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Accueil du site > Actualités > Société > Le plaisir au Travail est un leurre

Le plaisir au Travail est un leurre

Travailler le chômeur est probablement ce qu’il y a de plus éprouvant pour un homme, (aphorisme zaïrois)

Accomplissement ou esclavage ? Le travail est-il un but ou une raison de vivre, rend-il libre ou est-il une aliénation ? Autant de questions qui se posent et ont été traitées par les plus grands penseurs et théoriciens. L’éducation à l’effort et au travail, l’appât du gain, la boulimie de travail ou le refuge dans une activité professionnelle n’expliquent que partiellement cet engouement. Dans la société, le travail est présenté comme une valeur morale, une sublimation, mais peut aussi exprimer une volonté de pouvoir, de domination sur les subalternes ou à l’inverse, la peur des petits chefs et des brimades quotidiennes. Ces valeurs ou ces tares se retrouvent et s’entremêlent dès qu’il faut parler boulot. Que de questionnements pour un domaine qui, pour l’immense majorité des individus qui exercent une activité professionnelle sans grand intérêt ou responsabilité, n’est qu’une obligation matérielle pour gagner sa vie, si ce n’est une pénible corvée. Tout dépend du métier que l’on exerce, car pour ne pas s’y ennuyer mortellement et compter les heures en regardant la pendule, il faut que l’activité vous plaise et soit suffisamment variée et attrayante pour ne pas créer l’ennui. Or l’ennui s’installe très vite au travail quoiqu’en disent le MEDEF et les DRH. Les Compagnons, amateurs de l’ouvrage bien fait sont de plus en plus rares, ils peuvent se targuer d’être à la fois des artistes et des artisans. Mais avec l’automation, le bas de gamme et la production en Chine, ils entrent de plus en plus dans le folklore.

Pour beaucoup d’hommes et de femmes, le travail est l’unique moyen d’obtenir une rémunération et le salaire, la principale motivation qui les fait se lever le matin. Et même en exerçant une profession gratifiante, bien considérée et largement rémunérée, les contraintes du métier, la concurrence, la mesquinerie des collèges ou les récriminations des clients font que les journées ne sont pas toujours roses. Beaucoup sont ceux qui disent aimer leur travail par conformisme et pour ne pas donner l’image de la paresse. Si une majorité de gens aimait tant son activité professionnelle, la civilisation des loisirs n’aurait aucune raison d’être et les RTT n’auraient pas eu un tel succès. Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, il ne s’agit point d’un éloge à la paresse mais plutôt d’une forme de stakhanovisme ludique. Il est d’ailleurs de plus en plus fatigant de prendre des congés. Les vacances sont quelquefois tellement épuisantes, qu’il faudrait instituer des RTV (Récupération du Temps de Vacances) pour s’en remettre pleinement.

Le culte de l’effort, du devoir accompli a déjà été abandonné par toute une jeunesse qui vit sans l’espoir de trouver un travail gratifiant et bien rétribué. Ces jeunes se rabattent sur un rêve de célébrité rémunératrice véhiculée par les médias. Ils croient naïvement que n’importe qui peut passer à la télévision et y devenir une huile qui y fera son beurre. Hélas, ils risquent de déchanter rapidement et devenir amers, car il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Combien de tapeurs anonymes de ballons ronds pour un Zidane ou un Thierry Henry, combien de groupes de salle des fêtes et de petits comiques, pour une Diam’s ou un Djamel ? Beaucoup d’autres voient dans le trafic et dans les gangs la possibilité de gains rapides et faciles incommensurablement plus attrayants qu’une rémunération au SMIC après des années de chômage, de stages en entreprise et de petits boulots.

Le plaisir dans le travail existe quand celui-ci autorise une certaine autonomie, une possibilité d’initiatives et en plus quand il et bien payé et se déroule dans une ambiance non stressante. Disons que ces conditions ne sont que très rarement toutes réunies et que dans les cas où elles le sont, les contraintes du marché et de la concurrence en annihilent souvent les effets. Travailler est donc le plus souvent une obligation économique indispensable pour ne pas dire vitale. Ce n’est pas le travail en soi qui motive, qui crée du plaisir mais les bénéfices secondaires qu’il induit en plus de la rémunération. Pouvoir, notoriété, accès à des relations, à un milieu gratifiant, avantages en nature n’ont rien à voir avec le sens de l’effort et de l’abnégation.

