Les médias ne sont pas économes en observations d’ordre téléologique, voire eschatologique. Parmi les prévisionnistes, prêcheurs d’apocalypse, docteurs en prospectives, essayistes médiatiques, théoriciens avérés ou improvisés de l’économie, philosophes de l’histoire, certains annoncent la fin du capitalisme. Les uns en s’appuyant sur l’impasse financière actuelle, les autres en y ajoutant des considérations d’ordre écologique ou bien social. Les uns voient la planète se détruire, les autres imaginent une révolte planétaire des indignés. L’indignation face à mondialisation conduit vers la mondialisation des indignés. De Tel Aviv à New York en passant par l’Espagne, les insurgés se manifestent, alors que le printemps arabe a laissé l’impression d’une transition mais pour l’instant, les nouvelles ne sont pas très optimistes. Les cartes géopolitiques se redistribuent, en Asie, au Proche-Orient, tandis que quelques hauts fonctionnaires de l’économie envisagent une récession mondiale. Bref, des signes d’instabilité parcourent le monde. Les médias parlent de crise. Ce qui est cohérent puisque l’instabilité génère la crise. Des choix sont nécessaires. Mais pour l’instant, la perplexité reste de circonstance car nul ne sait où on en est et où on va. Il n’est pas inutile d’aller voir ce qu’en pense Immanuel Wallerstein, philosophe du système-monde dont les analyses sont respectées, surtout dans les cercles altermondialistes et chez les amis du Monde diplo. Wallerstein vient d’accorder un entretien avec un média russe. L’occasion de faire un point sur l’état du système en évoquant son analyse.
Selon Wallerstein interrogé par Russia today, le capitalisme est au bout du rouleau. Il a épuisé ses possibilités de se perpétuer en se recomposant. La crise du capitalisme ne remonte pas à quelques années et ne se réduit pas aux événements financiers observés entre 2008 et 2012. Le système est en crise depuis le milieu des années 1970 (allusion au choc pétrolier de 1974). Et donc, presque quatre décennies d’instabilités et de crises concevables comme les signes d’un système se défaisant, se détricotant (en traduisant infolding). Ainsi, les combats politiques ne vont plus concerner le capitalisme mais le système qui va le remplacer. Ce propos a le mérite d’être tranché.
Un second constat porte sur ce qui va remplacer le capitalisme. Wallerstein n’écarte pas la possibilité d’un système plus démocratique et plus égalitaire, tout en précisant que l’Histoire n’est jamais allé dans ce sans. Allusion sans doute aux transitions totalitaires du premier 20ème siècle. L’autre possibilité est un système encore plus centralisé, hiérarchisé, polarisé avec des centres de domination et des populations surexploitées. On ne sait pas quel système remplacera le capitalisme mais on sait qu’il est possible d’avoir un système pire qui fera regretter le précédent. Nous serions donc face à une bifurcation rendue nécessaire par le fait que l’accumulation incessante du capital n’est plus possible et que si ce système a bien fonctionné depuis 500 ans, comme tout système évoluant dans le temps, il arrive à un stade ou les forces de décomposition l’emportent sur les forces de création.
Deux choses essentielles doivent ainsi être mises en avant. D’abord le côté incertain et dangereux inhérent à ce système en crise qui devient imprévisible à court terme. Wallerstein oppose les 500 ans du cours tortueux mais relativement stable du système capitaliste aux secousses récentes produites (et subies) par ce système qui est maintenant entré dans une phase d’indécision et surtout, d’indétermination. Cette situation modifie le rapport des individus face au temps. L’époque où l’on pouvait se projeter sur des décennies est révolue. La condition humaine est donc radicalement modifiée, notamment sur la question de la liberté. Wallerstein évoque l’opposition entre déterminisme et liberté déjà pensée par la philosophie grecque. Dans un système à peu près stable, au cours relativement déterministe, la liberté n’a pas vraiment sa place et les choix semblent s’imposer en étant encadrés pour ainsi dire par la logique du système. A l’inverse, dans un système fortement instable, la liberté devient importante. Elle est même convoquée par l’Histoire car chaque acte, chaque décision, chaque orientation concourt à faire basculer la bifurcation dans un système ou un autre. Belle invitation philosophique s’il en est. Nous sommes responsables du monde qui vient.
