La place de l’enfant dans la famille
L’enfant a toujours été une certaine convoitise des parents, que ça soit auparavant pour le bien de la famille, ou que ça soit aujourd’hui pour son propre bien. Pourtant on remarque une surenchère ainsi qu’une liberté « presque totale », qui peut dépasser les parents dans l’éducation qu’ils donnent. On peut se demander alors : comment sa situation est-elle passée de l’enfant obéissant à l’enfant tyran ?
La place de l’enfant dans la famille a profondément changé ces dernières décennies. En effet, autrefois la sévérité et l’autorité était la marque pour une bonne éducation. Une partie de sa vie même « brutale » dans son enfance, l’enfant a été longtemps passé par rapport à un adulte, considéré comme un « être inachevé », et où les grandes personnes y jouaient le rôle de « guide » et de « mentor ». Si les parents voulaient le bonheur de leur progéniture, au sien de leur famille et de la société, ils prenaient alors en charge de les y préparer avec prise d’exigences incontournables et de contraintes. Tel que : « La vie se résumait à Dieu, au travail et à l’obéissance des parents. », d’après un professeur d’Histoire.
Malheureusement, par cette méthode, l’enfant passait pour une espèce de serviteur, accomplissant des corvées et répondant aux ordres de ses stricts parents. Il n’avait aucun mot à dire. S’il le faisait, un rapport physique aurait calmé la situation, pour les adultes en tout cas. Trop petit et trop soumis pour s’exprimer, l’enfant se trouvait être « tel un esclave » pour ses tuteurs. À l’époque, les lois n’interdisaient pas les parents d’utiliser la violence, plus ou moins forte, contre leur « gamin ».
Jusqu’à ce que, plus tard, nous nous mettons à évoquer les « droits des enfants », concernant surtout la maltraitance. Une voix s’élève même afin de défendre la « cause des enfants ». Une certaine Françoise Dolto a répondu chaque jour aux interrogations des parents, concernant leurs propres enfants, sur France-Inter de 1976 à 1978. Elle disait : « L’enfant n’est pas un petit animal domestique, qui doit être dressé, mais une véritable personne. C’est un être de langage à qui il ne faut rien cacher de ses vérités qui le concernent, un être de désir et d’intelligence. Ses parents doivent le soutenir pour trouver sa place dans la famille et dans la société. ».
Grâce à cette nouvelle compréhension, deux générations plus tard, la place de l’enfant a complètement changé. Il n’est plus le « serviteur » ou le « soumis », mais un être actif au sein du déroulement de la vie familiale. De plus, il devient de plus en plus « acteur » de son existence, voire « sujet », alors que les « petits choix » de celui-ci étaient auparavant réservés aux parents. Aujourd’hui, considéré comme une personne à part entière, on accepte entièrement son point de vue. En outre, dans certain problème de famille, il peut intervenir et donner son avis. Alors que dans le passé, il restait en presque totale absence de parole. Ces diverses actions peuvent même intervenir sur sa propre éducation.
Grâce à Dolto, la conception contemporaine de l’enfance a particulièrement changée. Le rôle des parents ont également évolué. Ils sont à présent des « protecteurs », plutôt que des guides même si la notion de « l’expérience vécue » reste présente. Ainsi, pris dans le discours du droit de l’enfant, les parents sont de plus en plus embarrassés de s’autoriser à exercer la violence, même légère et nécessaire. La place de l’affection envers l’enfant a aussi changé. En effet, il se trouve beaucoup plus proche de ses parents, contrairement d’il y a trente ans, par le fait que ces derniers recherchent à « vraiment vouloir » leur bonheur. Un tout autre type de bonheur, tel que : aucune frustration, aucunes contraintes…Ils deviennent surinvesti, hyper protégé, parfois tout devient excessif. On le comble de différentes manières, pour en quelque sorte « l’acheter » à ses dépens, que ça soit de façon affective ou matérielle. À présent, il a un accès à une liberté interdite il y a quelques décennies, et même parfois « trop » protégé par ses pairs où le choix était impossible.
À cause de cette exagération, des conséquences se produisent souvent. Malgré le grand amour que peuvent porter les parents à son encontre, ils n’y font pas forcément attention, contrairement à une époque où elle était à son comble. Une liberté abusive, où la solitude demeure présente. Les adultes peuvent eux aussi exagérer leur parole vis-à-vis de leur enfant. Ils peuvent ne pas beaucoup se préoccuper d’eux, ou bien de les inonder de leurs problèmes. Après tout, ce n’est qu’un enfant. Toujours avec cette même liberté, l’enfant amplifie un mauvais comportement et abuse de tout (jeux vidéo, télé, nourriture) qui peut provoquer des problèmes sociaux ou physique, à cause d’un manque d’autorité ou des sentiments de certains parents qui pensent ne pas suffire aux « bonheur de leurs enfants ». Ces « parents n’ont jamais été aussi perdus face à des enfants, bourré d’autonomie, ne vont pas très bien non plus et qui ne se retrouve pas forcément dans leur famille. », explique un interlocuteur sur un blog du Figaro.
Alors pour contrer cette défaillance, on parle du retour de « l’autorité et de la sévérité ». Ainsi, plusieurs ouvrages désignant ces principes sont réapparus. Le phénomène « rebelle de tout » fait peur et la « place de l’enfant doit être reconduite dans le droit chemin, par les adultes en supprimant leurs libertés ».
En conclusion, durant ces dernières décennies, l’enfant est passé de « soumission et d’obéissance » à « liberté, de protection et d’affection ». Le rôle des parents ont également changé, passant « d’autoritaire » à « protecteur ». En prenant du recul, on constate que nous sommes passé à « l’enfant obéissant », celui qui écoute ses parents, à « l’enfant roi », qui est trop gâtée, puis à « l’enfant tyran », celui qui se « rebelle » grâce à son autonomie. Françoise Dolto, qui n’est pas forcément responsable de ces conséquences, a toujours conseillé de bien « éduquer les enfants » mais en gardant une « autorité parentale présente », d’après elle. Pourtant, si le retour à la sévérité peut refaire surface, on remarque que la place de l’enfant n’est peut-être pas prête de changer.
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