Le travail, longtemps traité comme une valeur morale, puis avec le début de l’industrialisation et de l’apparition des syndicats, est devenu un objet politique de débat et de lutte. Après de nombreuses grèves et revendications, l’idée de la pénibilité est en voie de dépasser celle de la rémunération au niveau des luttes. Les thèmes de la souffrance au travail, le harcèlement moral des cadres sur les employés et de la direction sur les cadres sont devenus un cheval de bataille journalistique et syndical. L’ouvrier, l’employé n’attendent plus le Grand Soir, mais une amélioration, on peut aussi parler d’humanisation, des conditions de travail. Les revendications changent de cibles, et le suicide sur son lieu de travail est dorénavant un nouveau moyen de protestation. Dans ces conditions, comment pouvoir discourir sur le plaisir au travail, alors que tout le vocabulaire le concernant se focalise sur la souffrance, l’exténuation entraînée plus par les délocalisations, la mondialisation, les licenciements économiques et la dématérialisation du travailleur que par les cadences jadis infernales et le compte qui n’y était pas. Le chômage de masse a aussi modifié la donne et celui qui a un emploi fait figure de privilégié par rapport à celui qui n’en a pas. Il devient donc évident que la notion de plaisir au travail est progressivement remplacé par la crainte de perdre son emploi. De plus, le prolétariat s’étant structurellement, socialement et ethniquement profondément modifié dans sa composition, les solidarités ouvrières d’autrefois en ont pris un coup. Les joies partagées entre collègues d’atelier et d’usine et même de bureau ont progressivement disparues. Plus ou presque de verre au bistro du coin à la sortie du boulot quand on habite à deux heures de transport en commun, quasiment plus de Premier Mai et de célébrations ouvrières. L’individualisme et le chacun pour soi a aussi atteint ce qu’il reste de classe ouvrière dans les sociétés postindustrielles. La transformation sociale a commencé bien avant l’agonie du communisme et touche désormais toutes les catégories laborieuses. Le Jean Gabin gouailleur n’a plus sa place dans les ateliers et le syndicaliste à l’ancienne, type Krasucki est devenu un dinosaure. Alors parler de plaisir au travail devient aussi incohérent que d’évoquer la moralisation du capitalisme international.

Seule une petite minorité, souvent plutôt bien payée arrive encore à se satisfaire de son activité et même parmi les professions libérales et les travailleurs indépendants, les contraintes administratives et fiscales, le remboursement des prêts et la crainte de procès sont tels que les gens encore capables d’être heureux et satisfaits de ce qu’ils font sont de plus en plus rares. S’il est si souvent fait référence à la civilisation des loisirs, c’est que par comparaison, le travail est une servitude. Le temps libre s’oppose à celui où l’on est aliéné. L’actuelle approche ludique, décontractée et anti-stress du travail est surtout une méthode ergonomique d’amélioration des performances et non un altruisme patronal tout comme la lutte contre la possibilité de suicide en entreprise est une parade pour diminuer la responsabilité civile et d’éviter de payer de trop fortes indemnités en cas de décès. Le travail peut être utilisé en fin de compte comme moyen d’ascension sociale, donnant accès au pouvoir d’achat, mais surtout comme un levier pour atteindre une meilleure capacité de jouissance et d’expression des plaisirs. Enfin, s’il est possible d’arriver au bureau, la gueule dans le seau en disant d’un ton suave, « le petit fait ses dents, nous n’avons pas dormi de trois nuits  », il serait inconvenant de déclarer, « je suis à la masse car j’ai picolé ou baisé jusqu’à l’aube  ». Alors que pour un patron, la baisse de rendement est la même dans les deux cas. La morale intervient donc encore une fois et incite à dissimuler ses actes et ses sentiments au travail, elle pousse à l’hypocrisie mielleuse et consensuelle.


