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La « Théorie » du Genre en question ?

La théorie du genre semble aujourd’hui s’imposer dans la société moderne. L’introduction de celle-ci dans les manuels scolaires de SVT de classe de première ES et L des lycées a cependant entraîné une vague de contestation. Qu’en est-il alors de cette théorie ? Et quelles en sont les répercussions dans les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants ?

La « théorie du genre » affirme que toute différence de comportement et de résultat entre les hommes et les femmes est la conséquence de la construction sociale. Cette idéologie s’est développée dans les années 1970, surtout aux Etats-Unis, et se retrouve aujourd’hui dans l’actualité.

Les études sociologiques faites par les féministes du « genre » permettent de constater des conséquences de l’éducation mais ne peuvent cependant absolument pas démontrer que les inégalités de comportement et de résultats entre les hommes et les femmes ne s’expliquent que par la culture.

Celles-ci résultent déjà de différences biologiques et notamment hormonales, parfaitement vérifiables aujourd’hui. On sait qu’à la naissance le petit garçon est littéralement « bombardé » de testostérone pour se construire physiquement homme et que cette hormone est aussi celle de la hardiesse et du mouvement. De même, au moment de l’accouchement, la femme voit son taux d’ocytocine augmenter considérablement afin de faciliter « l’accordage » avec le petit enfant…

La théorie du genre n’accorde que peu d’importance à ces différences biologiques et elle oublie, par contre, totalement la différence de structuration du psychisme. Et pourtant il y a bien une énorme différence au départ entre la petite fille qui naît d’une personne du même sexe et le petit garçon qui naît d’une personne de sexe différent.

Chaque petit enfant perçoit celle qui l’a mis au monde comme une divinité toute-puissante. Cela s’imprègne dans notre inconscient et fait que chaque humain homme ou femme continue de fantasmer sur la femme même si cette Femme, comme le dit Lacan, n’existe pas dans la réalité. En se rendant compte de la différence des sexes, le petit garçon apprend qu’il ne pourra jamais devenir comme sa maman et qu’il doit renoncer à jamais à son premier modèle et à la toute-puissance. Il subit alors une castration psychique terrible qu’il ne peut supporter qu’en la refoulant. Le refoulement, pour lui, consiste à se persuader qu’il n’a jamais voulu être comme sa maman et ainsi qu’il n’a pas de raison de souffrir. Pour cela, il lui faut démontrer qu’il est préférable d’être un garçon qu’une fille. Qui n’a pas vu des petits garçons exhiber avec fierté leur « zizi » et affirmer que « les filles sont nulles » ?

A la différence du petit garçon, la petite fille n’a pas à changer d’identification. Elle peut se dire qu’elle deviendra toute-puissante comme sa maman et qu’il lui suffit de grandir.

Les sociétés patriarcales ont presque toujours cherché à accentuer ces bases inconscientes pour marquer la séparation entre les sexes, inférioriser le sexe féminin et empêcher le retour à la mère. Il fallait donc (et il le faut encore) mettre fin à tout ce qui peut être construction sociale sexiste. La théorie du genre y a largement contribué et a servi la démocratie en contrant les arguments naturalistes des sociétés traditionnelles. Mais, aujourd’hui, elle fait de toute différence une injustice comme si l’asymétrie était toujours associée à une forme de domination. Certes, elle maintient la mobilisation contre des discriminations sexistes encore trop nombreuses mais exacerbe la guerre des sexes au lieu d’essayer de la dépasser.

Dénier la différence des sexes fait en effet de l’homme le coupable idéal de toute inégalité de résultat et de la femme une éternelle victime : si la femme se trouve moins performante, l’homme est accusé de l’avoir discriminée ; si elle pense avoir des aptitudes supérieures, l’homme est rendue responsable de sa mauvaise éducation et enjoint de faire un travail sur lui pour se bonifier.

En déniant la différence des sexes et donc en s’évitant ainsi de la gérer, cette idéologie accentue les problèmes inévitables liés à l’altérité.

Plus dramatique encore, cette idéologie ne donne pas aux fonctions symboliques non interchangeables de père et de mère la possibilité de s’exercer. La femme sur le même plan que l’homme ne voit plus la nécessité de nommer un père. Cette maman dont les capacités ne sont pas en cause, peut vouloir limiter l’enfant mais celui-ci, la percevant toute-puissante et donc sans limite, ne cherche qu’à l’imiter. Il n’a qu’un seul but : faire plaisir à sa maman pour rester dans la fusion et la toute-puissance avec elle, c’est à dire hors la loi.

