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Accueil du site > Actualités > Société > La nuit de Célya

La nuit de Célya

Tristesse infinie. Petite pitchounette meurtrie. Dont on a ôté la vie.

Les téléspectateurs de ce vendredi 12 juillet 2024, dans la soirée, ont pu apprendre la nouvelle : une alerte enlèvement. Le nom de l'enfant disparu, Célya, son âge, 6 ans, ses vêtements, les lieux où elle pourrait être, etc. Et une photo. Rien n'est inutile pour retrouver un enfant. On sait bien que c'est aux premières heures qu'on peut retrouver un enfant et plus le temps s'allonge, plus la probabilité des retrouvailles s'écroule.

Dans une sorte d'insensé espoir, on se dit que c'est une erreur, l'enfant s'est perdue, on va vite la retrouver et on en sera pour une bonne peur, qu'on racontera plus tard, comme souvenir d'un été particulièrement stressant. Peut-être en rigolant. Et puis l'optimisme s'écroule, s'effondre, lorsqu'on lit un macabre communiqué, comme un couperet de guillotine, cette nuit, du parquet de Rouen : « Le corps sans vie de Célya a été retrouvé. ».

Des dizaines, peut-être des centaines de personnes ont communié à cette disparition, ont aidé, ont cherché à s'informer, à avoir des nouvelles de la petite, se sont mis à la place de sa mère, se sont inquiétés pour elle. Incontestablement, même si c'est très anecdotique, il y a encore des pistes de progression pour le Ministère de la Justice dans la communication avec le grand public. Sans ménagement. Sans ambages, on apprend que le pire est arrivé. Effondrement infini.

Un peu plus tard, on apprend que l'alerte enlèvement a été très utile, et il faut s'en féliciter car la procédure est maintenant bien rodée et peut sauver des vies. Hélas, ici, cela n'a pas suffi. Un témoin a pu informer la police qu'il avait vu le véhicule du beau-père de Célya.
 

C'est à partir de cette information que la brigade des recherches de la gendarmerie nationale d'Yvetot, en Seine-Maritime, a pu faire des investigations dans les environs et a trouvé le corps sans vie de Célya dans un bois, pas loin du véhicule. Le propriétaire du véhicule et auteur présumé du meurtre de la petite fille de 6 ans est encore en fuite et peut d'ailleurs être dangereux (des conseils de prudence et de vigilance sont donnés).

Dans le communiqué du procureur de la République de Rouen publié au milieu de la nuit (lire en fin d'article), il est précisé que la mère de Célya a d'abord été victime de coups de son compagnon et a été hospitalisée, sans que ses jours, heureusement, ne soient en danger. Enfin, c'est une façon de parler, car lorsqu'elle s'apercevra de la situation, sa vie sera foutue, elle aura une blessure indélébile, incicatrisable, le monde s'est écroulé pour elle. Perdre un enfant. Toujours innocent. Insurmontable.

Beaucoup de réactions affluent, en particulier sur Twitter, même des politiques, dont le député FI Carlos Martens Bilongo. Soit les internautes s'adressent à l'enfant pour lui souhaiter la paix, un monde doux dans le ciel, soit ils pensent à la famille, à sa mère (qui est hospitalisée). Compassion. Certains se demandent si la mort remonte à avant ou après l'alerte enlèvement, d'autres évoquent la peine de mort, se lâchent même sur leur propre idéologie qui y voit matière à récupération politique, mais heureusement, ils sont très peu nombreux. Face à l'amour d'une vie, au départ d'un enfant, la décence reste relativement bien partagée. Quelques-uns enfin ont publié la photographie du suspect, le compagnon de la mère, comme pour inciter au lynchage, alors qu'il faut rappeler que la sanction doit être prononcée par la justice et tant qu'un suspect n'est pas jugé, il est présumé innocent. Je sais, c'est dur de l'écrire, mais qui est-on pour condamner alors qu'on ne connaît rien de rien ?

Entre les statistiques des homicides volontaires et la photo de la petite Célya, entre les arguments nauséeux de gros bourrins qui se nourrissent, comme des vampires, des victimes, et l'innocence de cette âme assassinée, il y a effectivement un immense fossé. La violence, celle de la maison d'à-côté, la guerre, lointaine ou proche, dans les cœurs, les arguments de force, de brutalité, hélas, font partie inhérente de cette humanité qui peut le meilleur et le pire, et parfois en même temps.

Est-ce un féminicide d'avoir voulu assassiner sa mère, d'avoir assassiné sa belle-fillette ? On pourrait aussi appeler un célyacide, tellement chaque victime, chaque meurtre est une histoire entière, spécifique, singulière et doit prendre un nom différent. Quelles qu'en soient ses raisons, ou ses déraisons, l'auteur de cette horreur définitive, suprême, de prendre la vie d'un enfant a nécessairement tort, mérite jugement, condamnation et châtiment. Mais de grâce, nous, hommes et femmes libres et éclairés de la société des Lumières, endeuillés, enlarmés par cette tragique, par les autres et par les suivantes hélas, restons humains et n'imitons pas les bourreaux. Ce serait assassiner une seconde fois l'enfance.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (13 juillet 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La nuit de Célya.
La nuit d'Émile Soleil.
Affaire Grégory : la vérité sans la boue ?

 


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6 réactions à cet article    


  • ZenZoe ZenZoe 13 juillet 17:49

    On apprend que la mère menacée a fui précipitamment le domicile en y laissant sa fille et son compagnon violent et barjo. Pauvre, pauvre gamine, on ne lui a laissé aucune chance. Sa mère, qu’il ne faut pas juger trop sévèrement malgré tout, portera le poids de cet affolement oublieux toute sa vie. Quant à l’autre cinglé meurtrier, qu’il pourrisse en prison, ou mieux qu’il se pende aux barreaux, et qu’on n’en parle plus. Pour la petite fille, que des oiseaux viennent gazouiller sur sa tombe, et que des rosiers sauvages y poussent, pour l’éternité.


    • ETTORE ETTORE 14 juillet 01:11

      Alleeez...Encore un « client » pour hôpital psychiatrique,

      C’est tellement plus accueillant pour cette société, qui veut faire croire, qu’elle maîtrise tout, même les irrécupérables, qui en donnent tous les jours la preuve, qu’ils n’ont pas à respecter les codes, qui ne leur conviennent pas.

      Et pour cela, ils ne grillent pas un feu rouge, ne prennent pas un sens interdit,...

      Non ! Ils prennent des vies innocentes, en gage de leur sauvagerie maladive.

      Et c’est ce qui leur sauveras..... La leur !

      Je ne peux souhaiter à ce lambeau de déshumanisation, que la douleur éternelle, qui remplaceras, en ce monde gris, les rires ensoleillés de ce petit ange sacrifié.


      • chantecler chantecler 14 juillet 04:53

        Faut il rappeler que la psychiatrie dans notre pays est en lambeaux et que l’assassin a vu la prise en charge de ses troubles psychiatriques interrompue ?

        Par manque de moyens , par économies ,par souci d’ajouter du désordre dans nos sociétés qui amène ce genre de terrible fait divers qui fait la joie des gens qui comptent là dessus pour stresser davantage les gens et les rabattre sur le parti de l’ordre ?

        Salaud de Rakoto qui surfe lui aussi là dessus pour faire son miel et alimenter son fiel alors que tous ces articles sont là pour faire le panégyrique du pouvoir en place depuis des années !

        Oui les fous , la folie ,les malades mentaux psychotiques , les gens dangereux existent !

        Raisons de plus de ne pas casser, abandonner , les structures qui les prenaient en charge .

        Les malades on les soigne , on en protège la société , jusqu’à aujourd’hui et depuis la fin du nazisme , on ne les tue pas !


        • ETTORE ETTORE 14 juillet 10:52

          @chantecler
          Rakoto, c’est comme les conséquences d’une anesthésie profonde.
          Les effets perdurent, bien plus longtemps que l’opération.
          Et je pense même, que cela conduit à la sédation irréversible de bon nombre de neurones.
          Il disparaitra, lui, et ses scribes des services éditoriaux, en même temps que la grenouille qui se veut plus grosse qu’un bEAUF, et qui joue au Mécano, juste avec les séVICES, sans rien construire d’autre, que son melon enflé..... de perdant !


        • Seth 14 juillet 16:21

          C’est un peu dégoutant comme nécro...


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