Les effets du fait-divers (quand la vitre nous les brise)

On le subodorait, Libé l’a écrit :
A croire que c’est le nouveau geste citoyen de l’été. Ces dix derniers jours, au moins cinq passants ont brisé la vitre d’une voiture stationnée en plein soleil pour secourir l’enfant (ou le chien) qui s’y trouvait seul, exposé à une déshydratation pouvant être fatale. Réflexe salutaire, quitte à casser quelques vitres pour rien. Ou à expédier les parents fautifs en garde-à-vue et, s’il y a lieu, les exposer à des poursuites judiciaires.
L’effet de focalisation provoqué par plusieurs faits-divers relayés par les médias dans un laps de temps restreint semble avoir facilité/renforcé un réflexe ou tout du moins une attention à ces voitures en plein soleil et leurs possibles passagers fragiles et enfermés. La médiatisation de ces faits-divers a d’autant plus de chance d’avoir des effets qu’elle entre en résonance avec des préoccupations quasi anthropologiques (abandon d’un enfant, oubli, non-assistance à personne en danger… le genre de questions qui deviennent vite à la fois philosophiques et très concrètes parce que si banales, Cf. l’exemple du témoignage très instructif d’un “riverain” de rue89). Comme conclut la journaliste de Libération :
Le suivi médiatique aidant, chaque vitre brisée semble en appeler de nouvelles : plus on en parle, plus les passants se mettent à scruter l’intérieur de la moindre voiture et vice versa. Après les conseils aux personnes âgées en période de canicule, voilà que fleurissent maintenant dans les journaux ceux adressés aux parents conducteurs : ne laisser en aucun cas les enfants seuls dans une voiture, même pour une courte durée, les faire boire régulièrement, etc.
Crédit photo : Trombouze
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