En voulant éviter les névroses qu’a pu engendrer l’autoritarisme sexiste, l’idéologie du genre fait de « l’autorité parentale » « une autorité pas rentable » qui ne permet pas aux enfants d’intégrer les limites. Elle les laisse dans l’angoisse de l’unité, sans père et sans repère.

En recherchant l’unité de sexe comme d’autres ont recherché l’unité de race ou de classe, cette idéologie dérive. Elle a des conséquences graves sur les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants et risque de nous entraîner vers l’utopie et la confusion ! … Ne sommes-nous pas déjà un peu dans l’indifférence ?

 Jean GABARD jeangabard.com


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6 réactions à cet article    


  • ottomatic 22 décembre 2011 11:33

    La théorie du genre est un outil de plus des mondialistes pour fabriquer des citoyens instables et malheurs... serviles et consommateurs idéals...


    • redredsir 22 décembre 2011 12:21

      Est-ce que les escargots se posent ce genre de question ?
      Ont-ils hâte de redevenir mâles lorsqu’ils sont femelles et vice versa ?

      Toutes les théories relatives à ce sujet seront fausses ou incomplêtes,comme la determination du QI,quel homme ou quel femme peut se permettre d’étudier son propre genre,et pire : de légiférer de manière restrictive ?

      Vivre et laisser vivre la nature serait pas mal...


      • franck2012* 22 décembre 2011 14:23

        M’étonne toujours que quelques individus se réunissent et décident de changer la définition de concepts qui régissent la totalité de l’humain. Imaginent-ils pouvoir influencer à ce point le comportement de leurs contemporains ?

        Je me souviens de ces profs qui faisaient passer leurs idées politiques à travers leurs cours ... L’exemple des jeunes tous pro-immigration en quittant le lycée et qui ne trouvant pas de travail commencent à s’interroger. Car la réalité est la meilleure des contre-propagandes.


        • William7 23 décembre 2011 05:20

          Ils s’interrogent, et puis s’ils ont un peu de réflexion, ils savent très vite que ce genre de conneries n’est proférée que par les idiots inutiles de l’extrême droite.


        • nemotyrannus nemotyrannus 22 décembre 2011 19:51

          Hm,cette idée n’est absolument pas une nouveauté...

          Faire une distinction entre ce qui tient du culturel et du naturel n’est pas franchement nouveau,je trouve même dingue qu’il faille pourtant répéter à certains que si ils ont toujours fait ainsi,ça ne signifie pas pour autant que c’est naturel...

          Ce qui est malsain c’est de considérer que soit tout est d’origine sociale,soit tout est d’origine naturelle.
          C’est un cocktail des deux et rien d’autre.

          On est des animaux et soumis à des pulsions et tout un tas de processus chimiques,comme les autres,et il est absurde de faire semblant de l’ignorer tout comme de croire que l’on peut s’y soustraire simplement parce qu’on est humain.

          Il est tout aussi absurde de se contenter de croire que rien ne peut changer parce qu’on l’a toujours vécu comme tel,et c’est bizarrement le fait d’avoir un peu de recul sur les choses parce qu’on est humain qui devrait nous pousser à voir que tout ne s’explique pas par la nature et que,même quand c’est le cas,il faudrait savoir la museler quand ça devient une menace.

          Ce qui me semble nouveau dans tout ça c’est le fait que l’on n’en parle uniquement au niveau du genre (d’où le nom et c’est stupide,parce que ce n’est qu’un chapitre de la théorie globale.) et pour les questions de sexisme...
          Je vois pourquoi les féministes s’en servent,et tant que c’est pas à l’excès (le « tout est culturel » pour elles) je les soutiens,mais il est absurde de dire que c’est elles qui en sont à l’origine.

          Le livre s’appelle « faire la distinction entre le naturel et le culturel » et seulement un chapitre porte sur le genre... et c’est le seul dont on cause,comme si tout s’y résumait...




          • Jean GABARD Jean GABARD 23 décembre 2011 09:03

            "et il m’a été répondu : « gou-gou-gou-ga, gueguegue » accompagné d’un filet de pipi et d’un pet gras. Il ne me reste plus qu’à déterminer là-dedans la partie qui signifie « celle qui m’a mis au monde » et celle qui veut dire « divinité toute-puissante. »"

            et vous avez su traduire  ? ...

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