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La résidence des illusions perdues

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Photo Paris-Normandie (Gilbert Bria)

La résidence rouennaise dénommée ARC V est donc en survie et, le pas feutré des anciens l’habite pour quelques semaines encore… pour quelques semaines seulement.

Jeudi dernier (19/04/2012), le tribunal de commerce de Paris a prolongé l’activité pour la deuxième fois et, pour une période de deux mois, en obligeant la société gestionnaire à provisionner le fonctionnement. Ce jeudi 19 avril, l’apéritif du départ, offert par le prestataire en restauration, se transforme en apéritif de la victoire, la victoire d’un jour, une victoire sans lendemain mais, une victoire quand même. Car ce jugement nous donne raison, raison d’avoir osé dire non, raison de s’être indigné, raison d’avoir réveillé l’Etat. Après les multiples interpellations de la Ville, c’est donc l’Etat qui a réagi confirmant l’adage : « Quand le privé fait défaut, c’est les pouvoirs publics que l’on appelle » L’Etat a donc pris la main et plutôt bien dans cette affaire. Cependant, on peut légitimement regretter que le tout-libéralisme de la dernière décennie, ne soit mieux encadré. Si le libéralisme est synonyme de désengagement de l’Etat ; il ne doit pas être celui d’irresponsabilité, en s’abstenant de tout contrôle sur des structures certes privées mais, accueillant des publics spécifiques (personnes âgées, adolescents, personnes handicapés…) et donc protégés par la loi. Lorsque cette dernière est appliquée, on obtient des jugements comme celui- là.

Reste maintenant, cette période courte de deux mois, longue de 7 semaines où chacun est présent et en partance à la fois. Dans une ambiance de clap de fin, ceux qui cherchent encore à se recaser croisent les déménageurs de ceux qui ont déjà trouvé. Les familles nous remercient en fermant la porte, les personnels s’interrogent sur le nombre décroissant de résidents jour à près jour, sur leur avenir parfois. L’ARS joue des coudes, afin de positionner les dossiers en haut des piles pour une admission en maison médicalisée. Les services de la Ville passent des dizaines de coup de fil aux collègues de toute l’agglomération pour une place en résidence ou en foyer. Chacun s’active, oubliant ainsi qu’au bout de tout cela, tout est perdu.

Dans cette affaire où l’illusion a pris le pas sur la réalité, où le profit a tout ravagé, je me souviendrai longtemps des rencontres avec des personnes dignes dans l’adversité, avec des hommes et des femmes qui ont des valeurs humaines exceptionnelles. Nous avons lutté ensemble pour défendre une certaine idée de la société. La flamme ne s’est pas éteinte cette fois… pour combien de temps encore ?


Olivier MOURET - http://oliviermouret.over-blog.com


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