Il va de soi que cette analyse mérite critique et discussion (car il semble qu’une telle instabilité ait déjà été observée en 1930). J’insiste enfin sur un détail important concernant le système devenu imprévisible. Dans un tel système, les opérateurs ne peuvent plus se projeter sur des années, ni même des mois. Une telle conjoncture est alors paralysante. Elle n’incite pas les opérateurs à investir ni les acteurs à aller de l’avant. Cette remarque est plus subtile qu’il n’y paraît car si tel est le cas, la situation est dans une impasse car l’indécision ajoute à l’instabilité qui ajoute de l’imprévisibilité et donc paralyse en créant d’autres indécisions. On peut ajouter que le système est à l’image d’une bicyclette sur laquelle on ne pédale pas assez vite et qui devient instable. Le problème du capitalisme, c’est qu’il nous a imposé une accélération faisant que pour stabiliser le système, il faut pédaler de plus en plus vite. Le système, ce sont aussi des hommes, qui pourraient être eux aussi au bout du rouleau.
Mais une question persiste. Le capitalisme vit-il vraiment ses dernières années ? La question reste en débat, même si elle vient d’être réglée par un brillant philosophe du système.
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TUONS TOUT LE MONDE DONC : VOUS PARTICIPEZ OU ACCEPTEZ LE CRIME CONTRE L’HUMANITE QUI SE JOUE ICI : VOUS SAVEZ VOUS AVEZ PLUS DE CHANCE D’Y PASSER QUE DE FAIRE PARTIE DES CHANCEUX ( qui n’ont pas besoin de vous ) ...
Attendez il faut qu’on demande aux imbéciles incompétents pour être
sur des faits et des solutions qu’on connait depuis des décennies autant
sur le plan technique, énergétique ou social, il faut leur demander si
c’est à la hauteur de leur ubuesque personne : si ca ne requiert pas
trop d’intelligence, de courrage, de compréhension
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PRENDRE OU IL Y A
FAIRE PRODUIRE AU NIVEAU INDIVIDUEL ET NON PLUS CREER DES PYRAMIDES
CAPITALISTES, OU DES PYRAMIDES SOCIALES, OU DES POLITIQUES QUI NE PENSENT
QU’A ETRE ELUS ET LEURS CHIENS QUI NE PENSENT QU’A SE LAVER LEURS MAINS
PLEINE DE SANG
vaste sujet qui ne peut être appréhendé dans un si court billet. Surtout s’il est perturbé par des expressions vides ; vous dites : « Nous sommes responsables du monde qui vient. » Oui ! Mais seulement comme un papillon est ’responsable’ d’une tornade !
Le capitalisme est le plus mauvais système économique après tous les autres. En même temps, il est clair que nous ne pouvons pas aller vers plus de démocratie puisque les entités politiques sont de plus en plus étendues : la mondialisation est clairement un système qui tourne le dos à la démocratie, par définitions. D’ailleurs, les Chinois sont déjà dans le capitalisme post-démocratique.
La force du capitalisme tient à ce qu’il est un non système qui se nourrit de ses contradictions. En conséquence on ne voit pas bien ce qui le ferait mourir sinon peut-être ces trois menaces qui, selon moi, pèsent sur le capitalisme :
- d’une part, la raréfaction des ressources naturelles gratuites et l’épuisement des environnements ; - d’autre part, l’industrie financière, ce cancer du capitalisme qui accélère le creusement des inégalités ; - enfin, la haute technologie qui engendre : chômages de masse -> disparition du processus naturel des plus-value -> disparition des consommateurs -> récession rédhibitoire.
Les problèmes de ghettoïsation qu’on connu les banlieues occidentales vont se généraliser au niveau mondial : des masses de gens seront réduites à l’inactivité forcée et à la misère.
