Le buzz, c’est, lorsqu’il est volontaire, le petit nom du marketing viral sur internet. Pour faire simple en évitant les querelles de spécialistes, il s’agit de générer une propagation d’un message sur internet en utilisant de multiples relais volontaires pour effectuer cette répétition. Pour que le buzz fonctionne, il faut que le répétiteur trouve un intérêt quelconque à propager le message : soit c’est amusant et il veut en faire profiter ses amis, soit c’est pour défendre ses opinions, soit il y trouve un intérêt matériel ou personnel, etc. Des sociétés de conseil font actuellement fortune en proposant d’organiser des campagnes publicitaires en s’appuyant sur le buzz.

L’une des manières de procéder à un buzz publicitaire, c’est de diffuser un petit film très amusant. Mes camarades de Digital World ont même trouvé un Festival du film viral qui a, bien sûr, attribué des prix.

L’article de Digital World mentionne ainsi quatre gagnants (que l’on peut regarder à partir de l’article) : Gali l’Alligator (que j’avais déjà mentionné ici, participant de ce fait au buzz en toute connaissance de cause), une humanitaire sur la cause majeure de décès dans le monde, une merveilleuse animation réalisée par un particulier (mais très doué et ayant déclenché dans la rédaction un débat sur la technologie employée) et enfin la publicité d’un rasoir manuel en images de synthèse.

Cependant, le buzz peut être involontaire ou, plus exactement, échapper à la volonté de la personne qui en est l’objet. Il fonctionne alors simplement comme une rumeur classique. Puisque nous venons de parler de Gali l’Alligator, une publicité pour 13e Rue, citons donc un reportage réalisé par cette chaîne : Pris dans la toile (via Tristan Nitôt). Il rappelle à quel point des personnes connues ou non peuvent se retrouver victime d’un buzz plus ou moins important autour de quelque chose qu’ils ont jugé anodin au moment où ils l’ont fait.

Ce reportage mentionne par exemple le cas de 19 photos pornographiques de Laure Manaudou. Certes, il était particulièrement stupide de laisser prendre des photographies de ce genre, puisqu’une fuite (volontaire ou non, via le vol de l’appareil photo par exemple) était à tout moment possible, mais il n’était pas prévu au départ qu’elles soient diffusées...

Il mentionne également le cas du fameux "casse toi pauv’ con" de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a visiblement pas pris toute la mesure du buzz. Il a en effet tout fait pour être l’objet de buzz négatif.

Sa dernière aventure est, de ce point de vue, particulièrement significative.

Rappelons les faits : les éditions K&B sortent un petit jouet bien innocent : une poupée vaudoue à l’image dudit Nicolas Sarkozy et une autre à l’image de Ségolène Royal. Ces éditions étaient au bord de la faillite et la diffusion du jouet médiocre. Aucune publicité n’est faite.
Le fait que le président de la République en titre fasse un procès à ces éditions leur a fait une immense publicité... et a encore nui à l’image d’un président apparaissant comme procédurier, imbu de lui-même et sans le moindre humour.
Bien entendu, le procès a été perdu par Nicolas Sarkozy, du moins en première instance, tant la demande de Nicolas Sarkozy semblait ridicule, même sur le plan strictement juridique. Un juriste comme l’ancien avocat Nicolas Sarkozy aurait dû le savoir... Quelqu’un qui a déjà eu affaire à plusieurs buzz négatifs aurait dû le savoir...

Enfant adultérin de la société de l’information numérique, le buzz n’a pas fini de faire parler de lui... et de faire parler des autres.