzelle.
Ministre du sanitaire
Le « crime » de ce ministre, c’est celui-ci : « Nous nous devons d'être honnêtes envers les gens qui ont tant sacrifié pendant cette pandémie, quand nous les avons déçus comme je l'ai fait en enfreignant les consignes » [le 6 mai dernier], a écrit Matt Hancock dans la lettre de démission qu’il a remise à Boris Johnson.
On aura remarqué que ce monsieur, marié et père de trois enfants, ne semble guère se soucier de son épouse, ni du mari de Mme Gina Coladangelo, le bien nommé Oliver Bonas, ni des conséquences désastreuses sur leurs deux familles. Je n’ai trouvé qu’un seul média (anglais) pour relever ceci : « Dans sa très brève déclaration, [M. Hancock] a omis de présenter ses excuses à sa femme » (https://allinfospot.com/world-news/what-did-matt-hancock-say-on-gina-coladangelo-affair-today/ ). Merci pour elle.
Globalement, le problème n’est donc pas l’adultère, pas l’infidélité. Cela est totalement éclipsé par le fait que le ministre de la Santé a exigé de la populace qu’elle s’abstienne de câlins (tout au moins, de câlins extra-conjugaux) alors que lui-même s’autorisait une entorse à cette consigne sanitaire.
Mais pourquoi s’en étonner ? Quand on lit les manuels d’éducation sexuelle en France, on constate qu’une place extrêmement réduite y est faite à la sincérité des sentiments. La fidélité en est absente. Toutes les sexualités sont admissibles et respectables, il ne faut même pas les hiérarchiser (voir l’article « Hétérosexisme » sur Wikipedia, ainsi que tous les remous autour de la FIFA et de la Hongrie) sous peine de poursuites judiciaires. Par exemple, l’échangisme, qui faisait, il y a une vingtaine d’années, l’objets de dossiers sulfureux dans L’Obs, est aujourd’hui complètement banalisé, sans qu’on s’interroge sur la réification du corps de l’autre sous tout un tas de prétextes parés du vocable d’« amour ». Désormais, la seule norme en matière de sexualité est la suivante : Faites ce que vous voulez, avec qui vous voulez (sauf les enfants), mais débrouillez-vous pour ne pas attraper le sida, ni la syphilis, ni le Covid. L’État n’a qu’une exigence envers vous : votre santé. Et encore, même si vous avez joué à la roulette plus que russe (5 balles dans le barillet) avec vos organes génitaux, les médicaments ad hoc vous seront généreusement remboursés par la Sécurité sociale.
Deux mondes en divorce
La sexualité à l’occidentale n’a donc plus d’éthique que sanitaire, hygiéniste. Face à elle, avec d’autres convictions relevant de la civilisation et de la religion, un rigorisme impitoyable entraîne des comportements désastreux des mâles envers les femmes, dont certaines servent de gibier. Demandez aux femmes égyptiennes comment elles sont presque toutes traitées, ou à cette femme handicapée récemment victime d’un viol simple doublé d’un viol collectif, en Grèce, ou aux jeunes Iraniens et Iraniennes comment ils se débrouillent pour vivre leur sexualité en contournant la police des mœurs des mollahs hypocrites.
Nos sociétés sont de plus en plus radicalement fracturées quant à leurs valeurs. Dissolution d’un côté, pharisaïsme impitoyable de l’autre. Et au milieu, quelques naïfs comme moi, derniers des Mohicans qui essayent de prêcher la beauté de l’amour conjugal et le bonheur de la fidélité et, au minimum, une sexualité respectueuse de l’autre dans tout son être. Disant cela, on s’attire des sarcasmes, voire des soupçons de complicité avec des gens d’extrême-droite. Ce qui est désespérant, c’est de ne jamais être dans les bonnes cases de la doxa majoritaire, comme les réactions à cet article ne manqueront pas de le démontrer.
En conclusion : M. Hancock est un mauvais sujet de sa Majesté Elizabeth II parce qu’il a compromis sa santé, celle de Mme Coladangelo et celle des Royaume-Uniens. Tout le reste est littérature sentimentale.
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