Les conséquences de Mai 68...
Nicolas Sarkozy a fait le 29 avril un discours dans lequel il déplore les conséquences de Mai 68. Mai 68 c’était il y a trente- neuf ans ! J’étais à la campagne j’ai donc suivi ces événements à la télé quand il y avait des retransmissions des séances de l’Assemblée nationale. Il régnait malgré la quiétude et le temps magnifique de ce mois de mai une inquiétude latente, une sorte de fièvre face à l’incertitude de l’avenir. Les magasins, comme chaque fois qu’il y a une crise, étaient vides. Les gens commençaient à cacher ce qu’ils avaient de précieux ; j’ai assisté à ce triste spectacle que la panique peut provoquer chez des personnes qui dans ces moments- là ne pensent plus qu’à eux- mêmes. Je n’ai pas connu la guerre, je suis né en 47, mais j’ai pu sentir la transformation qui se passe chez certains individus en face d’un événement qui risque de mettre en péril leur manière de vivre et leurs biens.
Les jours s’écoulaient dans ce mélange de crainte, mais aussi d’espoir qu’il en sortirait quelque chose.
Je ne suis pas un grand analyste, mais il me semble que la situation sociale actuelle ressemble, du moins du point de vue climat, à celle de Mai 68.
La première réflexion est celle de la confiance ou plutôt de la défiance du peuple à l’égard des gouvernants. Il faut être aveugle pour ne pas voir le décalage des hommes politiques actuels avec la réalité. Quoi qu’ils fassent, quoi qu’ ils disent, ils ont perdu toute crédibilité. L’attente, l’impatience des Français est telle que nous sommes à la merci de la moindre étincelle.
C’est la raison pour laquelle il est important, même à son propre niveau, de ne pas jeter d’huile sur le feu. Ce que je lis en ce moment sur certains blogs est complètement irresponsable et fermé à tout dialogue.
La deuxième réflexion concerne les salaires. En mai 68, les salaires étaient si bas que plus personne ne pouvait vivre décemment . Les offres de consommation n’avaient aucune mesure de comparaison avec notre époque, mais il y avait un tel décalage entre les patrons et les ouvriers tant du point de vue des salaires que du point de vue des rapports sociaux qu’il n’était pas possible de continuer comme cela.
Or les salaires aujourd’hui ne permettent plus de vivre normalement, de vivre sans inquiétude pour la fin du mois. Et le décalage avec les patrons est scandaleux, lesquels s’octroient des salaires provocateurs en plus des profits boursiers. L’écart dans l’échelle des salaires est trop important et c’est une source de révolte, sans parler des retraites, etc.
La troisième, j’en ai parlé, est le problème de la presse, des médias de tous bords qui distillent des informations souvent fantaisistes ou partisanes qui entraînent le lecteur ou le spectateur dans un tourbillon dont il ne peut plus s’échapper. Ce qu’a fait le journal Marianne, et même dans l’hypothèse où tout est vrai, est totalement irresponsable, ce journal salit une personnalité qui aspire à être président de la République. S’il est élu, la moitié des Français va donc rejeter celui-ci ? Et puis si tout cela est vrai pourquoi ne pas s’adresser à la justice et l’empêcher de se présenter. De même s’il est fou comme je le lis de ci,-de là.
Pareil pour la candidate, si elle est incompétente pourquoi la laisser se présenter ?
On va donc avoir dans les deux hypothèses deux personnes inaptes à diriger la France ?
Dans une autre configuration c’était cela le ferment de 68. Le rejet des hommes en place, le rejet de toute autorité, non parce que le peuple n’en voulait plus, mais parce qu’il n’acceptait plus l’autorité de ces hommes-là. Il fallait inventer un nouveau dialogue, c’est ce qui s’est passé.
Ces trois conditions, la perte de confiance, l’abandon du peuple, les salaires et une information remise en cause ajoutés aux difficultés de vivre au quotidien sont les moteurs de désordres sociaux tels qu’ils se sont produits en mai 68.
4 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON