@Isga, je peux vous répondre en partie. Pour étiqueter les OGM, il faut faire en sorte que les filières OGM et non-OGM restent séparées. La question n’est pas simple, si l’on considère qu’il peut y avoir des croisements lors de la floraison, que des récoltes de toute une région se retrouvent dans le même silo (et qu’un silo, ce n’est pas gratuit), etc... Pour avoir connaissance de ces mécanismes, il faut pouvoir passer en champ à un moment donné.
C’est grâce à des essais sur paysage agricole réel qu’on a pu mesurer par exemple que le pollen de maïs n’est plus fertile au delà de 200 mètres et que décaler le semis de 15 jours décale les floraisons et empêche les croisements. Que par contre, le pollen du boulot reste actif longtemps et peut polliniser des arbres à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, et que c’est en partie pour cette raison qu’on développe des OGM stériles. Ce genre d’information ne peut pas être acquis en laboratoire.
Par contre, il est évident qu’une variété OGM est créée en laboratoire et que c’est en chambre isolée qu’on teste la stabilité de la variété, pour s’assurer de sa viabilité dans les conditions optimales du laboratoires avant de passer à l’étape plein champ où on est confronté aux maladies, insectes, à la météo aléatoire, à un sol pas optimal...
Mon coup de gueule va au principe de précaution à la française. Le principe de précaution, à la base, c’est prendre des mesures pour éviter des risques inconnus d’ordre environnemental uniquement. On a transformé ça en risque sanitaire pour faire peur au public largement plus soucieux de leur estomac que de l’environnement, et pas crédule pour un sou. Maintenant, si on ramène le débat en terme environnemental, une question que je pose c’est : vaut il mieux un OGM qui produit son pesticide ou un épandage de pesticide ? Et la réponse est nette, l’OGM c’est bien plus sain. En théorie. En pratique on ne saura pas parce que les parcelles sont fauchées.
Une autre question à se poser, c’est : quels sont les dégâts sur la faune et la flore sauvage. Et là il y a autant de réponses que d’OGM existants : le coton transgénique en Chine, c’est une catastrophe écologique, mais tout le monde s’en fout parce que ça n’arrive pas dans les assiettes. Le maïs transgénique en France, pas de problème puisqu’il n’y a pas de maïs sauvage en France et que les maïs qui sont cultivés sont déjà des clones sans variabilité génétique.
Là où ça craint vraiment, c’est les conséquences que cette peur stupide peut amener : arrêter le développement en France et revendre tous les brevets à Monsanto pour que ça se fasse loin de chez nous. Ah bah ils peuvent être fiers les écolos, maintenant les gens sont encore plus flippés et pour les mauvaises causes.