Le porno fait aussi son business à La Réunion
Ce n’est un secret pour personne, Internet est la niche idéale pour vendre le sexe, le mot le plus recherché sur le net. Pas moins de 266 sites à caractère pornographique sont en moyenne créés tous les jours sur la toile. Blogs personnels, sites professionnels et commerciaux, l’industrie du sexe en ligne se développe aussi à la Réunion et ce n’est pas Jimmy Nativel de Pink Network qui nous dira le contraire...
Pour Jimmy Nativel, développeur Php, "Internet ne serait pas ce qu’il est s’il n’y avait pas de sites pornographiques !".
Il faut dire que Jimmy Nativel sait de quoi il parle. A l’âge de 17 ans, il crée le premier portail réunionnais "Runmania.com" puis décide de faire des sites pour des sociétés, mais il y a dix ans de cela, les entreprises ne juraient pas encore totalement par internet.
"Je me suis retrouvé à expliquer aux gens l’intérêt d’un site, à faire de la pédagogie, je n’aimais pas cela", explique le jeune chef d’entreprise. Ne laissant rien au hasard, Jimmy Nativel étudie le marché et fait très rapidement le constat que deux domaines sont rois sur Internet : les sites de jeux et les sites pornographiques.
"Mon choix a été facile. L’Etat ayant le monopole sur les jeux de hasard, il ne me restait plus qu’à créer des sites porno, d’autant plus que c’est juridiquement plus facile à faire". Il crée ainsi sa boîte qui deviendra Pink Network. Son idée est simple, gérer des sites autonomes qui attirent un maximum de visiteurs.
A ce jour, si Jimmy Nativel ne souhaite communiquer le nombre de membres de ses sites et les chiffres d’affaires, il reconnaît en revanche que ça va plutôt bien pour lui. Il travaille d’ailleurs à un gros projet, celui de créer une plateforme d’affiliations avec tous ses sites, et cerise sur le gâteau à la réalisation d’un dvd.
Selon le patron de Pink Network, la Réunion commence à peine à se tourner vers Internet et son site Sex974.com qui cartonne partout ailleurs devrait d’ici peu exploser aussi à la Réunion qui ne représente que 5% du marché de son site. "Les Réunionnais n’ont pas encore la notion de consommation sur Internet. Ils hésitent à sortir leur carte bleue par peur d’être arnaqué. Mais cela commence à venir..." affirme Jimmy Nativel.
Alors comment explique-t-il un tel succès ? "Pour que ça marche, il faut avoir beaucoup de relations, et surtout connaître les bonnes personnes. En ce qui nous concerne pour Sex974.com, parfois on essaye de coller à l’actu, dernièrement par exemple, on a fait des photos sur la route des Tamarins. Bien sûr, nous essayons de faire nos photos le plus discrètement possible", précise-t-il. "Notre but n’est pas d’embêter les gens, même si nous avons de nombreuses anecdotes comme le grand-père qui fait son footing et qui décide de s’étirer juste à côté de nos prises de vues !", se souvient-il.
Pour Jimmy Nativel, pas question de faire de faux pas. "Nous sommes entourés de gens compétents et professionnels. Nous sommes inscrits sur des logiciels parentaux qui bloquent l’accès au site lorsqu’un mineur se connecte. On travaille avec des avocats lorsque cela est nécessaire, c’est très carré", affirme-t-il.
ENTRE LEGALITE ET ILLEGALITE
Parallèlement, certains blogs flirtent cependant avec l’illégalité. Le problème : une fois sur 3, un enfant sans le vouloir risque de tomber sur ces images choquantes...
Nous les avons trouvés sur un blog local : des photos et propos pornographiques proposés à l’internaute sans aucun avertissement à l’attention du mineur. "Bienvenue sur mon blog sexe 974 100% amateur ! Je suis Evelyne, de l’Entre-Deux, la webmistress très coquine et chaude. Sur mon blog sexy je publie tous les jours les photos et vidéos sexe amateur des réunionnais et réunionnaises, des plans cul sur webcam, des articles sexe péi et des témoignages de plan cul à La Réunion etc. ! Reçois l’actualité de mon blog tous les jours dans tes mails", le message et les photos du blog, créé en janvier 2009, sont des plus clairs et surtout des plus accessibles. Vous pouvez ainsi accéder sans aucun problème et sans message d’avertissement aux mineurs, aux "vidéos amateurs 974" classées X bien sûr, mais aussi aux "contributions locales". Le blog propose en effet aux internautes intéressés d’alimenter le "blog coquin" en envoyant des photos ou vidéos érotiques ou coquines personnelles. "Vous devez également mettre du texte qui explique relativement bien les photos/vidéos et ce que vous recherchez et une mini présentation de votre scène".
Tout comme le précédent, un autre blog accès sur l’érotisme et présentant des filles réunionnaises, fait la promotion de "salope réunionnaise" en proposant de cliquer sur un autre lien pour vous rendre sur un site "professionnel" et lui aussi local : "le site porno qui fait scandale en outre-mer, du sexe entièrement réalisé à l’île de la Réunion". Ce dernier reste toutefois dans la légalité puisqu’il affiche un avertissement pour les mineurs.
Car en France, depuis 1994, l’outrage aux bonnes mœurs n’est constitué que si le message pornographique atteint les mineurs, comme le mentionne l’article 227-24 du Code pénal : « Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d’un tel message, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende (375 000 euros pour les personnes morales) lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ».
Sur le net, les chiffres sont éloquents. 25% des requêtes dans les moteurs de recherches sont liés à la pornographie, 35% des telechargement sont de nature pornographique, 12% des sites web sont à caractère pornographique. C’est ainsi que toutes les secondes, des milliers d’internautes de par le monde dépensent en moyenne 89 dollars sur ces sites. A tel point qu’aux USA, en 2006, le revenu porno sur Internet s’élevait ainsi à 2.84 milliards de dollars !
Le problème se situe bien au niveau de l’accès à ces sites. Aujourd’hui, environ 5 millions de jeunes de moins de 17 ans surfent aujourd’hui sur le net. 72% des enfants surfent seuls sur Internet. Parmi les 85% de parents informés de l’existence des logiciels de contrôle parental, 30 % seulement en ont installé un sur l’ordinateur familial. 1 enfant sur 5 aujourd’hui dans le monde a été sollicité sexuellement sur Internet.
Plus de 40% des 11-17 ans indiquent avoir déjà été confrontés au moins une fois à des informations ou à des images choquantes ou traumatisantes lors de leur navigation sur la Toile.
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