Le système aéronautique politico-mafieux
Nous avons hélas vécu la tragédie de l’avion de German Wings la semaine dernière. Au-delà des faits eux-mêmes, ce qui est intéressant est de voir le marigot de l’aéronautique s’agiter ce qui conduit à quelques interrogations.
Commençons par rendre à César ce qui lui appartient et en l’occurrence, César est cette fois-ci le bien nommé Oncle Sam. En effet, le lendemain de la catastrophe, je me lève et constate, vers les 8 h du matin, que le New York Times a déjà connaissance du contenu des enregistreurs de conversations à bord. Plus étonnant, je monte dans ma voiture à midi et entends sur France-Info que le ministère de l’Intérieur ne confirme pas l’information du NYT. Pourtant, à 12 h 30, le procureur de Marseille la confirme ! Pour mettre encore plus les points sur les « i », je rappelle que l’avion est un avion allemand qui s’est crashé en France et que les enquêteurs sont a priori français et allemands. Et on apprend l’information par les Américains ! Il y a peu d’hypothèses crédibles que l’on peut faire à ce propos. La première, c’est qu’un journaliste américain ait été meilleur que ses collègues européens. On n’en serait pas étonné tellement la vacuité des journalistes européens et français en particulier est grande. Une deuxième hypothèse pourrait être qu’un membre du BEA se soit épanché à un proche ou un officiel du contenu des enregistreurs et qu’il ait été écouté par la NSA, laquelle, malgré l’affaire Snowden officie toujours de la même manière et sans entrave si ce n’est avec l’aide complice de nos autorités (Echelon, etc.). D’autres possibilités existent que nous ne détaillerons pas. La conclusion de cela c’est que nous ne sommes plus chez nous, mais chez César et l’appel au FBI (pourquoi ?) pour l’enquête montre que nous n’avons même plus l’autonomie nécessaire pour ce type d’affaires. C’est donc une Bérézina européenne ! Peut-être cela constitue-t-il les prémisses au traité transatlantique et à la mise en coupe réglée de notre continent, qui, au demeurant, a déjà bien commencé.
Il est ensuite intéressant de voir certaines réactions du milieu aéronautique avec les compagnies, Easy-Jet, Air France et consorts qui rivalisent de zèle pour garantir deux personnes dans le poste de pilotage. Vous remarquerez que l’on ne parle pas de deux pilotes, mais de deux personnes. Car les pilotes ont un coût exorbitant ! Sur un vol transatlantique, 35% du coût de votre billet sont pour rémunérer les pilotes ! Et si vous êtes 250 dans la cabine, vous voyez ce que ça fait ! À la décharge de ces derniers, même si leur rémunération est élevée, c’est avant tout leur formation qui coûte cher.
Pour autant, la question à se poser est de savoir si cette formation hors de prix vaut la peine. En effet, voilà belle lurette maintenant que les pilotes ne pilotent plus ; ils ne sont en réalité que les gestionnaires d’un système complexe et comme la plupart du temps les avions sont sur « pilote automatique », le jour où l’incident se produit, il y a fort à parier que le pilote soit quelque peu perdu…
Mais la timbale de la surenchère revient à Jacques Célérier, ancien pilote, qui, dans un article tout en délicatesse, explique que « dans le temps » on avait, notamment sur la défunte Air Inter, quasiment pas d’accidents, car il y avait 3 pilotes à bord. Une telle vision est pathétique. En effet, les avions sont au moins 1000 fois plus fiables que les pilotes et si on voulait rendre service aux passagers, il faudrait tout simplement supprimer les pilotes pour transformer les avions en drones. On l’a déjà fait pour les métros, pourquoi ne pas le faire pour les avions ? Trop compliqué direz-vous ? Pourtant, à l’heure de la Google Car, il est un fait qu’il est bien plus aisé de droniser un avion que de droniser une voiture. C’est pourtant ce qui arrivera inéluctablement d’ici une à deux décennies pour les voitures et à l’heure où, aux USA, Amazon vient de se voir délivrer l’autorisation de livrer à domicile par drone, on est en droit de se demander comment le système aéronautique politico-maffieux va faire pour éviter cette évidence.
Car il y a un réel fromage dans lequel vient se goinfrer un certain nombre d’intervenants :
- La DGAC et l’EASA qui font payer leurs prestations une fortune et refusent de prendre la moindre responsabilité
- Les pilotes qui ont quand même des salaires mirobolants comparés aux chauffeurs routiers alors qu’ils font, au final, un travail similaire à ces derniers.
- Les organismes de vérification, type Véritas qui jouissent d’une sinécure
- Etc.
Au final, c’est tout un secteur qui est à revoir. Pour ceux qui auraient des doutes sur ce que je viens d’affirmer, je leur conseille de voir ou revoir le film Aviator (avec Di Caprio) sur Howard Hughes et ses démêlés avec le gouvernement américain et la Pan Am quand il avait créé une compagnie concurrente la TWA. Les choses non seulement n’ont pas changé, mais elles ont largement empiré, et pas seulement aux USA !
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