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48 réactions à cet article    


  • Xtf17 xtf17 19 janvier 2012 07:48

    Terriblement vrai, notamment la conclusion.
    Un commentaire cependant : le travail n’est « plus » un plaisir en lui même à partir du moment (et de l’époque) où le capitalisme a dépossédé le travailleur du fruit de son travail.


    • Antoine 20 janvier 2012 01:22

      C’est une citation de Cro-mignon ?


    • Robert GIL ROBERT GIL 19 janvier 2012 08:01

      Est-il tolérable que des millions de travailleurs soient en état de précarité alors que la finance internationale exhibe sans aucune pudeur sa réussite. Est-il tolérable que certains mangent tous les jours au Fouquet’s, alors que pour des millions de personnes il ne reste plus que des pates le 10 de chaque mois ? Pour combattre le fléau du chômage, qui permet au capital de faire pression sur les salaires, il faut que le travail disponible soit réparti entre tous les ouvriers existants, et cette répartition doit déterminer la longueur de la semaine de travail !....
      http://2ccr.unblog.fr/2011/12/23/emploi-richesse-et-chomage/


      • Antoine 20 janvier 2012 01:23

        Bravo zozola !


      • Abou Antoun Abou Antoun 19 janvier 2012 09:49

        Le mot travail vient du latin tripalium, un instrument de torture à trois pieux.
        Les choses sont donc claires depuis longtemps.
        Aux temps modernes on prétend ’chercher du travail’ quand on ne cherche que de l’argent. Personne n’est maso à ce point-là !
        Le travail apparait donc pour ce qu’il est : une façon légale de se procurer de l’argent.


        • Yaltanne 19 janvier 2012 11:11

          Travailler, c’est échanger du temps de vie contre de l’argent.


        • Biloo 19 janvier 2012 10:11

          Le chômage est la rançon d’une société évoluée technologiquement. Le progrès technique a pour but intrinsèque de libérer les Hommes du travail, et donc de créer le chômage. Le chômage n’est pas un problème, il est la récompense !

          Je vous conseille de lire ce bouquin, qui malheureusement n’est plus édité aujourd’hui. (merci internet) :

          La grande relève, Jacques Duboin, 1932


          • Abou Antoun Abou Antoun 19 janvier 2012 11:34

            Le chômage n’est pas un problème, il est la récompense !
            A faire afficher dans tous les locaux de ’Pôle Emploi’. Et puis pousser la logique jusqu’au bout, comme Mc Donald qui affiche l’employé le plus méritant, inscrire au tableau d’honneur les chômeurs les plus persévérants du mois, de l’année, ceux qui auront refusé le plus de propositions, ceux qui totalisent les durées les plus longues d’affilée ou cumulées.
            Il y a de quoi faire pour ’décomplexer’ les chômeurs ....


          • Abou Antoun Abou Antoun 19 janvier 2012 11:42

            ’décomplexer’ les chômeurs
            Veuillez m’excuser. J’ai oublié le, décret voté par l’assemblée proscrivant pour toujours l’emploi du mot ’chômeur’. Utiliser ce mot est depuis peu devenu un délit passible d’une amende et d’une peine d’emprisonnement.
            Il fallait donc lire ’demandeurs d’emploi’.


          • Fergus Fergus 19 janvier 2012 10:21

            Bonjour,Georges.

            Très largement d’accord avec cet article.

            A toutes fins utiles, voici l’extrait d’un bouquin que j’ai écrit il y a quelques années :

            "À cet égard, n’en déplaise aux âmes bien pensantes, il faut reconnaître que le mariage est l’une des formes les plus répandues de la prostitution.


            Avec le travail, lorsqu’il est subi. Vendre son cul, vendre ses muscles, vendre sa tête, quelle différence ? Seul le plaisir exonère de la prostitution. Plaisir de faire l’amour, de bâtir, de diriger, de travailler tout simplement. Dès que le plaisir s’estompe puis disparaît pour céder la place à une dépendance purement vénale ou à une routine déprimante, la prostitution triomphe. Une prostitution admise, codifiée et affublée d’un faux-nez, celui de la « réalisation par le travail ». Un leurre pour ceux, toujours plus nombreux, qui se réfugient dans la vie associative ou les activités extra-professionnelles pour fuir cette aliénation. En définitive, la majorité d’entre nous sont des putes qui s’ignorent. Et nous n’y pouvons rien : tout notre système socioéconomique est basé sur cette réalité !"