Le capitalisme est homme. Le capitalisme a plus de deux mille ans derrière lui, et encore de beaux jours devant..... Le principe de la capitalisation d’une production, puis de son échange contre une autre est aussi vieux que nous !
Ne mélangez pas le boeuf avec la charrue. ce qui est en train de finir c’est ’l’Economie de Marché’, pas le capitalisme qui est la forme naturelle d’organisation de la société humaine depuis l’aube des temps......
Le marché lui est nocif, et en train de démontrer son innéficacité à gerer la population humaine pendant longtemps, de même que le communisme en son temps. Les déquilibres qu’il crée sont ingérables et en ce sens je suis d’accord avec vous : il est en train de mourir. il est vraisemblable que nous assistions à une retour en arri`re sur la libéralisation de certains marchés, pour cause de nécéssité de contrôle accru sur les flux économiques. Mais nous ne casserons pas le moteur, qui nous est trop intrinsèquement lié.
Commençons par savoir de quoi on parle, plutôt que de lancer de grands mots pour impressionner. Capitalisme n’égale pas économie de marché, qui n’égale pas libéralisme.....
L’Arbre des Possibles est un projet initié par Bernard Werber pour rechercher ou imaginer les futurs possibles de l’humanité. Futurs pessimistes, neutres ou optimistes, à court-terme ou à plus long-terme...
Participez vous aussi à cette exploration du futur !
Lisez les scénarios déjà nombreux proposés par les internautes, créez les vôtres, répondez aux scénarios existants et créez ainsi les branches de l’Arbre des Possibles.
« On ne sait pas quel système remplacera le capitalisme »
Le système sera bicaméral comme le sont le cerveau ou le coeur , le concept du mot liberté changera pour les deux pôles dans leur quête d’absolution ou mort et renaissance programmés
Chaque pôle sera en quête de l’énergie libre ou en quête de la gratuité de la vie qui soulève le concept d ’ éternité Les uns userons de la technologie intuitive et les autres de l’holistique intuitive
« Une paire de galaxies en collision saisie par le télescope géant ALMA » et puis une petite phrase dans l’article "On y a découvert des concentrations massives de gaz, non seulement
au cœur des deux galaxies, mais aussi dans la zone chaotique de
collision. Des gaz en quantité des milliards de fois supérieures à la
masse de notre Soleil : une riche réserve de matériau pour de futures
générations d’étoiles", a indiqué l’ALMA.
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Ceci dit nous sommes dans la zone chaotique ou la période charnière qui cèdera la place à de nouvelles étoiles
Pour sujet d’étude eschatologique si le langage intéresse certains
L’eschatologie : (du
grec ἔσχατος / eschatos, « dernier », et λόγος / lógos, « parole », «
étude ») est le discours sur la fin des temps. Il relève de la théologie
et de la philosophie en lien avec les derniers temps, les derniers
événements de l’histoire du monde ou l’ultime destinée du genre humain,
couramment appelée la « fin du monde ».
et puis Alma mater est
une expression d’origine latine, traduisible par « mère nourricière ».
Le terme était employé dans la Rome antique pour désigner la déesse mère
Le capitalisme est tout simplement irremplaçable. On prédit sa fin depuis Marx Les régimes marxistes ont presque tous disparus mais le capitalisme est toujours frais et pimpant...
En somme il n’y a pas une mais deux raisons pour lesquelles « la Main » du capitalisme ne se voit pas :
1.... elle est invisible (cachée en Anglais), 2.... elle est aveugle et puisque cécité fait loi....
Bon, même alternative économique n’anonce pas la fin du capitalisme... en tous cas pas iminente...
