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Accueil du site > Actualités > Société > Les concours de beauté pour enfants : exploiter avec glamour

Les concours de beauté pour enfants : exploiter avec glamour

On parle beaucoup, ces temps-ci, de l’exploitation des enfants en Chine. C’est bien. On parle moins d’un phénomène d’exploitation, certes plus subtil, qui est monnaie courante en Amérique latine et, singulièrement, au Venezuela : les concours de beauté pour enfants.

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Affiche d’une jeune candidate

J’ai déjà évoqué, dans des billets antérieurs (Dénudées mais pas trop et Épinglées au mur), la folie obsessionnelle qui entoure les concours de beauté au Venezuela. En voici une preuve de plus. Il y a quelques jours, s’est déroulé à Mérida le concours Niña Mérida, qui réunissait 26 petites filles venues des quatre coins de la région, âgées de 7 à 10 ans.

Cela se passe exactement comme pour les « grandes », à l’exception, tout de même, du défilé en bikini. Affiches pour la promotion des candidates (photo ci-dessus) ; visites protocolaires, y compris à la gobernación (le gouvernement régional -qui cautionne l’événement en l’annonçant sur son site web) ; défilé le jour J dans la grande salle du centre culturel de la ville ; proclamation des résultats ; rires et pleurs...

Paillettes et glamour

Bien sûr, l’exploitation des fillettes n’est pas aussi physique que dans les usines de briques en Chine (encore que le physique est au centre de la chose). Baignant dans les paillettes et le glamour, l’opération semble a priori moins nocive. Mais est-ce si sûr ? Que se passe-t-il dans la tête des petites filles qui participent à ce jeu pervers ? Que retiendront-elles de l’expérience ? Et - au-delà - que retiendra de l’expérience ce vaste public familial composé en grande partie d’enfants du même âge que les candidates ? Sans parler des téléspectateurs de la télévision régionale qui ont droit, les veinards, à la diffusion en direct du concours ?

Ce qui est en jeu, c’est toute une image de la petite fille, de la femme, de la société. Et là, cela commence à faire mal. Mine de rien, à travers ces concours (il y en a partout, Mérida n’est pas une exception), ce qui se profile, c’est la sexualisation prématurée de la petite fille et, indirectement, du petit garçon - voyeur en l’occurence, car il n’existe aucun concours équivalent pour lui. C’est aussi la distribution des rôles futurs : « sois belle et souris », pour elle ; « regarde et profites-en », pour lui. Merveilleux programme...

Consentants

Rien d’étonnant après tout : tout cela est à l’image de la société vénézuélienne et latinoaméricaine toute entière, qui a intégré de tels modèles depuis belle lurette. Papa, maman, l’adolescent, l’adolescente, les grands-parents, tous sont consentants et participent en définitive de cette comédie. École de la vie.

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Les candidates

Ce qui révolte, c’est précisément qu’il n’y a nulle part le moindre signe de révolte. C’est ainsi, et c’est bien comme ça. Pour le bonheur des petites filles, pour le bonheur de tous...

Le socialisme du XXIe siècle cher à Hugo Chávez a encore pas mal de pain sur la planche !


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7 réactions à cet article    


  • m3uch4 m3uch4 4 juillet 2007 12:51

    Tout cela est à l’image de Britney Spears...


    • Bouli Bouli 4 juillet 2007 13:58

      Aux Etats-Unis aussi c’est monnaie courante. Et il semble que dans beaucoup de cas, la mère est une ancienne miss du lycée (ou une femme au foyer qui rêvait de faire carrière dans le mannequinat )et qui reporte toute sa frustration sur sa gamine qui devient un jouet, une poupée. L’aspect sexuel fait très peur, comme vous le dites justement. Quand on voit que des gosses de 3 ans sont maquillées comme des putes et prennent des poses pour séduire le public, c’est révoltant !


      • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 4 juillet 2007 14:38

        Les gens « vendent » leurs gosses, car cela rapporte de l’argent, c’est tout. Supprimer toutes primes et vous n’aurez plus personne.


        • Mango Mango 4 juillet 2007 17:17

          Derrière tout ça, la misère ! Misère soiale, matérielle, culturelle...

          « Misère, misèèèè-reuh ! C’est toujours sur les pauvres gens que tu t’acharnes obstinément. » Coluche

          A qui profite- t elle, cette misère si bien entretenue ?


          • Romain Baudry 4 juillet 2007 17:35

            Le film « Little Miss Sunshine » parodiait avec un humour acerbe ce genre de concours. Il est certain qu’exhiber ainsi des fillettes fait froid dans le dos. Le mot « exploitation » n’est pas exagéré.


            • maxim maxim 4 juillet 2007 17:54

              on a vraiment une société qui ne tourne plus rond ,les gamins en géneral tout sexe confondu ,livrés à des regards malsains ,et les pauvres Lolitas malgré elles exposées comme de la viande sur l’étal du boucher ..... comment vont ils appréhender la vie ces pauvres mômes quand on demolit leur enfance et leur innocence pour des spectacles dégradants autant pour eux que pour ceux qui les regardent ........ vraiment un siécle à la con !!!!!!!


              • L'enfoiré L’enfoiré 5 juillet 2007 10:46

                Bonjour,

                Je répondrai par l’absurde. Si un jour on envoyait les cons sur orbites il y en a quelques uns qui n’en finiront pas de tourner.

                Les enfants, c’est fait pour avoir des jouets (des vrais) en main.

                Les castings au cinéma, aussi, sont aussi à prendre à la petite cuillère. Normal, ce sont de petits enfants.

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