            Cordialement.


            • Fergus Fergus 19 janvier 2012 10:23

              Manifestement, nous avons la même approche du « plaisir au travail »et du « leurre » que notre culture sociétale véhicule et entretient !


            • devphil30 devphil30 19 janvier 2012 16:46

              C’est souvent le cas , les idées sont bonnes mais mal utilisées ou détournés de leur origine à des fins vénales par ceux qui ont été élu ou s’arrogent le droit de décider pour tous les monde 


              Lisez la lutte des classes en France de K.Marx à croire que le livre a été écrit récemment alors qu’il date du milieu de 19 ième siècle 

              On retrouve tout , la dette , les banquiers , les magouilles politiques 

              Philippe 

            • Dominitille 19 janvier 2012 23:00

              Bonsoir Fergus,
              Une question : qui est le client et qui se vend dans le mariage ? sachant qu’ à notre époque les femmes mariées travaillent la plupart du temps et que les hommes mariés ne dédaignent plus le fait d’ être des hommes au foyer.


            • Francis, agnotologue JL1 19 janvier 2012 11:09

              Bonjour à tous,

              J’ai trouvé deux citations qui ne dépareront pas cet article :

              « La peur de l’ennui est la seule excuse du travail » (Jules Renard)

              « Le propre du travail c’est d’être forcé » (Alain)


              • Abou Antoun Abou Antoun 19 janvier 2012 11:52

                Un des aspects du ’travail’ est totalement négligé dans cet article.
                Travailler est une excuse officielle pour foutre le camp et laisser Bobonne (ou Bonbon) se démerder avec les mômes et faire la bouffe.
                Sur place vous aller trouver quelques contrariétés c’est sûr, liées aux contraintes hiérarchiques, mais aussi de jolies collègues ...
                L’entreprise est donc aussi un lieu de drague ’naturel’, tout comme les meetings politiques, pour lequel il n’est pas besoin d’inventer d’histoires puisque c’est pour la bonne cause.
                Ce point de vue, éminemment masculin, peut évidement être transposé au féminin. Mesdames, cela s’applique donc à vous aussi, ne moinssez pas précipitamment.


                • Absolute 19 janvier 2012 13:45

                  Bien sûr, le travail n’a pas vocation à procurer du plaisir. Il n’est que le moyen de subvenir à ses besoins. Même si la division du travail a permis d’introduire la notion de préférence, voire de plaisir dans certains cas, sa finalité est toute autre.

                  Le travail ne consiste pas à vendre son temps mais sa production.

                  L’homme ayant toujours été contraint de subvenir à ses besoins (nourriture, habillement) pour vivre, il donc a toujours travaillé. C’était déjà le cas bien avant le néolithique, quand l’homme pratiquait la chasse et la cueillette.

                  Rares sont ceux aujourd’hui qui consomment directement ce qu’ils produisent, mais la finalité de ce qu’on appelle « travail » n’a pas changé.

                  Alors oui, le travail fait partie intégrante de la vie, c’est évident.


                  • foufouille foufouille 19 janvier 2012 13:55

                    on est plus au moyen age
                    la retraite existe
                    les machines aussi


                  • Absolute 19 janvier 2012 16:35

                    Les machines ne changent rien à l’affaire : il faut bien les concevoir, les construire, les vendre, les entretenir, les réparer, les remplacer, les financer etc...


                  • devphil30 devphil30 19 janvier 2012 16:54

                    La base de ce que l’on appelle le travail est juste une activité pour subvenir à nos besoins primaires ( manger , s’abriter , se chauffer ).


                    Entre la chasse des premières tribus ou il s’agissait d’un besoin vital , à notre société actuelle où la part de la production alimentaire est moindre par rapport à nos autres besoins.

