Le déni de grossesse
J’ai eu récemment dans mon service de suites de couche une patiente dont on me dit qu’elle est arrivée en accouchant la veille, aux urgences, presque sur le palier.
L’équipe n’avait aucun dossier, rien sur elle ; en fait elle n’avait aucun suivi.
Elle nous a expliqué qu’elle avait découvert sa grossesse tardivement et pensait être à 4mois et demi quand elle a accouché.
Cependant le bébé faisait post terme (peau sèche, poids normal, etc).
Malgré cela, elle n’a fait aucune échographie ni aucune prise de sang.
En suites de couche, la psychologue est passée la voir et semblait inquiète, pensant que la patiente avait fait un déni de grossesse.
Dans ces situations, l’équipe se doit d’observer le lien mère-enfant pour ne pas que l’enfant soit en danger.
En fait, le déni de grossesse peut être un refus inconscient de la grossesse, le ventre ne grossit pas trop, il y a pas/peu de symptômes de grossesse (nausées, tension mammaire..). Le refus inconscient peut demeurer en refus inconscient du bébé que l’on a mis au monde, et cela peut avoir des conséquences graves : absence de soins ou soins inadaptés, et cela peut aller jusqu’à l’infanticide (cf procès récents)
Mais il se trouve que notre patiente était assez entourée (mère, belle mère…) et s’occupait de son bébé de façon très adaptée. Je l’ai vu répondre à ses pleurs, lui nettoyer son cordon, changer ses couches, poser des questions.
Ce bébé était certes discret, comme dans le ventre, mais un contact réel s’est crée avec sa mère. On peut penser que le fait d’avoir découvert sa grossesse, même tardivement, a été positif pour ce lien mère-enfant.
Comme quoi tout n’est pas tout clair, je ne sais pas si l’on peut dire qu’elle avait fait un vrai déni de grossesse ?
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON