La récidive : qui sont les responsables ?
Trop, c’est trop ! La grande délinquance et la criminalité ne font qu’augmenter. Les responsables sont nombreux. A commencer par l’Etat.
En tant que nos citoyens, nous sommes tous attachés à l’indépendance de la justice. Il est donc normal que les juges ne soient pas tributaires du pouvoir et de ce fait soumis à la haute autorité de l’Etat. Bien évidemment, malgré la séparation théorique du système judiciaire de l’appareil politique, l’institution reste encore imparfaite quand on sait que les procureurs de la République sont sous le contrôle direct du Garde des Sceaux Ministre de la Justice. Mais cela est un autre problème.
Dans le cas présent qui nous intéresse, c’est l’affaire de Pornic qui est au cœur du débat. Une affaire qui empoisonne le pouvoir politique et les magistrats. Rappelons les faits.
Dans la nuit du 18 au 19 janvier, une jeune apprentie de 18 ans Laetitia Parrais disparait près de Pornic. Son scooter est retrouvé à quelques centaines de mètres de son domicile, avec une chaussure à proximité.
L’enquête conduit à suspecter un homme de 33 ans, bien connu des services de police et de justice. Il se nomme Tony Meilhon, et son « palmarès judiciaire » ne laisse pas indifférent. Entre 1996 et 2003, il cumule huit condamnations pour vol avec destruction ou dégradation, conduites sous l’empire d’un état alcoolique, vol en réunion, violence aggravée par deux circonstances suivie d’une ITT. Le 9 mars 2001, Meilhon est condamné par la cour d’assises des mineurs de Loire-Atlantique à cinq ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois années pour « viol, agression, sexuelle et violence avec arme ». Enfin, en juin 2005, il est à nouveau condamné à une peine de six ans de prison pour quatre vols à main armée commis le 25 août 2003. A cette époque, les experts psychiatres avaient décelé chez cet individu des « tendances psychopathiques » ainsi qu’une « agressivité mal maitrisée ».
Le 24 février 2010, Tony Meilhon sort de prison, sans aucune prise en charge par le service d’insertion et de probation (SPIP) de Loire Atlantique.
Sans commentaires …
Le cas précité est courant, et chaque fois qu’il se produit une récidive, les polémiques enflent, sans que des solutions soient apportées au problème.
Le premier responsable est l’Etat. Le Président Sarkozy s’énerve, menace, hurle parfois en désignant des boucs émissaires. Puis tout s’arrête, jusqu’au prochain crime. Aucun moyen n’est mis en place pour pallier aux lourdes situations qui éclatent régulièrement. Dans le domaine de la justice, la France ne consacre pas un budget décent pour régler la réinsertion des sociales des délinquants. La preuve : notre Pays est à « la traîne » dans ce domaine.
Le second responsable est le corps général des forces publiques, c’est-à-dire la police et la gendarmerie. Au lieu de passer le temps à poser des radars sur les routes ou à faire des contrôles souvent peu efficaces, il vaudrait mieux réserver des moments particuliers pour suivre des délinquants notoires, et notamment les criminels récidivistes qui circulent dans la rue en toute liberté. Sans aucune surveillance, ces individus recommencent leurs méfaits sur de nouvelles victimes, ce que nous constatons régulièrement en lisant la une des journaux.
Le troisième responsable est le corps judiciaire qui ne prend pas les précautions nécessaires afin que la société soit protégée des nombreux délinquants dangereux : peines trop courtes ou remises de peine trop rapides, lenteurs dans le traitement des dossiers, etc … etc …
Alors qu’attend-on des uns et des autres ? Personne ne veut assumer ses responsabilités. Et en attendant, le citoyen vit dans l’inquiétude permanente.
Il n’est pas un jour où des êtres humains ne soient pas victimes de voyous, d’individus pervers ou de malades mentaux. Des parents pleurent leurs enfants morts dans la violence d’un tueur fou ou d’un violeur. Des hommes ou des femmes sont détruits par la perte de leurs conjoints ou d’un proche. Des personnes âgées sont martyrisées, violentées, assassinées pour un simple vol d’argent.
Le monde est devenu fou, me direz-vous ? Sans doute, hélas. Mais il est temps de remettre les pendules à l’heure. Les pouvoirs publics doivent agir et ne plus tergiverser sur le sort des grands délinquants qui récidivent sans cesse. L’Etat a le devoir de protéger la société contre le crime. Qu’il agisse donc en conséquence, et qu’il se débarrasse de ceux qui sèment le malheur autour d’eux.
Pendant longtemps, j’ai été contre la peine de mort, et en 1981 j’ai approuvé son abolition.
Aujourd’hui, devant le nombre de crimes en perpétuelle augmentation, je pense sincèrement qu’il serait nécessaire de rétablir la peine capitale pour les grands criminels : ceux qui assassinent les enfants, comme ceux qui torturent leurs victimes avant de les tuer dans des conditions atroces.
Je suis donc à nouveau favorable à une peine de mort pour les individus dont l’existence sur terre ne peut apporter que drames et crimes à l’encontre des êtres humains, qu’ils soient nos enfants, nos pères et mères, nos frères et sœurs, ou simplement nos propres amis.
Pierre-Alain Reynaud
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