                    Cette évolution a nécessité de créer de nouveaux métiers pas seulement de chasse , c’est toute cette évolution que nous avons oublié mais nous sommes maintenant INCAPABLES de subvenir à nos besoins primaires de nous même et encore plus grave au sein même de la France.
                    Sommes nous en situation d’autonomie alimentaire en France ? surement pas 

                    Trop de contraintes étatiques ont rendu le travail ennuyeux , contraignant.
                    Auparavant les familles ( paysans , fermiers ) construisaient une ferme la transmettait à leur enfants , c’était concret mais aujourd’hui on ne construit rien dans son travail , ce n’est que du vent qui peux être balayé par un fond d’investissement avide de plus de bénéfices alors pourquoi et comment être motivés ?????

                    Philippe 



                  • Moinsificator Moinsificator 19 janvier 2012 13:56

                    Bien que le mot « travail » vienne du mot « tripalium » qui était un instrument de torture dans l’Antiquité, travailler jusqu’à ce que les forces obscurantistes du grand capital viennent tout détruire, était encore acceptable et pouvait, il y a encore une quinzaine d’années, procurer une sorte de joie personnelle du travail accompli et bien fait.

                    Des hordes de salopards sont venus depuis démollir les entreprises françaises et européennes et même américaines, pour les fourguer en Chine ou ailleurs, pour en exploiter les hotoctones en les réduisant à un quasi esclavage, avec des salaires low-coast.

                    Des hordes de petits fumiers sont venus jusque dans les administrations d’Etat ou collectivités locales, pour « restructurer » les services en déboulonnant une partie du personnel, en les conduisant jusqu’à la dépression voire le suicide (France Télécom, et autre).

                    Ces petites frappes se nomment « cabinets de consultants », ils ne sont bons à rien, pourrissent à dessein l’ambiance du travail, divisent le personnel, les montent les uns contre les autres, et appellent au lynchage des syndicalistes ! Cela dans le but d’une privatisation rapide ! Je vous parle d’expérience personnelle et vécue !

                    Le travail ? Ces conditions lamentables ont mis longtemps à mûrir, mais avec l’arrivée de sarko, elles ont pris leur vitesse de croisière. Les dégâts collatéraux sont immenses, et peut-être irréversibles.

                    Les gens dans les entreprises grandes ou petites, sont malheureux, dans les administrations d’Etat et Collectivités locales, encore plus, car l’administration les avait préservés jusque là, non pas qu’ils ne fouttaient rien comparé au privé. Mon expérience du privé/public peut l’attester. Mais le gouvernement s’est ingénié à monter le peuple privé-contre public, et ensuite a complètement démantelé le public.

                    Cela n’est qu’un commencement. Les conditions de travail sont partout lamentables. Nous vivons des heures vraiment noires.

                    NO PASSARAN ! 


                    • Georges Yang 19 janvier 2012 14:15

                      Je n’ai volontairement pas abordé l’aspect social (de classe, d’exploitation) dans cet article, mais son impact sur le plaisir et la vie quotidienne


                      • Moinsificator Moinsificator 19 janvier 2012 17:08

                        @ Georges Yang

                        Je trouve qu’au contraire, vous avez parfaitement abordé le côté « social » du travail. Dans le paragraphe du milieu, c’est clairement évoqué. C’est ainsi que je l’ai lu et compris.

                        Très bon votre article.

                         


                      • foufouille foufouille 19 janvier 2012 14:38

                        tu as jamais eu un bon boulot ?


                      • rocla (haddock) rocla (haddock) 19 janvier 2012 15:49

                        En tant qu’ ancien artisan je peux certifier que le travail peut-être un réel plaisir , un accomplissement même . 


                        Bien sûr que le quotidien nivelle cette affirmation . Discuter avec les Impôts ou avec d’ autres impératifs du genre est casse-bonbon .

                        Mais fabriquer un bel objet est magnifique . De plus c ’est une des meilleurs thérapeutiques pour ne pas devenir fou .

                        • Francis, agnotologue JL1 19 janvier 2012 16:40

                          Mais c’est qu’il ne dit pas que des conneries, notre rocla !

                          Ce qui est casse bonbon pour les uns peut être un plaisir pour un autre. Et réciproquement. Ce qui rend le travail pénible c’est la contrainte et l’ennui, au sens large. Le contraire de ce travail là c’est la grâce. Si vous voulez comprendre ce je je dis, écoutez « Cézanne peint », la chanson de France Gall.