Serions nous en transition vers un autre paradigme et lequel ? Si tous les pays du monde avait atteint un niveau de développement et de production proche d’une sorte de moyenne de l’UE, dans quelle monde serions nous ? Comment cela se passerait il sans une chine et des etats unis comme nous les connaissons, avec une afrique moins distancée économiquement ?
l’argent est le sang de l’économie . dans le système capitaliste d’innombrables pompes à fric amène le sang dans des cumulus quand le capitalisme triomphe et que tout le sang est dans les cumulus , le sang ne circule plus les pompes tournent à vide ,il n’y à plus de vie économique sauf si les cumulus décident de prêter un peu de sang au compte goutte à ceux qu’ ils trouvent bien gentil ! voilà ou l’on en est ! ma proposition d’incompétent dans cette séance de brainstorming que j’ouvre est de geler le sang des cumulus et de créer une nouvelle monnaie distribuée seulement aux « pauvres » au prorata de leur liquidités et de leurs économie .
Le capitalisme existe depuis longtemps mais ce dernier était basé sur la production alors qu`aujourd’hui il n`est que financier et c`est bien la le drame. Le monde peut basculer en une heure, une journée... Car ce capitalisme dévastateur n`est pas encadré. Libre comme l`air il décide de la fin d`une activité, d`une économie, d`un peuple voir d`une nation.
Il laissera dans « les pays développées » au cours du siècle passée, un gout de souffre mais continuera sans cesse sa quête a travers les nouveaux pays émergents. Asie, Afrique seront les nouveaux exploitées des prochaines décennies pendant que leur précurseurs imagineront une autre forme de société après avoir subit la foudre du canon.
C’est une erreur de vouloir analyser le capitalisme comme une doctrine ou une utopie.
Le capitalisme n’est pas le produit de théories, comme le fut le collectivisme marxiste.
Le capitalisme c’est la loi de la jungle, c’est à dire celle du plus fort.
Les plus forts qui herchent à rester en haut de la pyramide et se croient même en lévitation au dessus du reste des « gueux ».
Ce percevant comme une nouvelle aristocratie, ils ne renonceront à aucun moyens permettant de perpétuer leur domination, même si cela amène la fin du capitalisme.
Surtout si ça amène la fin du capitalisme puisque un véritable capitalisme donnerait l’opportunité à de nouveaux requins de venir déloger les familles qui ont fait leur hégémonie avec les chemins de fer, la sidérurgie, l’automobile ou le pétrole.
Bref, relisez H. G. Wells, en particulier « La destruction Libératrice » et « Le Nouvel Ordre Mondial » et vous comprendrez que le but n’est pas de maintenir le capitalisme.
Il faut remettre l’argent à notre service, l’argent n’est qu’un moyen pas une fin en soi, c’est hélas ce que ne comprenne pas moultes dégénérés qui ont des fortunes et ne savent pas quoi en faire, et qui au final sont malheureux, les pauvres idiots, ils n’ont pas compris que le vrai bonheur c’est de rendre heureux.
2 ou 3 petites choses : La théorie de walenstein, parue le 4 octobre, apparait dans une phase assez rudimentaire de ce qu’est le systeme. Ne tenant compte que de son aspect économique et financier, il englobe quantité de choses qui a mon avis sont le lot trop souvent de bien trop d’opinions. Systeme = capitalisme, mondialisation, libéralisme, libre échange, etc etc...alors que a mes yeux a contrario chaque élément est indépendant et non un corrolaire (si l’un a besoin de l’autre, il n’est pas probant que l’autre ne puisse exister sans l’un) A force de mélanger les genres il devient inéluctable que l’un entraine l’autre et en final le « systeme » La confusion, est a mon avis, entretenue afin de rendre le « systeme » comme insurpassable, et comme une finalité, donc fatalement, si il dispatait....vous avec !! me semble aussi manichéen que simpliste, meme si le fond du raisonnement est fouillé et probant.
Que les gens fassent du fric ne me gêne pas, que ces mêmes gens veuillent gouverner, c’est un très gros problème, c’est même le plus gros problèmes aujourd’hui.
Si on veux ne plus avoir de problème avec ce capitalisme, la solution est très simple : faire en sorte que le pouvoir ne soit ni attractif, ni facile à obtenir, et qu’on doive rendre des comptes.