Le journaliste français Gwenlaouen Le Gouil enlevé en Somalie
Le journaliste Gwenlaouen Le Gouil a été enlevé dimanche 16 décembre vers 11 h 00 du matin (08 h 00 GMT) par des inconnus en Somalie, a indiqué à l’AFP sous couvert de l’anonymat une source humanitaire travaillant à Bosasso. Je vous avais présenté ce reporter dans mon article, « Mutter : un crime contre l’humanité », publié le 25 mai 2007 sur Agoravox.

Agé de 32 ans, Gwenlaouen Le Gouil est originaire de Quimper. Je vous l’avais présenté dans mon article Mutter : un crime contre l’humanité, du nom du reportage réalisé par ce journaliste et qui lui a valu cette année d’être récompensé par le prestigieux prix Albert-Londres (catégorie "audiovisuel"). Ce film, qui relate le massacre en août 2006 de dix-sept travailleurs humanitaires sri-lankais d’Action contre la faim, avait été ignoré par les médias. Son auteur déplora la place trop grande accordée au "people" dans la presse au détriment des sujets plus difficiles. Un documentaire
sur la Birmanie de Gwenlaouen Le Gouil, Birmanie - la révolution safran, fut également diffusé sur Arte le samedi 27 octobre (voir la présentation de la chaîne Arte ici). Gwenlaouen Le Gouil est journaliste reporter d’images, diplômé du CUEJ de Strasbourg. Il a collaboré aux journaux télévisés du service public et de TF1, et à plusieurs magazines produits par Capa, Comiti production, Image et compagnie, 2P2L.
Gwenlaouen Le Gouil vient d’être enlevé ce dimanche 16 décembre en Somalie par un commando de trois hommes armés. Ses ravisseurs, avec lesquels le Quai d’Orsay dit être en contact, réclameraient une rançon de 70 000 dollars. "J’espère que le contact ne sera pas perdu et qu’il ne s’agira que d’une demande de rançon", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner interrogé sur I-télé, précisant qu’il privilégiait la thèse d’un acte crapuleux sur celle d’un enlèvement politique.
Au moment de son enlèvement, Gwenlaouen Le Gouil effectuait un reportage sur le
parcours d’émigrants somaliens qui tentent de rejoindre le Yémen, sujet préoccupant puisque selon le Haut Commissariat des réfugiés, plus de 26 000 réfugiés et migrants sont ainsi parvenus au Yémen en 2006. Des drames récents sont aussi survenus : 64 émigrants somaliens ont péri noyés le 21 novembre au large des côtes du Yémen, à l’entrée du golfe d’Aden après que leur bateau a chaviré, et début novembre, les autorités yéménites avaient fait état de la mort de 40 Somaliens, jetés à la mer par des passeurs au large du Yémen.
Gwenlaouen Le Gouil s’était rendu à Bosasso qui est la capitale économique du Puntland, région semi-autonome située au nord-est de la Somalie, pays en guerre civile depuis 1991. Ce port est en train de devenir une plaque tournante de l’émigration clandestine pour l’Est et la Corne de l’Afrique. Des réfugiés s’y entassent, venant de Mogadiscio et du sud-est de l’Ethiopie, pour fuir la guerre.
Ce trafic rapporte gros et les reportages faits ces derniers mois en font une publicité gênante. Les journalistes qui se rendent sur place pour enquêter sont d’ailleurs l’objet fréquent de menaces verbales ou physiques. Mais selon les dernières nouvelles apportées par l’AFP le journaliste se porte bien. La source citée est un chef coutumier impliqué dans les négociations pour sa libération.
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