                           smiley


                        • Georges Yang 19 janvier 2012 16:46

                          L’art est plus qu’un travail, cez qui ne dédouane pas l’artiste des contraintes financières, des commandes et de l’art alimentaire

                          Tout le monde ne peut ête Modigliani


                        • Francis, agnotologue JL1 19 janvier 2012 17:10

                          Il n’est pas donné à tout le monde de faire ce qu’il aime, ni d’aimer ce qu’il fait.


                        • Georges Yang 19 janvier 2012 19:09

                          Comme il ne faisait pas de concessions, il crevait de faim

                          Gaugin avec son côté mercantile s’en est mieux tiré

                          Cela dit, la création est plus qu’un métier, mais elle n’échappe pas aux contraintes financières


                        • Marc Bruxman 19 janvier 2012 19:15

                          L’art ne devrait jamais être un travail mais rester une passion. Il se trouvent que certains ont bcp de chance et peuvent en vivre. Et c’est la seule condition à laquelle on peut faire de l’art. Si vous devez faire un disque de merde ’pour avoir le fric de la maison de disque’ alors vous n’êtes plus un artiste mais un technicien musical.

                          Si vous faites ce qu’il vous plait, quoi qu’en pensent les autres, vous restez un artiste. Et peut être qu’en plus cela se vendra et que vous serez riche.


                        • Moinsificator Moinsificator 19 janvier 2012 17:30

                          Tous les métiers ont leurs avantages et leurs inconvénients. En France, le « métier » au sens propre du terme, n’existe plus, l’AGCS voté en choeur par la droite et le PS, ont démolli les forces de travail, ont dépossédé les ouvriers de leurs outils de travail, ont détruit l’industrie en France, pour ne laisser la place qu’à des « services ». Et ceux qui restent, on les écrase d’impôts, de taxes, de tracasseries, de persécutions diverses. Les marins-pêcheurs en savent quelque chose.

                          D’autre part, le droit du travail est devenu la cible de notre gouvernement de vendus à la Finance. Les inspecteurs du travail, eux aussi en savent quelque chose.

                          Je ne vais pas répéter ce que j’ai dit plus haut, mais en élargissant un peu, on voit que même la ruralité est touchée. Les paysans, ce qu’il en reste, eux aussi en savent quelque chose. L’Agriculture française fait vivre, faisait vivre 80 % de notre territoire par ses productions locales, mais depuis il ne reste que 200 000 petits exploitants agricoles en France. Le reste des Latifundi de gros exploitants. eleveurs intensifs, céréaliers, etc...

                          Non, je ne noircis pas le tableau. Il est assez noir comme cela

                          Le projet nazi de vouloir faire de la France un pays uniquement touristique (grace ) à ses monuments, de démanteler son industrie, de faire de notre peuple un ramassis d’esclaves imbéciles est entrain de se réaliser. Avec Sarko, Merkel, et les Banques ! L’Europe, l’Empire.

                          Conclusion : aller travailler a toujours été alimentaire, mais il existait une solidarité de classe que nous avons perdu. 

                          Ca finira mal !

                           

                           


                          • rocla (haddock) rocla (haddock) 19 janvier 2012 17:47

                            le travail c ’est pas un machin politique , les mots solidarité de classe sont des mots sortis du manuel je sais plus lequel . 


                            La solidarité n’ a pas de classe sociale . Si on la réserve par avance à une catégorie sociale c ’est de l’ exclusivisme .

                            Le sujet c ’est le plaisir au travail qui serait un leurre .

                            Se réaliser dans un travail en étant à son compte est un des plus beaux projets existants .

                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 19 janvier 2012 20:55

                              Comme à l’ accession d’ un diplôme quelconque il y a beaucoup de rebut . Certains ont des diplômes d’ autres se mettent à leur compte et réussissent . 


                            • joletaxi 19 janvier 2012 18:08

                              Pas étonnant que nos sociétés sont en pleine déshérence

                              chez nous ,moins de 15% des « travailleurs » se risqueraient à tenter de créer une entreprise, ce taux est de 50 % aux USA, et de plus de 60 % en Chine.

                              Notez aussi que l’oisiveté est un métier très difficile à acquérir ,la noblesse avait mis des siècles pour cela.
                              Egalement l’oisiveté sans moyens est une prison,un calvaire,et on retourne au schéma de la noblesse.

                              En tout cas, je vous plains sincèrement d’avoir une telle vie de m....



                              • Georges Yang 19 janvier 2012 19:10

                                Vous vous adressez à qui ?


                              • joletaxi 19 janvier 2012 19:18

                                ma parole, vous ne lisez pas les commentaires ?


                              • Marc Bruxman 19 janvier 2012 19:11

                                Désolé mais il y a des tas de gens qui prennent du plaisir à ce qu’ils font ! ! ! Et aimer ce que l’on fait est le meilleur moyen de bien gagner sa vie, car on ne fait bien que ce que l’on aimes faire.

                                Si vous vous faites chier au travail, peut être faut il chercher quel travail vous ferait kiffer. J’ai toujours voulu travailler dans la technologie, j’ai fait des études pour et même si ce n’est pas forcément le kif absolu tous les jours, j’aimes ce que je fais ! Et je connais des gens dans d’autres métiers qui aiment ce qu’ils font : ingénieurs télécoms, monteurs vidéos, responsables de scène, etc, etc, ...

                                Mais le gros problème c’est que les gens choisissent leur formation au « prestige » et parfois d’ailleurs sans trop savoir pourquoi ils font une chose ou l’autre. Je me souviens d’une fille a qui (en premiére année après Bac) le prof de culture G a demandé pourquoi elle avait choisis cette école. Réponse : « Ah ben fallait bien faire quelque choses après le Bac ! ». Ellle n’a pas passé la premiére année bizarrement. D’autres plus tard dans une autre école : « Pourquoi as tu choisis informatique ? », « Parce que ca paie bien ! ». Et lorsqu’il fallait passer une nuit blanche à coder c’était le drame.

                                Alors le mieux est encore de faire ce que l’on aimes et il suffit d’être curieux pour trouver.


                                • Georges Yang 19 janvier 2012 19:34

                                  Je suis un privilégié, jai (presque) toujours fait ce qui me plaisait, cependant, j’ai toujours préféré faire la fête, c’est quelquefois plus fatiguant, mais moins contraignant que le travail


                                • joletaxi 19 janvier 2012 20:02

                                  Ce qui est tordant,ce sont ces gens qui sont mécontents de leurs conditions de travail, mais qui une fois dehors pratiquent des sports ou des loisirs pénibles voire dangereux,mais toujours coûteux.
                                  Que font donc ces cyclistes croisés par tous les temps, quand ils ne sont pas sur leur bécane ?


                                • foufouille foufouille 19 janvier 2012 22:02

                                  c’est un loisir bouffon
                                  ca leur plait
                                  comme un vrai travail non alimentaire


                                • FYI FYI 19 janvier 2012 19:46

                                  L’article est intéressant, les commentaires de bon aloi. Mais vous constatez que la foule des masses ne pensent pas forcément de cette façon. Bien triste.

                                  Pour continuer un peu sur l’absurdité du travail, qui en quelque sorte est une aliénation volontaire ou de l’esclavagisme avec des chaines virtuelles. Que de gâchis humain.

                                  Un travailleur lorsqu’il se lève tôt ce n’est pas pour lui mais pour son employeur.
                                  Le temps de trajet consacré dans la bétaillère ou les bouchons est pour son employeur.
                                  Le fait de rester manger à l’extérieur ou dans les locaux est pour son employeur.
                                  Sur 52 semaines 47 semaines sont consacrés à son employeur.
                                  72% de son revenu ne lui appartient plus etc ...
                                  Est-il marié avec son employeur ?
                                  Que lui reste t’il de temps pour lui ?
                                  Ses proches profite t’il de lui ?
                                  Bref si c’est pas du vol, je ne sais pas ce que c’est ....
                                  Sa vie ne lui appartient plus, il est victime du terrorisme économique.


                                  • joletaxi 19 janvier 2012 19:56

                                    qui vous empêche de rester chez vous à glander ?
                                    Et notez que les gens qui partent au boulot avec le sourire ,et bien ils vous verseront même un viatique, certes minime(faut pas pousser) qui vous permettra de survivre.
                                    Franchement, on vit une époque formidable


                                  • foufouille foufouille 19 janvier 2012 22:03

                                    y en a pas des masses, fils de bobos


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 19 janvier 2012 20:05

                                    Ah çà , on est libre de se réaliser dans un turbin  comme on est libre de glander , mais j’ ai comme l’ impression que de glander on deviendrait un peu neu-neu ... smiley


                                    • foufouille foufouille 19 janvier 2012 22:05

                                      j’en connais pas mal qui bosse et sont tres neuneu
                                      en plus, font un travail d« arabe »


                                    • Annie 19 janvier 2012 20:13

                                      Les mineurs appréciaient-ils leur travail ? Pas forcément. Mais le travail ne se résume pas à se lever chaque matin pour gagner sa croute.


                                      • riorim riorim 20 janvier 2012 00:06

                                        Au lieu de dire travailler, nous pouvons dire oeuvrer. L’ouvrier oeuvre, le manoeuvre oeuvre avec ses mains, et l’ouvrage avance. Le patronat préfère le mot travail, c’est sa façon de nommer ce qui lui rapporte. Lorsque j’oeuvre au lieu de travailler, je prends de la distance par rapport au patron. C’est moi qui agis, moi qui me construis en agissant, en préservant par dessus tout ma liberté de pensée.

                                        D’ailleurs, j’ai fini par me mettre à mon compte. C’est mon grand-oeuvre...


                                        • Georges Yang 20 janvier 2012 00:29

                                          Personne n’ose dire qu’il est un salarié heureux jusqu’à présent, seuls ceux qui sont à leur compte ont l’air de ne pas trop souffrir..... jusqu’au dépot de bilan


                                          • gogoRat gogoRat 22 janvier 2012 11:25

                                            mais d’abord, c’est quoi le travail ?
                                            extrait d’un ouvrage réalisé par un grand mathématicien et philosophe :
                                            ( cf http://okidor.free.fr/reflects/file/elogeDeLoisivete.pdf )

                                            page 6 :
                                            Tout d’abord : c’est quoi, le travail ? Il y a deux sortes de travail : premièrement, déplacer de la matière1 sur ou près de la surface de la terre ; deuxièmement, demander à d’autres personnes de le faire. La première sorte est désagréable et mal payée ; la seconde est agréable et hautement payée. La deuxième sorte de travail est susceptible d’extensions infinies : il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils quant à ce que l’on devrait donner comme ordres. D’habitude deux sortes opposées de conseils sont donnés simultanément par deux organisations humaines différentes ; c’est ce qu’on appelle la politique. La compétence exigée pour cette sorte de travail n’est pas la connaissance des sujets à propos desquels on donne le conseil, mais la connaissance de l’art rhétorique persuasif et de l’écriture, c’est-à-dire de la publicité.
                                            ...
                                            page 10 :
                                            Si, à la fin de la guerre, l’organisation scientifique, qui avait été créée pour libérer des hommes pour le combat et la production de munition, avait été préservée, et si les heures de la semaine avaient été diminuées par quatre, tout se serait bien passé. Au lieu de cela le vieux chaos a été rétabli ; ceux à qui on demandait de travailler ont dû travailler de longues heures, et les autres en ont été quittes pour se voir affamés par le chômage.
                                            ...
                                            page 12 :
                                            Considérons un instant l’éthique du travail, franchement, sans superstition. Chaque être humain, par nécessité, consomme, au cours de sa vie, une certaine quantité du produit du travail humain. En supposant (on peut le faire !) que ce travail est au total désagréable, il est injuste qu’un homme doive consommer plus qu’il ne produit. Bien sûr il peut fournir des services plutôt que des marchandises, comme un médecin, par exemple ; mais il devrait fournir quelque chose en échange de sa pension complète [son logement]. À cette condition, le devoir de travailler doit être admis, mais à cette condition seulement.
                                            ...

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